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Dragons de Komodo
            Cérémonie à Langa

 

Labuanbajo, Rinca, Komodo

 

Nusa Tenggara en Indonésien les Petites îles de la Sonde.
Depuis Bali, elles s'échelonnent d'Ouest en Est
L'Etat Indonésien les a rangées en deux groupes : le groupe occidental (Nusa Tenggara Barat) et le groupe à oriental (Nusa Tenggara Timur)
Lombok et Sumbawa d'une part, Florès, Sumba, Timor d'autre part
Cette année donc je m'envole, avec mon amie Mimi, vers Nusa tenggara Timur
Bali / Labuanbajo sur l'île de Florès, tarif raisonnable par la compagnie Merpati

 

 

 



La lenteur et la faible altitude du petit avion à hélice permettent d'admirer le paysage qui défile sous la carlingue. Au passage je reconnais Lombok, je devine Sumbawa. L'arrivée sur Florès est étourdissante de baies, pointes, découpes profondes, îles et îlots enchâssés dans des lagons turquoise, sommets couverts de végétation où affleurent parfois des pans de terre rouge.

 

 

 

 

 

Après un atterrissage quelque peu impressionnant sur la piste légèrement asphaltée du petit aéroport de Labuanbajo, nous sommes confrontées à cette énorme bête venue des temps préhistoriques : le varan. Celui-ci est figé dans la pierre, nous irons à Rinca et à Komodo voir les vrais, les bien vivants. En attendant, allons flâner dans ce village.

 

 

Petites maisons en planches colorées, celles des pêcheurs en bord de mer sont montées sur pilotis. Partout des jardins où les fleurs et les buissons se mêlent à la poussière de la rue. La pluie soudaine lave tout, la chaussée se transforme en ruisselets boueux, les trous des trottoirs se remplissent d'eau que matahari (le soleil) vient sécher et tout recommence.

Les gens sont accueillants, ils adorent être pris en photo. Nous ne nous sommes pas privées de clichés sur le port bondé.
Le passage d'un ferry amène une foule dense sur le quai. Le jeunes gens se louent pour descendre les paquets, valises et autres objets lourds et encombrants. Les carrioles se remplissent, les bémos (bus locaux) attendent les passagers.
Le soir venu, les garçons s'ébattent dans une eau douteuse, puis le calme tombe avec la nuit et le village s'endort. On se couche tôt, on se lève tôt. Le jour et la nuit règlent la vie. Il n'y a que les coqs qui s'obstinent à perturber le sommeil.

Le lendemain nous louons une petite moto pour visiter les environs. Nous avons dû slalomer entre les "nids de varans" (!) pour atteindre une grotte et puis nous avons roulé au hasard, un peu en bord de mer, un peu sur une route de montagne jusqu'à ce que la pluie nous fasse rebrousser chemin. Janvier est un mois pluvieux dans ce coin de la planète.

 

Dans cette grotte on y voit des pieuvres géantes, des couleurs extravagantes, des araignées démesurées, des chauve-souris endormies

 

 

Galerie photos de Labuanbajo et ses environs
Cliquez sur la première image pour y accéder

Le port
Baignade
Ilot
Pêche
Maison de pêcheurs
Marché aux poissons
Poissons
Orage
Grotte

 

 

Le soir nous confirmons la location d'un bateau pour deux jours. Une jeune fille russe partage notre vieux rafiot. Ils sont tous comme ça les bateaux pour les îles. La nuit nous dormons sur le pont. Les vagues bercent notre sommeil, la pluie rythme la cadence et parvient à se frayer un chemin à travers la vétusté de la bâche .
Ciel gris, soleil, averses, vent léger, chaleur, mer calme à agitée déployant de merveilleuses couleurs dignes de la Mer d'Emeraude à Diégo Suarez (Madagascar).
Il fallait bien ça pour mériter Rinca et Komodo, les îles aux lézards, les fameux varans encore appelés dragons de Komodo.

Et déjà, voyez cette trace sur la plage :


                 Plus près ? Cliquez      


 

 

varan
Touchez-le vous verrez bien

Un guide du parc national, armé d'un long bâton fourchu, nous amène au plus près de ces gros reptiles. Il y a même un petit fraîchement descendu de son arbre qui, à notre approche, a tôt fait de grimper dans son nid.

