7 février
2013, nous quittons la douceur des îles Galapagos pour la froideur et
les
pluies
andines. A peine débarquées à Guayaquil, nous sautons dans
un bus direction Cuenca à 2500
m
d'altitude encerclée par des
montagnes
qui
grimpent
jusqu'à 4450
m. Si haut qu'on peine à voir les sommets.

.
Cuenca, la ville coloniale avec ses maisons typiques,
ses églises plus riches les unes que l'autres et tout aussi fréquentées,
sa place d'armes, son torrent qui descend de la montagne et qui passe
d'eau
cristalline
en boue jaunâtre selon les caprices du ciel.
"Que d'eau que d'eau !", peut-on dire ici comme dans presque
tout l'Equateur et comme si cela ne suffisait pas, les gens
se
lancent
de
l'eau, des seaux d'eau. Une façon de fêter le carnaval !
Nous nous sommes trouvées au marché, en pleine folie de
jets d'eau et de farine. Nous n'avons pu échapper à une
touche de poudre blanche sur les joues et quelques serpentins en guise
de décoration.

Plus
calme le musée-fabrique du chapeaux. Toujours en activité sous
la direction de la famille Paredès depuis des générations.
CLIC
La maison se visite, la terrasse aussi d'où l'on peut
poser sous de magnifiques chapeaux avec la cathédrale en toile de fond.
CLIC
Haut
On ne séjourne pas à Cuenca sans faire un tour dans le
Parque Nacional de Cajas. Malgré le
temps incertain nous tentons notre chance assez tôt
pour éviter que la pluie qui dégringole chaque jour aux
alentours de 14 h nous laisse un peu de répit. Nous choisissons
un itinéraire assez
court autour de 4000 mètres d'altidude et quelques forts dénivelés,
dans un décor époustoufflant. Chaque creux abrite un lac,
une mare, un étang
où les lamas viennent se désaltérer. Les nuages
gris
autour des sommets donnent une atmosphère particulière,
presque sinistre surtout quand le sentier se perd ou se divise et où
aucun panneau ne signale la direction à prendre. Des ruisseaux dévalent
les pentes jusque dans les vallées profondes. L'un d'eux plus tumultueux
nous
barre
la
route
et sans l'aide d'un groupe de touristes nous n'aurions pu le franchir. Quand
les
premières
gouttes commencent à tomber, nous sommes encore loin du refuge.
Nous
enfilons le poncho de pluie par dessus polaire,
pull et coupe vent. Il nous restera encore toute la route à descendre
pour espérer
trouver un endroit pour manger, de mettre à l'abri en attendant un éventuel bus.
Pour visiter le Parc
National de Cajas, suivez la flèche
Haut

L'heure de la remontée de la PanAm a sonné. A nous les
plus hauts volcans de la planète. Sans nous presser, en faisant
quelques détours comme ici pour visiter Ingapirca,
un important site archéologique
Inca perché à 3160
m. La pluie nous laisse le temps de visiter les ruines de la
ville, le temple du soleil, le bain de l'Inca... et le profil de l'Inca.
Le soir, nous dormons dans un hébergement très rustique, sans chauffage, les
portes du restaurant ouvertes à tous les vents.
Le
lit
a
trois
grosses
couvertures
et
un épais
dessus de lit.
Pour la visite du site suivez l'Inca

