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Cliquez, élargissez
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Le 11 juin 2022, je quitte Badajoz
(Espagne) et j'entre pour la première fois au Portugal. La République portugaise est un petit
pays qui s'étire du Nord au Sud à l'ouest de
la Péninsule Ibérique.
A l’est et au nord : l’Espagne.
À l’ouest et au sud : l’Océan Atlantique.
Je ne compte pas les archipels ceux des Açores et de Madère que
je ne connais pas... pour l’instant. L’archipel des Berlengas,
proche du continent est visible depuis le cap Carvoeiro où j’ai
passé une nuit sur la falaise au pied du phare. Les premières traces de civilisation
datent du Paléolithique. Ensuite, Celtes, Romains,
Wisigoths, Maures se succèdent jusqu’à la
Reconquête chrétienne. Plaines et zones vallonnées de collines,
plus le climat chaud l’été et tempéré le
reste de l’année permettent des cultures de
types méditerranéens : olivier, vigne, chênes
liège sous lesquels paissent des troupeaux de bovins
et de toros pour les jeux dans l'arène MAIS sans mise à mort.
Une vidéo pour compléter
le tout
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Cinq
kilomètres
après Badajoz
c'est la frontière. Aussitôt j'entonne la
chanson des lavandières du
Portugal quand soudain, un aqueduc grandiose se dessine devant
moi. Imaginez quatre superpositions
d'arches
dont la première rangée en vaut deux, bref 30 m de haut !
Un parking, et malgrès le soleil de plomb, l'air sec et l'aridité
du sol je pars à pied visiter cet ouvrage construit entre
le15 ème
et le 16 ème siècle.
Après ma visite je découvre qu'Elvas appartient
au patrimoine de l'UNESCO et que cette ville de garnison possède
des fortifications gigantesques, bâtiments militaires et religieux...
Je reviendrai assouvir ma curiosité.

Pour l'heure, je poursuis mon
chemin vers Evora (inscrite également
au patrimoine de l'UNESCO).
J'arrive assez tard au camping, un vrai camping cette fois
car je me réserve 2 à 3 jours de visite. Je monte
ma tente pour des nuits plus à l'aise
après l'inconfort tout relatif dans le coffre
du Berlingo.
Evora a vu les Celtes, les romains, les Wisigoths, les Maures.
Les vestiges romains : temple de Diane et là encore un aqueduc.
Cet ouvrage romain, remanié au
fil du temps jusqu'au 16 ème
siècle, est toujours en fonction. On peut y voir des maisons
d'habitation mais aussi des commerces construits entre
ses arches.

La Cathédrale médiévale restaurée à la
Renaissance est un intéressant mélange d'art roman et gothique.
Le cloître bâti
plus tard est gothique.
La Chapelle
des ossements : Les épidémies de peste
ont fait des milliers de morts. Les cimetières sont aturés.
Les ossements ont été exhumés. Le dortoir
où dormaient les moines franciscains a été réquisitionné et
transformé en chapelle. Les murs et les colonnes sont décorés
avec les os (essentiellement membres et crânes ).
Dans les environs,
on ne compte plus les sites mégalithiques.
Celui du Cromlech des Almendres date
du néolithique. Le menhir
d'Almendres plus haut qu'un grand monsieur et le cercle des
monolithes dont certains sont gravés. Tout autour,
sous les chênes liège les vaches paissent parmi d'autres pierres
éparpillées sur le sol.

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La
chanson des lavandières
est ici
CLIC |
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Jacaranda |
 
Les pierres gravées de
Cromlech des Almendres |
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Loin de la capitale, un immense camping sous les arbres
! Heureusement hors saison, il est peu peuplé. On y fait de belles
rencontres : Français, Espagnol, Hollandais… Je monte la
tente pour plusieurs jours. Un bus mène en 30/40 minutes au centre
de Lisbonne. Depuis le camping, 500 m à pied, attente, le bus
arrive, je n'ai pas le masque anti-covid obligatoire, retour
au camping... patience et longueur de temps...
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Beaucoup de touristes dans la capitale. Je laisse de
côté les longues files d’attente pour les visites
de châteaux et autres sites historiques. J’erre dans
les rues pavées, montantes, tortueuses, étroites parfois
en escaliers du vieux quartier d’Alfama.
Ici un accordéoniste perché sur son balcon déclame une chansonnette.
Au bout d’une corde un panier attend son obole.
Là une façade
couverte de céramiques et encore un poème sur des carreaux de faïence.
Voici la traduction : (l'original est dans la galerie) |
Venez voir Alfama
Alfama des peintres
La plus belle aquarelle
Éclaboussée de
mille couleurs
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St. Antoine, St. Antonio
Comme tu es belle
Je vais prendre un basilic
Pour le mettre à tes pieds |
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C'était la rue de mon école
Le grenier mon balcon
M'a donné du fado pour l'aumône
Et je me sens si bien |
Mes pas me conduisent sur une terrasse qui surplombe
les toits de ce vieux quartier et offre un joli point de vue sur l'estuaire
du Tage et le port de croisières. Point de vue stratégique
: les tours opérator se succèdent, les vendeurs de souvenirs
sont légion, beaucoup d’africains qui viennent du Sénégal.
Je taille une bavette avec l’un d’eux avant d’entamer
la descente vers le fleuve. Des rails courent sur les pavés et
soudain à la sortie d’un virage grimpe un de ces antiques
tramways qui font la réputation de la ville. Devant la cathédrale,
il dépose des visiteurs. Il est temps pour moi de rentrer au camping,
en bus !

