Après 12 h de bus et de trouille, me voici au Timor Leste. La pluie a cessé 2 h après Kupang. Le chauffeur a pu avec plus de sécurité poursuivre sa conduite nerveuse et rapide. Nous avons croisé à deux reprises un arbre allongé sur la route en train d'être saucissonné. Un vent violent aurait-il soufflé dans la nuit ?

Après la frontière, changement de bus et de conducteur pour une route en corniche des plus impressionnantes. Etroite, sans sécurité, coincée entre la mer tout en bas à gauche et une falaise instable si j'en crois les énormes blocs de pierres et autres tas de terre repoussés par les Carterpillar et les bords ébréchés de la route.

Les deux bus appartiennent à la compagnie Paradise !
J'ai bien pesé le pour et le contre : je retournerai à Bali en avion. C'est prévu pour lundi matin. J'aurai un nouveau visa d'un mois en arrivant à l'aéroport de Denpasar et serai à temps pour accueillir un petit réunionnais et sa maman.

Ancienne colonie portugaise, le Timor oriental a obtenu son indépendance en 1975 et a aussitôt été envahi puis annexé par l'Indonésie. Ce n'est qu'en 2002 que le pays deviendra définitivement indépendant. Cependant la paix est fragile. Sur les murs, on peut lire, en portugais et en dialectes locaux, les espoirs de paix. Un incessant ballet de véhicules de l'ONU sillonne les rues de la capitale afin de garantir cette paix tant souhaitée.
José Ramos-Horta, le président de la République du Timor Oriental depuis 2007, a obtenu en 1996, le prix Nobel de la Paix avec Carlos Filipe Ximenes Belo pour leurs efforts afin de régler pacifiquement le conflit au Timor-Oriental.


Dili, la capitale, ressemble à un gros village. C'est une destination pratique pour les touristes qui ont besoin d'obtenir un nouveau visa pour l'Indonésie. Mon guide-book dit : "repartez vite avec votre visa car la vie est chère." Je me demande bien où ils ont péché leurs infos. Certes la monnaie est le dollar US mais les tarifs à la consommation tiennent compte des revenus du pays. Bien sûr il y a des hôtels très chers mais on peut se loger pour 12 dollars. C'est le tarif de mon lit dans le dortoir que je partage avec une Suédoise, un Australien et un Finlandais. La nourriture est très peu chère et les transports dérisoires : 1 dollar la course en taxi en ville, 0,20 dollar le minitrolé (bémo d'ici)... Sinon il y a nos pieds pour marcher. Ils sont bien faits pour ça, nos pieds ?!

 

 

 

Et comme partout, je marche. Je marche du matin au soir. Il y a de superbes plages de part et d'autre de la ville. De retour en ville, je m'arrête à l'ombre des gigantesques ficus qui bordent le front de mer et je déguste une coco avant de rejoindre l'auberge et la fraîcheur du jardin. Enfin tout est relatif avec cette température qui ne descend pas au-dessous de 30°C.
Le chien s'entête à squatter la douche et n'en démord pas.
La nuit clim et ventilo assurent un conditionnement propice au sommeil dans un boucan du diable.
Vive les boules quiès et encore.

 

 

 

 

 

 

Ca faisait longtemps que je n'avais lézardé sur une plage. Pour gagner celle de Fatucama, j'ai marché 2h30. Non, pas vraiment car à 8h ce matin, la marée était basse.
Le reflux est mon péché mignon.

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   Tant de belles choses à regarder
     de photos à prendre
       et prendre son temps
Des pêcheurs à pied grappillent quelques proies égarées dans les flaques, la mangrove découverte laisse apparaître ses racines; puis vient l'étale où pas une seule ride ne brise le miroir de l'eau.

 



Un bain, deux bains, la chaleur est insupportable, l'ombre du seul arbre de la plage est occupée. Ma peau déjà brune tourne au rouge pourtant sous haute protection solaire. Je ne vais pas exposer longtemps celle ordinairement cachée sous mes vêtements. La couche d'ozone est faible ici, Dili n'est qu'à 2 h d'avion de Darwin, en Australie, et le soleil que je croyais disparu depuis belle lurette, brille de tout son éclat et repousse les nuages menaçants sur les montagnes.

 

 



Ce Christ là-haut au sommet du cap qui se voudrait Pain de Sucre à Rio. La vue doit être splendide.
Un long chemin de croix - c'est toujours long et fatiguant un chemin de croix - grimpe sur le flanc de la colline. Quelques arbustes, des buissons parfumés, mi-ombre, mi-soleil.
Dernière station, dernière marche de l'escalier, époustoufflant ! Au pied du Christ, le panorama sur la baie est magnifique, derrière, le paysage vers l'intérieur des terres est superbe.

 

 

 

Ce Christ repose sur un globe terrestre qui montre l'ensemble de l'Indonésie, y compris le Timor de l'Est qui était indonésien depuis 20 ans et c'est à l'occasion de cet anniversaire, en 1996, que le président de l'époque, Suharto, offrit cette statue au Timor.
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Une autre imposante statue trône dans la ville : le Monument de l'Intégration qui symbolise la libération du peuple timorais (cadeau de l'Indonésie)

 

 

Peu de ressources pour ce jeune pays. Le café ne suffit pas à faire vivre toute une population. Les hydrocarbures difficilement exploitables. Les industries n'en sont qu'à leurs balbutiements. Les ONG sont nombreuses à apporter leur soutien au Timorais.
La vie est précaire et les petits boulots fleurissent.
La pêche juste pour survivre. Pêche en pirogues ou pêche au filet lancé du bord. Même les enfants, munis d'un simple fil de pêche.
Sur la plage, des femmes ramassent les galets. Les gros sacs de pierres calibrées attendent, le long des routes, d'éventuels acheteurs.
Ici et là des jeunes vendeurs ambulants proposent légumes, fruits, eau...

Près du port, des campements de fortune et au milieu de cette misère un coin qui invite à la convivialité.

 



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22h, voilà l'heure où les jamalacs ((Syzygium samarangense)(ce sont ces fruits) tombent de leur arbre. Avant que l'un d'eux ne m'assomme, je quitte la cour, direction mon lit.

Mais avant j'ai un point noir à signaler -à Dili seulement- car je ne connais rien d'autre du pays : les enfants ! Ils sont capricieux, insolents avec leurs parents, non autonomes, sauf peut-être les enfants des rues. Les disputes ne sont pas rares avec les frères et soeurs et leurs cris stridents très déplaisants à mes oreilles. La petite fille de la maison fait partie de ces enfants. 5 ans, c'est elle qui commande entre glace, coca cola, bonbons et films à la télévision. Il est temps que je retrouve mes petits balinais.

 

Une dernière image que vous pouvez agrandir


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Créé le 2 octobre, 2011
Modifié le 25 octobre, 2018

© Timor Leste, 2011 Mireille Jeanjean Les textes et les photos édités sur ce site sont la propriété de l'auteur.... sauf exception avec auteur cité
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