Haut
Le lendemain nous poursuivons la route vers le nord et sous la
pluie qui nous
accompagne sans répit, dissimulant les cratères derrière
des
voiles
grisâtres. Comment peut-on dans ces conditions apercevoir ne serait-ce
qu'un instant le sommet du Chimborazo. Qu'à cela ne tienne, s'il
ne veut pas
se montrer, nous irons le chercher. Nous laissons Riobamba à sa
campagne
pour les élections présidentielles et partons en visite d'une
journée.
Un bus nous dépose à l'entrée du parc. Personne pour
nous accueillir, seulement un panneau indiquant les altitudes,
les distances et les temps vers les différents lieux.
4200
m. Nous nous engageons sur la piste afin de couvrir les 8 kms qui nous
séparent
du premier
refuge, le refuge Carrel
à 4850 m. Nous cheminons à pied dans les cendres du volcan, nous
admirons les
vigognes qui broûtent l'herbe du paramo ( végétation particulière
d'altitude plus de 3000 m) et d'étranges plantes colorées
qui
illuminent cette immensité brunâtre. En
cours
de
route
un
jeune
couple avec un bébé s'arrête pour nous inviter à monter.
Au
refuge, le brouillard s'épaissit, la neige se met à tomber,
impossible de poursuivre l'ascension. Les gens du pays s'amusent comme
des fous.
Peu
vêtus,
les femmes pieds nus, les enfants enveloppés dans des couvertures.
Ils veulent des souvenirs, nous posons avec eux et le soir j'envoie les
photos via Internet.
Merci les nouvelles technologies !
A peine si l'on distingue le monument en
hommage à Simon Bolivar,
le grand libertador et à Alexander von Humboldt, le premier explorateur
qui en 1802 a presque conquis le volcan de 6300 m. Un exploit pour l'époque
d'être parvenu à une altitude aussi haute : 5870 m.
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Pour
le Chimborazo
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Haut

Toujours
droit devant... Non, encore un petit détour. Cette laguna (lac)
le vaut bien. Un petit hôtel à Latacunga,
une journée à Quilotoa. Splendide décor. Eau verte
au fond d'un vieux cratère, nuages blancs et sommets enneigés
comme une dentelle sur un ciel bleu profond. La descente n'est pas facile,
quelques passages périlleux.
La terre glisse, les pierres roulent. En bas il fait bon. Soleil généreux.
Quant à la remontée, je n'en dirai rien, je vous laisse
le plaisir de l'imaginer.
Suivez-la,
elle vous emmène visiter la galerie
de Latacunga et Quilotoa
Haut
A la recherche du Cotopaxi.
Nous montons jusqu'à Lasso à quelques
encablures de Quito pour espérer le trouver.
Il nous en donne du
mal ce volcan. Il se prend pour une star ! Pensez donc le plus haut
volcan en activité du
monde (5897 m). Si haut qu'en saison des pluies (été) il
reste à l'abri sous une épaisse couverture nuageuse. Si
l'on veut car c'est lui que j'ai aperçu depuis l'avion pour les
Galapagos. C'est lui aussi qui soudain est apparu un soir dans le ciel
de Latacunga. Il ne s'agissait pas de tergiverser, pas de mise au point
précise, pas de recherche d'angle de prise de vue. Un clic rapide
s'imposait avant le nouvel écran brumeux.