Bougainvillée
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Château de la Régaleira
Sintra, également classée
au patrimoine mondial de l'UNESCO, touche
Lisbonne. Depuis le camping un bus jusqu'à la gare de Benfica (clin
d'oeil au célèbre club de football) puis un train.
Une petite heure de transport et voilà la surprenante ville
avec ses collines verdoyantes sur lesquelles pointent des
palais et courent
des châteaux fortifiés.
Je me suis régalée de visiter l'extravagante Quinta
da Régaleira. Ses jardins, ses tours, ses statues, ses fontaines,
ses pavillons, ses grottes et son réseau de labyrinthes
souterrains.
Certaines façades ont des airs de Renaissance, c'est le style manuélin,
propre au Portugal du 19ème et début 20ème siècle.
Le plus extraordinaire est le puits initiatique ; une tour inversée
en quelque sorte, dont un escalier en spirale nous emmène jusqu'au fond
où se trouve une rose des vents. De là, un labyrinthe chemine
sous terre. Attention à la tête ! Avant de trouver ce puits, je
me suis perdue sur les sentiers qui sillonnent le flanc de la colline. Une
chance car j'ai découvert un autre puits, un "brouillon" de
puits initiatique dans lequel on ne descend pas.

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De Sintra à Coimbra par
la côte
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Un peu d'espace après ces villes où se pressent les touristes,
je me dirige vers la côte.
Un vieux château au sommet d'une colline ! Allons voir de plus
près. C'est l'ancien château des Maures, rafistolé au
13è siècle
et restauré après le terrible séisme qui a détruit
Lisbonne en 1755. Il domine la jolie petite ville d'Obidos.
Me voici sur la rue principale à l'heure du repas. Quel monde !
Les gens assaillent les restaurants et les stands de dégustation
de Ginja, la liqueur de cerise, spécialité d'ici, qui se
déguste dans de
petits verres ou parfois dans de mini coupes en chocolat. Je
m'évade
par les ruelles pavées, étroites qui grimpent en escaliers
bordées de maisons blanches aux soubassements bleus. Tout en haut,
la cour du château se prépare pour les spectacles d'été.
J'accède à la
muraille et à l'étroit chemin
de ronde vertigineux, sans garde-fou. Joli point de vue sur
la plaine, les toits de tuiles rouges d'où émergent des patios
fleuris et les clochers des églises. L'aqueduc arrive de loin à travers
les champs cultivés. Il alimentait la fontaine proche de la porte
de la ville et sa splendide voûte décorée d'azulejos.
Les rues se sont vidées, les restaurants se sont remplis, à
moi la voirie ! Ah ! Quelle boutique étrange ! Une bibliothèque
unique ! Dans une ancienne conserverie de sardines. Ici les
livres et les boîtes de sardines font bon ménage.

Obidos et sa bibliothèque unique

Après des heures à rôder dans cette
ville, après un petit en-cas pour subsister jusqu'au soir;
je reprends le chemin vers l'océan, pour y passer la nuit
qui ne tardera pas, bien que les jours n'en finissent pas de durer
en cette période et le temps est au beau fixe. Direction la
péninsule de Peniche.
Touristique cette côte, pas de camping, allons jusqu'au cap.
Voilà la côte sauvage, des falaises de pierres qui se
laissent grignoter par la puissance des vagues, de petites plantes
grasses dans les creux des rochers, à l'abri du vent. C'est
là que je resterai au pied du phare de Carvoeira,
des camping-cars sont déjà garés. Je pars à pied
sur la voie qui longe la côte à la recherche d'une magasin
d'alimentation. J'ai trouvé une église, un mirador
avec une croix, un bar ouvert sans rien à se mettre sous la
dent et des résidences de vacances barricadées. Le
splendide coucher de soleil sur l'archipel des Berlengas m'a régalé les
yeux faute de quelque croûte à me
mettre sous la dent. |
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Du haut de la falaise, les pigeons
observent les pêcheurs intrépides |

Griffe
de sorcière et Crithmum
maritimum
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De
Péniche à Nazaré les
falaises rocheuses et les plages de sable fin se succèdent. De
longs cordons de dunes rappellent les Landes.
A Nazaré le marché tire à sa fin. J'achète quelques
fruits, de délicieuses tomates, du pain, du fromage pour tenir un jour
ou deux. Dans une petite gargote je mange une délicieuse soupe et une
oreillette aussi bonne que celles de ma maman.