 

 


Jusqu'à l'âge de 3ans, les petits nichent dans les arbres afin d'échapper aux prédateurs mais surtout à l'appétit féroce des dragons adultes.

 

 

 


La végétation luxuriante voire impénétrable par endroit fait place à de larges clairières. On se croirait dans nos montagnes si palmiers lontar et ficus étrangleurs n'étaient là pour nous ramener à la réalité.
Durant ces deux heures de trek, outre les dragons, nous avons pu voir serpents, buffles, cacatoès, singes, papillons, une sorte de grand poulet (le Mégapode de Reinwardt). Cet oiseau construit de larges et gros nids à même le sol pour y enterrer ses oeufs dans différents trous. Technique pour tromper l'ennemi entre autres les varans. Ces nids seraient également utilisés par les femelles lézards pour pondre leurs oeufs (?).


clic sur l'image pour l'agrandir

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Palmiers borassus
Buffle
Cerf de Timor
Macaques
Palmier borassus
fleur ou fruit ?
fleur
Carpophage pauline
escargot
papillons
Notre bateau

 

 


Il est tôt quand l'équipage amarre le bateau à une bouée en pleine mer. Dès la nuit tombée, le capitaine est en cuisine, le moteur diffuse la lumière, des éclairs traversent le ciel, de temps en temps le tonnerre gronde. On se sent seules, mais tout autour de nous dansent les lumières d'autres bateaux. Des pêcheurs qui oeuvrent la nuit. A voir les étals de poissons séchés dans les halles du village, la pêche est bonne dans la mer de Florès.

Après une nuit humide mais pas froide, nous levons l'ancre au petit jour, direction Komodo. Les poissons volants jettent un oeil par-dessus les vagues et les dauphins viennent exécuter leurs pirouettes matinales.

 

Le dragon de Komodo (Varanus komodoensis de la famille des varanidae), reptile impressionnant par sa taille et son déplacement rapide : il peut courir et sauter. Be careful ! prévient le guide du parc national.

 

 

 

 

 

Le retour à Labuanbajo sera périlleux. Mer irrégulière, tantôt troublée de vives vaguelettes, tantôt agitée d'énormes tourbillons et soudain une surface lisse et calme. L'oeil d'un cyclone tombé à l'eau ? Vent, courant, forte houle. Le bateau tangue et roule sur le dos des vagues. Sur le pont, table, sièges, sacs, glacière mènent un raffut de tribord à bâbord, de la poupe à la proue.

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Ruteng

 

J'ai abandonné mon amie à sa plongée et suis repartie un peu plus vers l'Est, à Ruteng. 4 heures de route dans la fumée de cigarette et la sono hurlante du mini bus. Aucun égard pour les jeunes enfants.

Quelle belle région ! C'est vert, le vert des rizières et de la végétation qui couvre les pentes des volcans.
La pluie a bien failli compromettre les visites envisagées. Incroyable comme il pleut. Des trombes d'eau. Heureusement de courte durée, mais de fréquence trop rapprochée pour s'aventurer très loin à pied ou en ojek (taxi-moto). Cependant entre deux averses, je suis parvenue au Compang Ruteng. Du village traditionnel à 3 km de la ville, il ne reste que deux maisons typiques : en bois, montées sur pilotis, rondes avec un toit pointu en fibres de palmier surmonté de cornes de buffle. Au centre, subsiste la plate forme funéraire avec des pierres servant au culte des ancêtres.
Froid de canard, crachin, vent, boue. L'étudiante qui me guidait grelottait dans son T-shirt. Je ne me suis pas attardée.

 

 

Le lendemain, la pluie rôde, les nuages s'amoncellent. Je flâne dans la ville, ici une cathédrale, là une église. Florès la fleur d'Indonésie, Florès la catholique. Les Portugais sont venus, ils ont importé la religion chrétienne qui perdure et fait bon ménage avec les pratiques ancestrales de l'île. Je traîne sur les marchés. Premier contact avec le bétel. Ah c'est donc tous ces ingrédients qui rendent les sourires si rouges ! Un marchand me donne une leçon. Je le regarde, sous l'oeil amusé de ses voisins : ingérer la feuille, la noix de bétel (noix d'arec), l'herbe séchée, la poudre blanche (chaux). Aucune envie d'y goûter.