Ce 17 février 2013, nous tentons de l'approcher au
plus près.
D'abord en voiture avec chauffeur pour franchir les 28 km de l'entrée
du parc jusqu'au pied du
monstre. Ensuite péniblement à pied, dans le vent,
le brouillard et la neige jusqu'au refuge José Rivas (4800
m). Hélas nous ne pouvons sans équipement poursuivre le
chemin. Quoi de
mieux
qu'une
tisane de coca
pour réchauffer nos corps transis. Dans le chalet
c'est un sympathique chassé-croisé d'alpinistes qui montent
et qui descendent. Dans cette chaude ambiance, le froid intense est vite
oublié.Quant au volcan un espoir persiste car avant de retourner
à Lasso, nous nous dirigeons vers la laguna Limpiopungo. Une sorte
de vaste marécage ou tourbière. De nombreuses espèces
d'oiseaux y vivent sans crainte d'être chassés. Et c'est dans
cet endoit paisible, feutré que soudain une fenêtre s'entr'ouvre
dans l'épaisseur
des nuages et laisse un instant flotter l'image du Cotopaxi ! A l'opposé
c'est le Ruminahui qui joue à cache-cache.
Haut
Il est temps de faire
demi tour, d'amorcer la descente vers le Pérou.
Cependant, déçues par l'impossibilité d'admirer
le Cotopaxi et le Chimborazo, nous nous écartons de la Panam dans
l'espoir que peut-être...
C'est
ainsi que nous arrivons à Baños,
petite ville nichée dans un écrin de verdure, dominée
par de hauts sommets d'où coulent de nombreuses cascades. Baños
posée sur la falaise domine
un torrent furieux. Un pont vertigineux, prisé
par des intrépides qui osent le saut à l'élastique,
joint les deux rives.
Baños
où il fait bon vivre malgré la pluie généreuse.
Puisqu'eau il y a allons donc nous plonger dans les piscines
thermales à ciel ouvert. Là au moins elles sont chaudes
ou brûlantes
selon le bassin. Après les minutes réglementaires de trempette,
hop sous l'eau glacée captée dans la cascade et qui jaillit
de simples tuyaux avec violence. Après ça nous voilà ragaillardies
et en forme pour monter au mirador. Nous empruntons le pont et suivons
le sentier qui grimpe. Je scrute le ciel hélas mon regard se heurte à
la grisaille des nuages qui défilent. Je ne vois que la ville
qui rapetisse
à mes
pieds. Quand soudain ce blanc plus blanc... Est-ce un nuage de beau temps
? C'est de la neige ! Les neiges du Tungurahua ! Il a menacé la
ville en décembre 2012 et fume toujours même si son souffle
se perd dans la brume.
Il en a fait des dégâts ce volcan par le passé ; les
peintures murales de l'église
relatent les catastrophes. 
La visite commence ici
Haut
Tiens, demain c'est jeudi, jour de marché à Guamote.
Ce village accueille pour l'occasion
un nombre impressionnant d'indigènes qui descendent de leurs communautés
d'altitude dans leurs tenues traditionnelles très colorées pour
venir vendre leurs productions (fruits, légumes, animaux, laine, cordes,
tissages
et artisanat divers). Quel plaisir d'arpenter ces rues montantes, grossièrement
pavées, colorées, animées ! Nous mangeons dans la rue,
comme tout le monde, du cochon et de la salade avec nos doigts. La veille au
soir c'est
dans un de
ces restaurants qui longent la voie ferrée que nous avons partagé la
soupe aux pattes de poulets avec
de
jeunes femmes
indigènes très curieuses et intéressées par notre passage ici.
Elle
vous emmène dans les rues et ruelles du marché
Haut
Ensuite tout devait
s'enchaîner très vite.
Retour à Cuenca
pour une nuit, Une autre nuit à Vilcabamba la ville
"américaine". Ici on parle yankee, tout est cher et
les Equatoriens où sont-ils ?
Enfin
Zumba et La Balsa (frontière).


Ce
que nous pensions effectuer en deux jours nous a pris un temps
fou à cause du mauvais
temps. La piste qui grimpe et dévale à travers
les montagnes entre Vilcabamba et Zumba est
un chemin de boue rendu presque impraticable par la pluie, le brouillard,
les glissements de terrain et les travaux pour tenter de transformer
cette voie en route. 9 heures au lieu de 6 pour 100
km .
CLIC
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Le
lendemain toujours des altitudes faramineuses, des descentes
vertigineuses dans une ranchera (bus en bois ouvert
sur les côtés). La piste était
meilleure, la boue absente et à la frontière la route goudronnée
!
CLIC
Haut
La Balsa

  
La ranchera nous dépose avant la barrière et c'est à pied que nous traversons
la frontière.
Au revoir Ecuador, bonjour Peru !
 Il
nous faudra être patientes afin d'effectuer les formalités.
Les bureaux sont vides, on attend les officiers de douane, de migration,
de police.
Heure de repas ? Heure de sieste ?
 
Haut
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