Panicaut, Lis de mer et Limonium
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En cette saison la fameuse vague prisée par
les surfeurs confirmés est au repos. Je poursuis ma route
vers le nord. Un parking, un petit bar/restaurant, endroit calme
pour la nuit. |
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Peu avant Coimbra, un fort sur une crête. Est-ce Montemor-o-Velho
? Pas de temps pour visiter. Du village je prends quelques clichés.
Je reviendrai.
Du bord du Mondego qui emmène ses eaux calmes à Figueira
da Foz où il se divise en plusieurs bras comme pour retarder le
moment d'être avalé par l'Atlantique, je vois les toits
rouges de la ville historique là-haut sur la colline. J'y vais.
Je ne lâcherai plus mon appareil photo tant il y a de choses à voir.
Des places, des églises et autres édifices religieux dont
l'église de Santa Cruz avec ses azulejos, l'Université,
sa bibliothèque,
sa cour sous l'oeil vigilant du roi Joâo
III qui a fait déplacer la faculté de Lisbonne à Coimbra.
Les étudiants portent la cape noire sur un costume noir et chemise
blanche (parce qu'ils le veulent bien).

Armoiries
d'anciennes familles, celle des Cogominho à gauche et celle des Bejas à droite

A travers ses sculptures, Coimbra célèbre le Fado
et la femme portugaise.
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Le Fado est une chanson triste accompagnée de guitares.
Amalia Rodriguez était célèbre quand j'étais
enfant. Ce chant traditionnel se perpétue de nos jours
avec notamment la très émouvante Mariza.
Cliquez sur MARIZA voyez, écoutez
!
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 Limonium
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Porto
et la vallée du Douro
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La nuit est bien avancée, toujours pas de camping,
aucun panneau indicatif quand soudain un panneau "Orbitur" !
Une chaîne
portugaise de "Parques de campismo". Le gardien de nuit me
donne un emplacement. La pluie commence à tomber... quelques gouttes
seulement. Ce n'est pas rare en cette saison dans le
nord du pays.
Bon emplacement, arrêt de bus tout proche. Un bus vers la gare,
un ultra moderne tram et voilà la ville au bord du Douro.
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Je descends du tram à Vila Nova de Gaia, avant
le pont Dom-Luis. Tout de suite je pense à Eiffel. Et pour
cause il a été conçu par Teofilo Seyrig, disciple
de Gustave Eiffel ! Avant de le traverser je grimpe au "Serra
do Pilar". Devant le monastère et son l'église
ronde, un mirador offre un vaste coup d'oeil sur Porto. |
Sur l'autre rive du Douro s'étirent les vieux
quartiers de la ville où il fait bon se promener tout en admirant
les façades des maisons décorées de céramique.
Hélas la pluie revient. Le marché Ferreria Borgès
(qui n'a jamais servi de marché) domine une vaste place où les
gens viennent se reposer sur les pelouses quand le soleil
se montre. |
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Quant à moi, je suis la direction que montre Henri le Navigateur
du haut de sa stèle. D'une rue à l'autre je découvre
et visite outre la cathédrale et son cloître, d'autres
petites choses visibles dans la galerie.
Le lendemain j'attaque
la vallée du Douro. Encore une fois, la pluie me rattrape.
Les routes malaisées, glissantes, étroites, sans parking
m'empêchent de profiter de cette journée. J'ai quand
même aperçu les vignes sur "fil de fer", celles
qui donnent le célèbre nectar qui fait la célébrité de
Porto. |
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Azulejos
de la cathédrale de Porto

Détails du plafond de la cathédrale
de Porto 
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De Porto à Viana
do Castelo
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Vers l'Espagne toujours par les petits axes routiers.
Difficile de ne pas être envoyé sur une autoroute. C'est
ainsi que je me retrouve au bord de l'embouchure du fleuve Lima. Surplombant
une petite plage de sable fin, un terrain vague, quelques camping-cars.
C'est là que je passerai la nuit.
Le vent souffle, kitesurfeurs et windsurfeurs filent sur l'eau. Mon
estomac crie famine. Je m'installe au seul restaurant du coin, un
restau sélect
pour déguster un délicieux "bacalao", énorme
morceau de morue accompagné de légumes. Une
Super Bock, la bière portugaise, pour fêter l'équinoxe
d'été. La
nuit est tombée, elle a englouti
le paysage, Santa Luzia sur sa colline est effacée. Seules les lumières
du port endormi clignotent dans le ciel noir et se reflètent sur
le miroir de l'eau. Je regagne ma voiture pour une nuit calme.
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Dernière étape
avant l'Espagne
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Dernier jour au Portugal, dernière nuit au bord
du Rio Minho avant de le traverser pour entrer en Galice (Espagne)
En arrière de l'océan, une zone marécageuse
sur laquelle le soleil couchant ravive les couleurs de la
végétation spécifique des zones humides
  
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