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Révolte
Deux secondes ont suffi
Pour accabler la vie.
Le destin a frappé,
Ses coups tout dévasté.
La nuit était sereine
Quand le drame survint.
Séisme? Attentat? Eruption?
Peu importe le nom.
Le bruit d'une explosion,
Puis tomba le silence
Lourd de terreur, d'angoisse
Et d'incompréhension.
Le silence passé,
S'éleva la rumeur,
Pleurs, cris de douleur,
La ville agonisait.
Qui donc a ordonné
Cette calamité?
Est-ce une punition
Une malédiction?
Je ne suis pas de glace
Et ne peux tolérer
Fléau, fatalité
Qui frappent l'innocence.
© Mireille 1999
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Le marginal
Enfant déjà ses camarades le mettaient hors-jeu
Pas vraiment anormal, hors-norme
De ses maîtres il n'avait pas l'image
Pas vraiment différent, hors cadre
Horripilé d'entendre les hors d'ici
Il s'est mis hors de lui
Refusant Dieu et Maître
Il s'est mis hors-la-loi
De lui on dit des horreurs
Coupable de crimes horribles
Il s'est mis hors d'atteinte
Hors des sentiers battus
Hors série,
série spéciale,
marginal
© Mireille 21/03/2001
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Mourir
Par convoitise
Par jalousie
Par amour les hommes se déchirent.
La peur entraîne la haine
et la violence se déchaîne.
Sournoisement
avec sang froid
dans un moment d'égarement, les hommes tuent.
A vouloir vivre en paix, des hommes meurent.
Pour quelques mots souffrance
dits sans ménagement,
paroles incomprises et refus de se taire,
Deux hommes sont morts.
© Mireille 11/10/2000 |
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Ma Terre en deuil
Terre, planète bleue des larmes
que tu pleures sur tes enfants miséreux.
Ton âme porte les bleus des coups que tu reçois.
Bleu acier des armes qui crépitent entre les mains des bourreaux qui
te décapitent.
Terre, planète rouge de colère,
la honte te monte aux joues devant la convoitise des gouverneurs ivres de carnage.
Que de bassesses pour le pouvoir, courbettes et passe-droits, intérêt
et capital.
Le roi est mort, le bouffon parle.
Terre, ma planète, la fièvre te ronge,
ton rire ne tinte plus, il n'est qu'un souvenir passé, flétri,
il résonne jaune,
tu frissonnes, froid de l'indifférence, trahison, peur de l'échéance,
mortification.
Terre écorce d'orange, tu recèles
des cachettes dans tes sommets, tes gouffres.
Tes enfants s'y réfugient, enrôlés par des hommes fous,
envoûtés par des gourous, hallucinés par leurs idées
empoisonnées,
aliénés à des Maîtres qui se prennent pour des Dieux.
Terre, ceux que tu abrites conspirent contre toi,
tu étouffes, tu suffoques, le souffle du Monde même t'asphyxie.
Il suffirait d'un sursaut pour arracher le voile noir qui lentement recouvre
ta face meurtrie.
Ma Terre en deuil.
Terre, sous tes forêts, tu m'apparais verte,
couleur de l'espérance.
Le vent qui passe à travers les branches m'apporte des airs de joie,
des parfums d'amour, de tendres caresses, des lumières secrètes,
des saveurs de bonheur.
© Mireille Avril 2002
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Triste constat ou Autoportrait d'une Grande Dame
Au réveil ce matin j'étais défigurée
Mon visage soudain devenu tourmenté
Des sillons sont creusés, des griffures de haine
On voudrait me lifter, ôter mes différences.
Comment ces tâches brunes ?
Quoi ? mes yeux trop bridés !
Et mon nez trop busqué !
Mes cheveux trop frisés !
"Et ces mèches rebelles, faut les discipliner
Petites sauvageonnes qui n'en font qu'à leur tête
Ces lèvres trop épaisses, un peu trop sensuelles
Incitent à la débauche, au déclin familial
Faudra bien raboter ce menton volontaire
Bourrer ce crâne mou de matières obscures
Boucher les deux oreilles aux airs de liberté,
Aux propos étrangers à nos belles idées"
Mais si vous supprimez ce qui fait ma beauté
Mon âme, ma grandeur et mon identité
Ce ne sera plus moi! On va me rejeter
De haut en bas
De droite à gauche
Je broie du noir
Rougis de honte
Ma colère sourd
Aujourd'hui je ris jaune
Je grimace, ronchonne et pleure
Mais je vais me reprendre
Et ce n'est pas demain qu'on m'anéantira.
France
© Mireille 22/04/2002
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