 


Etal de bétel


Etal de viande


Le bétel c'est une institution. Cette mixture n'est pas considérée comme drogue, elle est stimulante, provoque une certaine euphorie et serait aphrodisiaque. On en trouve sur tous les marchés.
La drogue, prohibée en Indonésie, est punie de peine de mort.

 

 

Le soir à l'hôtel surprise. Caroline rencontrée à Labuanbajo est là. Nous irons ensemble voir les étonnantes rizières en toile d'araignée de Cancar. Belle rencontre avec les enfants sur le chemin de l'école.


Pourquoi cette forme peu habituelle pour des rizières? C'est tout simplement une façon équitable de distribuer les parcelles entre chaque famille. Le terrain, en réalité, est une énorme galette dont chaque famille reçoit une part.

Voir ces rizières en toile d'araignée

la première image
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Ici on ne sort pas sans son poncho de pluie ou son parapluie et on regarde où poser les pieds car des trous béants s'ouvrent un peu partout. Be careful ! me dit mon logeur de Ruteng quand je sors le soir pour aller manger. Je comprends : nuit noire, pas d'éclairage dans la rue, de part en part une plaque en béton absente au-dessus du torrent d'eau de pluie qui court sous les trottoirs ...




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Bajawa

 

Après Ruteng, c'est Bajawa qui a ma préférence. Toujours vers l'Est.
Au pied des volcans, subsiste une culture ancestrale. Bena et Wogo sont d'étonnants villages traditionnels bâtis selon des règles bien précises où maisons d'habitation entourent monuments funéraires, tombes, mégalithes. Le ngadhu en forme de parasol est l'élément mâle, le bhaga, maison miniature est l'élément femelle. Chaque paire d'éléments est associée à une famille. C'est comme ça chez les Ngada. Les sacrifices, de buffles entre autres, se pratiquent encore pour obtenir la fertilité, pour souligner un mariage, une naissance et autres événements de la vie. Ainsi, près du village de Wogo, parmi les hautes herbes où broutent des buffles, se trouve un champ de mégalithes et pierres de sacrifice.

Un peu partout sur la place du village, des noix sèchent sur des morceaux de tissu posés au sol. Noix de bétel ? Amandes de cacao? ... Plus loin, un groupe de personnes casse ces même noix afin d'en retirer une graine blanche.

 



Tout près de Bena, un minuscule village aux maisons plus modestes. Sur les toits de chaume se dressent des "poupées", sorte d'épouvantails. Sur une terrasse, une jeune fille prépare la trame d'un futur tissage. Il est midi, les habitants se reposent à l'ombre. Il est temps de rentrer, Marcelino, mon ojek, m'attend.

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Ici, animisme et christianisme font bon ménage. Chance inouïe, j'ai pu assister à une de ces cérémonies qui se pratique chaque année en janvier.

Un dimanche de fête à Langa

 

Pour l'occasion, la population (hommes, femmes, enfants) a sorti sa tenue des jours de fête : sarong en ikat noir ou indigo et motifs blancs ou bleu clair. Après une longue messe accompagnée de chants et danses, après la cérémonie de l'igname et les discours plus ou moins politiques des uns et des autres, nous recevons un succulent repas. Riz, viande de boeuf en sauce et piment, servis dans de petits paniers en palmes tressées. Je goûte au vin de palme. Une gorgée seulement.
Après la dernière bouchée, le bétel circule, les lèvres et les dents rougissent. Je ne teste pas.


Exemple de tissage ikat


Un sourire coloré exprès pour mo
i
Touchez l'image pour la réponse à la question !  

 

 


Passant devant une maison, je suis conviée à entrer et à prendre un repas. Refuser aurait été un affront. J'accepte l'hospitalité de mon hôte, un enseignant curieux de ma présence ici. Il traduit à ses autres invités assis tout autour de la pièce. Chaque maison est, pour l'occasion, transformée en "restaurant". Repas offert pour tous.


