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Cliquez agrandissez la carte et mon parcours
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Le
Laos, pays au million d'éléphants, n'a aucun accès à la
mer, mais il a le Mékong, frontière naturelle avec la Thaïlande
et le Myanmar (ancienne Birmanie). Ce fleuve primordial pour le Laos
est symbolisé par la bande bleue du drapeau national.
Le disque blanc du drapeau représente la lune quand elle est pleine au-dessus du Mékong. Une autre signification veut qu'il soit le symbole de l'unité du peuple de ce pays pluriethnique.
A côté de l'éléphant, la fleur
de frangipanier (Dok Champa en lao) est un autre symbole du pays.
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Chaque 20 janvier le pays fête l'anniversaire de la fondation de l'armée indépendante du Laos. C'était en 1949. J'ai trouvé à Paksé une guirlande lumineuse qui a été accrochée pour souligner le 60 ème anniversaire.
Sabadee Vientiane !
Un soir après m'être assurée que le soleil est bien au bout de la main tendue du roi Anouvong, je remarque la présence de la lune. Pas encore pleine mais assez grosse pour engager un drôle de jeu : jeu de paume ou jeu de lune ?
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Aventure nautique 1 Descente du Mékong jusqu'à Luang Prabang C'est le 6 février 2014 que je quitte la Thaïlande pour le Laos. A Chiang Khong, il suffit de passer le pont. Sur l'autre rive il y a Huay Xay. Nous avons embarqué sur une de ces grandes pirogues qui attendent les touristes. Nous, un groupe de trois personnes qui est devenu une joyeuse colonie de douze francophones, emportée par la verve de Berthe la québécoise et par l'adresse créative de Purna, un Népalais qui initiait les passagers du bateau à l'art du macramé. Deux journées pour descendre le fleuve tranquille à cette période de l'année jusqu'à Luang Prabang, au milieu de paysages superbes et une nuit dans un village bondé de restaurants et de guesthouses qui se remplissent le soir et se vide le lendemain matin. Rien d'authentique si ce n'est l'absence d'eau et d'électricité.
A Luang Prabang le groupe se délite peu à peu, chacun part vers une destination différente.
Voici la recette ou presque de ce qu'on pourrait appeler rouleaux de printemps. Clic sur l'image pour voir les autres étapes jusqu'à la dégustation
Après trois jours ici et là et jusqu'au sommet du mont Phousi, je décide d'aller visiter le nord du pays jusqu'aux confins de la Chine. Oudomxay, Phongsaly, Hat Sa. Des heures interminables de bus inconfortables à la mécanique incertaine, sur des pistes poussiéreuses et accidentées. Cependant rien de pire que la traversée boueuse des montagnes équatoriennes afin d'arriver au Pérou, l'année passée. Je reviendrai à Luang Prabang le Le 21 février, après la descente de la Nam Ou. La route de Nong Khiaw à Luang Prabang traverse des paysages superbes. Depuis le début du mois la température a grimpé. Les ombrelles sont de sortie, à pied ou en moto.
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Vers le Nord : Oudomxay, Phongsaly
J'ai vécu à Oudomxay une aventure extraordinaire. Partie
le matin à pied vers Ban Fan, un village à 8 km de la ville,
je me suis fait "enlever" sur le chemin de retour, à Ban
Bor, le village où le matin j'avais admiré l'adresse des
tisseuses.
Partis
d'Oudomxay au point du jour, arrivée à Phongsaly à la nuit tombée.
Quand on voyage dans les pays sans grandes ressources, on ne regarde plus la vétusté des bus, ni les pneus qui s'essoufflent sous le poids des matériels qui s'empilent sur le toit. Le chauffeur s'appliquait à rouler lentement et s'arrêtait régulièrement pour ajouter huile, eau... jusqu'à la casse d'une pièce essentielle à quelques kilomètres du but. Un magnifique coucher de soleil est venu nous remercier pour notre attente patiente.
Phonsaly et son environnement sont peuplés de nombreuses
minorités ethniques.
Souvent des peuples ayant fuit leurs pays. Le Yunnan (Chine), le Myanmar
et le Viet Nam tout proches. La
ville elle-même comprend un quartier chinois. Un trek de deux
jours nous emmène
chez les Akhas à travers
la jungle. Nous arrivons le soir dans un village à l'heure
où les habitants se rassemblent autour des différentes fontaines
pour une toilette glacée en plein air. Les femmes en jupe, les hommes
en slip, les petits tout nus. Chacun à tour de rôle. La mousse
blanchit
les têtes brunes. La brosse à chiendent
n'a pas fini de frotter. Après le linge, c'est au tour
des jambes et des pieds. Le moindre grain de poussière amassé
sur les chemins doit disparaître.
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Aventure nautique 2 descente de la rivière Ou
Muang Khua, Muang Ngoi, Nong Khiaw, trois jours de navigation, trois gros villages où il fait bon vivre. L'électricité n'arrive encore dans les petits villages qui longent la rivière et le seul contact avec l'extérieur reste le bateau. Les villageois installent parfois des génératrices rudimentaires, simples dynamos dans le fil du courant.