Les danses et les chants reprennent. Tout le monde peut participer. Et devinez qui ne s'est pas privé..... Le pas est très facile, je vous apprendrai. Cette petite vidéo peut vous aider.

Cérémonie à Langa
 





J'ai passé une journée extraordinaire. Je ne suis pas près d'oublier cette cérémonie traditionnelle, dans ce village traditionnel de Langa. Ah! si toutes les religions du monde pouvaient se donner la main...


Il est temps maintenant de lever le pied, de poursuivre mon chemin vers l'île de Timor. Le ferry aurait été trop dangereux en ce temps de mousson. J'opte pour un petit avion.
Juste après le décollage j'admire le paysage aussi mouillé que moi après 20 km sous la pluie à l'arrière d'une moto. Le volcan Inerie est coiffé de brume et les rizières exposent un aspect plus ordinaire.

 

 

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Timor Occidental

 

Île Timor

Me voilà donc sur une île nouvelle, toujours vers l'Est mais un peu décalée vers le Sud par rapport à l'arc que forme l'archipel indonésien. Il pleut toujours et encore. Les rues de Kupang sont inondées, les ruisseaux sont des torrents boueux. Les trottoirs en carreaux de faïence sont de vraies patinoires. Marcher sur la chaussée est impensable tant la circulation est brouillonne.

 

Kupang la catholique, Kupang la musulmane, Kupang qui évoque Sonbai, une ancienne dynastie princière

 

 

 

J'ai traversé toute la ville tantôt en marchant tantôt en m'abritant sous des terrasses ou des bâches. J'ai vite pris les habitudes des gens d'ici. Hélas, je n'ai plus d'habits secs et propres. Croyez-vous que je vais acheter ces infâmes T-shirt avec des dessins de couleurs criardes, placardés sur le devant et dans le dos ? Je trouve cependant des chaussures extraordinaires. Genre ballerines à trou-trou, tout en plastique et semelles antidérapantes !


Je suis dans un B§B, genre auberge de jeunesse. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu de chambre propre, grande et peu chère (5 euros). La salle de bain est partagée, le matelas est bien mince. Où sont passés les ultra-épais-matelas de Thaïlande, de Malaisie et de Bali ? Une chance, deux lits pour moi. J'empile les deux matelas ! Le ventilateur est bien utile pour sécher la lessive.

Nous sommes nombreux à cette adresse, c'est sympa : Allemands, Hollandais, Roumains, Finlandais.... Tous sur la route du Timor Leste afin de renouveler le visa indonésien. Je fais partie du lot. Mais avant d'entrer dans ce nouveau pays, il faut un visa et pour avoir le visa il faut de la patience. Quelques aller-retour au consulat, à l'autre bout de la ville.
Le soir nous allons goûter les spécialités de l'île au marché de nuit. Beaucoup de poissons grillés dans ces petits warungs ambulants qui occupent le milieu de la rue. Bancs et tables s'alignent près des trottoirs sous des bâches de fortune. C'est là que nous rencontrons des soldats de l'ONU, des Pakistanais pour la plupart en repos avant de repartir préserver la paix si fragile autour de la frontière qui sépare l'Indonésie du Timor Leste.

 

 

Le reste du temps pas grand chose à faire ou à voir. Le bord de mer est sale, les plages ressemblent à des décharges où les gorets viennent se ravitailler. Le coucher de soleil, quand soleil il y a, est un moment à partager avec les habitants qui attendent le retour des barques de pêche. A cette heure les étals de maïs, beignets et autres nourritures à griller s'installent sur la promenade.

 


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Demain, visa en poche je filerai vers Dili, capitale du Timor Leste. Vous voulez me suivre ? Cliquez ici

 

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Créé le 2 octobre, 2011
Modifié le 25 octobre, 2018

© Florès et Timor, 2011 Mireille Jeanjean Les textes et les photos édités sur ce site sont la propriété de l'auteur.... sauf exception avec auteur cité
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