Muang
Khua est construit de part et d'autre
de la rivière.
Tout autour des collines où se cachent des hameaux. Nous marchons
longtemps sur la piste qui grimpe à travers la jungle pour enfin
dénicher
l'un d'eux. Un moment de plaisir partagé avec les enfants et même
avec quelques adultes. Les écoliers sont prêts à partir
pour l'école,
mais auparavant ils aident à charger le camion de ballots de rameaux
séchés qui deviendront des balais. Un tout jeune, effrayé
devant ces deux européennes trop blanches, se dissimule derrière
sa mère
et refuse le biscuit que je lui tends.
Muang Ngoi, à l'heure où tout dort encore, la cloche en bois du temple résonne. Les moines se préparent à sortir. Tout au long de la rue principale du village, des habitants agenouillés les attendent avec des offrandes. En échange, ils recevront des prières. La cérémonie terminée, l'animation commence. Les fumées s'élèvent, les petits déjeuners cuisent dans la rue, les arachides grillent... Le métier à tisser est actionné, le rouet embobine les fils, les flammes lèchent les marmites dans lesquelles l'alcool de riz se concentre... L'unique voiture est décapée à grands coups de karcher pour laisser la place à la poussière ocre qui ne tardera pas à la recouvrir...
Le relief karstique de Nong Khiaw a offert d'immenses grottes aux habitants. Autant de refuges durant la guerre du Vietnam. Tout le village vivait à l'abri des bombes destinées au pays voisin mais qui arrosaient aussi le laos !
Clic
La quête des moines
Sur la Nam Ou, les bateaux font la navette. Le soir à l'heure où les rayons de soleil descendent derrière les pitons rocheux, de nombreux villageois viennent laver ou se laver dans l'eau courante. Petits et grands et même les buffles. La nuit tombe, le village s'endort peu à peu. Seuls les coqs s'escriment à chanter en pleine nuit. Quant aux obus de la guerre du Vietnam, ils poursuivent leur repos rouillé en guise de décoration ou de mémoire. Important, ne pas oublier ! Plus possible d'atteindre Luang Prabang en bateau et bientôt la navigation sur la totalité de la rivière ne sera plus qu'un rêve évanoui. La Chine dans sa fièvre d'expansion construit un immense barrage dans l'extrême nord. Déjà la première partie de la descente est interrompue. Un songthaew (taxi collectif ouvert) se charge de transporter personnes et matériaux sur 9 km dans un nuage de poussière.
Après deux jours à Luang Prabang, le 23 février je reprends la route. Il est temps de rejoindre Vientiane pour la raison indiquée plus haut. La route magnifique est longue. Arrivée de nuit. A cette heure les guesthouses affichent presque toutes complet. Presque car au Vientiane Backpackers, près du Mékong, en plein centre ville, il reste quelques lits en dortoir. Un seul me suffit, je le garde 17 jours.
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De Vientiane à Si Phan Don Le 12 mars, passeport d'urgence en poche, j'abandonne la grande ville pour les petites localités coloniales le long du Mékong : Tha Khek, Savannakhet, Paksé. Pas grand chose à y faire si ce n'est quelques balades à vélo à la recherche de maisons coloniales françaises et le soir aller prendre le frais au bord du fleuve à l'heure où le soleil se plaît à se coucher en rouge ou en rose. Un soir, alors qu'il venait de disparaître comme à son habitude à l'Ouest, la lune s'est montrée à l'Est toute ronde et parée de lumière dorée. Instant magique.
Dans ces petites villes délaissées par le tourisme, il est difficile de trouver une guesthouse, encore plus dur de dénicher un vélo à louer et le soir si vous voulez manger après 19h, vous resterez sur votre faim. A Tha Khek, j'ai rencontré Lamsé.
Elle pratique, l'acupuncture dans sa jolie maison
et possède deux vélos qu'elle loue. Deux VTT. Voilà qui
est bien pour aller à Tham Pha Fa, visiter la grotte
des Buddhas, à 17 km de là.
A Savannakhet, j'ai fait une belle rencontre. Alors que je visitais un temple de la ville, un vieux moine, pas plus haut que trois pommes, s'approche de moi et me dit "Vous êtes Française" ! Je sais que de temps en temps je parle seule - rarement hors de la maison. Ma nationalité n'est pas inscrite sur mon front. Aucun guide à la main... C'était sans savoir que cet homme avait 18 ans en 1939. Il a connu la colonisation française, il a combattu aux côtés de nos soldats durant la deuxième guerre mondiale. Il ne rate jamais une occasion de parler le français. Il a pu répondre à certaines de mes interrogations sur le bouddhisme. Son grand âge n'a pas altéré sa mémoire ni son esprit.
La route n°13 qui suit le Mékong depuis Vientiane est belle et ne présente aucune difficulté. Reposant après les trajets montagneux du Nord. Les 239 km qui séparent Savannakhet de Paksé devraient se boucler en 3 h 20 minutes, sans compter les arrêts programmés et imprévus. 8 h du matin, les portes des soutes à bagages fermées tant bien que mal, le bus, si lourdement chargé que les pneus fatigués semblent souffrir, s'ébranle. La route est bonne, le chauffeur conduit lentement. 9 heures arrêt ravitaillement. Des femmes s'approchent des fenêtres avec brochettes, oeufs durs, fruits, coeurs de lotus, eau ... Autant d'en-cas pour la route. 10 min, pas plus, nous reprenons l'allure de croisière si lentement qu'on pourrait compter les tours de roues. Soudain une explosion, une secousse suivie d'un nuage de poudre banc. Pas de panique le bus est déjà arrêté. Nous descendons. Un pneu éclaté.
Partis au petit matin de Savannakhet, nous arrivons à Paksé
à la tombée de la nuit. La rue principale est un immense
chantier. Le pont français qui
enjambe la rivière Xedon est fermé. Bruit, poussière,
boue. Une guesthouse au bord de l'eau, un restaurant indien !
Depuis Paksé les opportunités de visites sont nombreuses : Champasak, le plateau des Bolovens, Si Phan Don (les 4000 îles).
Les maisons de Champasak s'échelonnent de part et d'autre de la route. Le Mékong et ses marécages, que le fleuve laisse lorsqu'en saison sèche il retourne dans son lit, ne sont pas loin. Je suis venue ici pour le Vat Phou, un groupe de constructions
édifiés à différentes époques (du
Vème au XVème siècle) et qui mêlent
l'architecture khmère et
la religion hindouïste. Plus tard le bouddhisme laissera sa touche. CLIC
A Champasak, j'ai découvert une association culturelle, le théâtre d'ombre, qui a pour but de faire redécouvrir les arts traditionnels aux gens du pays. Le premier soir j'ai assité au spectacle de marionnettes. Au pied de l'écran les musiciens accompagnaient les scènes de musiques traditionnelles laotiennes sur des instruments d'un autre âge. Le lendemain ils étaient encore là pour donner
plus d'éclat à "Chang", film muet et en noir
et blanc de Merian C. Cooper, réalisateur
de King Kong.
Et maintenant allons à Phou Kao, au temple, pas sur la montagne qui n'est pas sans rappeler la forme d'un "linga" de Shiva. La source que l'on dit sacrée prend naissance sur le flanc de la montagne et coule, intarrissable, jusqu'au site.
Allons-y, à vélo ou à dos d'éléphant
blanc. CLIC pour la galerie
De Champasak (Bassac autrefois), par un jeu de mini-vans et de bateaux on arrive dans les 4000 îles (Si Phan Don). C'est ici :
Les deux cartes peuvent être agrandies CLIC
Des 4000 îles, quand le bus part à l'heure et ne musarde pas en cours de route, il est facile de prendre une correspondance pour le plateau des Bolovens. Hélas, le bus est arrivé beaucoup trop tard. Si tard qu'il n'a pas pris la peine de terminer sa course jusqu'à la gare routière de Paksé. Il s'est arrêté à l'entrée de la ville. Tant mieux, ce désagrément a permis de former un petit groupe sympa. Nous voilà maintenant cinq (quatre Français et une Suissesse)
Les Bolovens 1200 m d'altitude, un peu de fraîcheur la nuit pour dormir, de la chaleur le jour pour profiter des baignades dans les nombreuses cascades. Tad Lo, Tad Fan, Champee. Cette dernière est magique. On monte sur un radeau. Une corde nous permet d'atteindre la chute, de la traverser et de se promener derrière le rideau d'eau !
Tad Fan
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Fin Le tour du Laos est terminé. Un pays rude, avec des gens réservés - je n'irai pas jusqu'à dire taciturnes - des enfants qui ne sourient pas facilement et qui ont souvent une ride profonde entre les deux sourcils. Des contrées perdues dans la jungle où les tout jeunes éprouvent une certaine crainte devant les étrangers. Je pense que la guerre du Vietnam qui les a arrosés de bombes a laissé des traces profondes. Néanmoins dans son dénuement, la population reste accueillante. J'ai ressenti beaucoup de douceur et de chaleur. Le monde moderne est là. Les paraboles s'ouvrent largement vers le ciel, les téléphones portables font bon ménage avec les tenues traditionnelles et les écrans plats diffusent leur lueur bleutée à travers les planches disjointes des habitations. Et quand le réseau électrique tarde à arriver, des turbines de fortune puisent dans les cours d'eau l'énergie nécessaire. Un pays qui ne laisse pas indifférent,
qui se laisse aimer. Un avis général parmi
les voyageurs rencontrés. Le 27 mars je quitte le Laos pour la Thaïlande. Minibus jusqu'à Ubon et train de nuit jusqu'à Bangkok. 610 km, 7h43, 650 bth (environ 15 euros). La couchette est confortable, j'ai choisi celle du haut, la literie est impeccable, belle nuit un peu chaude avec juste quelques ventilateurs le long de la partie centrale du wagon. Quelques jours dans la capitale thaï avant de poursuivre vers Bali via Kuala Lumpur. J'ai mis dans cette galerie les inclassables, ce qui vole, qui sent bon, qui se mange.... CLIC sur la moto pour entrer
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