J'ai
quitté Bali le 7 février, destination Java, île
toute proche puisque 20 minutes de ferry suffisent pour passer d'une
terre à l'autre. De Gilimanuk à Ketapang. Mais une journée
est nécessaire,
car la route est longue.
Java, l'île des bus fous ! Un trajet de 3h est un calvaire car en plus
de rouler vite, les véhicules sont vieux et très inconfortables,
la chaleur y est quasi insupportable.
Bondowoso est ma destination première. Je suis hébergée
dans une famille javanaise. On me présente au maire et aux amis.
Je vais de maison en maison, à travers les champs et les rizières,
guidée par Yudi mon hôte. Voilà le côté agréable
du couchsurfing.
Ici pas de douche, ni de baignoire. Des toilettes et à côté un
bassin étroit et haut (mandi) rempli d'eau froide et limpide équipent
la salle de bain. Pour se laver, il suffit de puiser l'eau à l'aide
d'un récipient
et de se la verser dessus . C'est revigorant, mais en altitude, où le
froid peut être cuisant,
il faut une sacrée dose de "courage" pour se laver. Cette
eau sert aussi à rincer le wc après usage. Pas de chasse
d'eau.
Demain à la première heure départ pour le refuge
du Kawah Ijen. le volcan de soufre.
C'est là au fond d'un cratère, au bord d'un lac turquoise, que des hommes
fournissent
un travail exceptionnellement dur. Un travail inhumain. Nuit et jour ces hommes
en Tshirt et tongues remontent à chaque
voyage, par un sentier abrupt, quelques 80 kg de minerais jaune du fond du cratère
pour les déposer
3 km plus loin, au bout d'un chemin glissant.
J'ai gravi ces 3 km pour accéder au bord du cratère.
Départ 3h demain matin propose Jim, un jeune anglais qui
dort lui aussi au refuge, dans une chambre aussi chère,
aussi sale, sur un matelas aussi gorgé d'eau que le mien.
Malgré l'heure matinale, le sentier est très fréquenté.
Le ramassage du soufre ne souffre aucune interruption. C'est un
ballet de lampes qui sillonnent la nuit. "Take care" me
disent les hommes en passant près de moi, certains m'attendent
pour ne pas me laisser seule sur ce sentier dans la nuit noire
car dans la deuxième partie du parcours la montée
est si rude que je ne voulais pas ralentir la progression des jambes
longues et jeunes de Jim. Je lui ai demandé de filer. Rendez-vous
au sommet.
Les premières lueurs de l'aube apparaissent dans le ciel quand
j'atteins le sommet. Moment inoubliable. Hélas quelques minutes
plus tard, de gros nuages de soufre montent des profondeurs de la terre,
piquant les yeux, faisant tousser les travailleurs et dissimulant une
bonne partie du paysage.
Un foulard mouillé autour de la bouche et du nez afin de
filtrer l'air irrespirable, je patiente sur la crête. Le
froid étreint mes doigts malgré la polaire des gants.
Le souffle volcanique est trop important. Je renonce à descendre
avec les ouvriers par le chemin escarpé. Tant pis pour le
lac turquoise que j'ai réussi à capturer malgré tout,
entre deux bouffées soufrées. En dehors du site exceptionnel,
c'est ce travail inhumain qui me touche. Ces hommes qui demandent à être
photographiés en échange d'un biscuit ou d'une cigarette
et qui gardent sourire, humour et amabilité.
Descente rapide, quelques kilomètres à pied,
un camion pour avancer plus vite, attente du mini-bus à Sempol.
On ne s'ennuie pas avec les enfants qui viennent nous voir. C'est l'heure
de
la récré, ils sortent et entrent librement de l'école. Incroyable
quand on vit dans un pays où les portes des écoles sont
verrouillées à double tour. Les filles s'approchent timidement,
les garçons viennent parler de foot.
Le retour à Bondowoso est trop tardif. Qu'importe le départ vers
le Bromo se fera demain à l'aube. Des
jeunes étudiantes en tourisme sont là.
Nous ne pouvons échapper aux séances de photos. Elles sont bien
jolies Chindi, Memey et Pue !
On
n'arrive pas facilement à Cemoro Lawang, le dernier
village perché au bord de la caldeira du volcan Bromo. Pas de
transport régulier, le mini-bus attend que des voyageurs se présentent.
Ensuite la route est longue, des tours, des détours, des arrêts
pour déposer les uns, prendre les autres.
La route traverse des paysages désolés. Les villages et les cultures
sont enfouies sous un manteau gris. Les feuilles des bananiers pendent lamentablement,
les bambous sont couchés,
les arbres brisés. Ici un homme dégage son toit. Le balai chasse
la poussière fine qui vient augmenter la couche déjà épaisse
qui recouvre le sol. Les chapeaux protègent la tête, les masques
dissimulent les visages, seuls des yeux désespérés apparaissent.
A
peine sortis du bus, un grondement sourd surprend. Roulement de tonnerre
? Le ciel est bien sombre... Un panache gris gonfle, ses lourdes
volutes s'élèvent au-dessus
des maisons. Une série d'explosions, le volcan tonne. Quel accueil
!
Vite un hébergement pour la nuit dans un homestay et hop en route
vers les pentes du Panajakan, le mont en face du Bromo. Quelle vue !
Splendide ! Difficile de quitter des yeux ce cratère fumant,
de laisser la Terre à sa colère.
Le Bromo n'attire pas les foules. Ou bien les tours opérator consignent
les touristes dans les hôtels. Nous nous retrouvons 6 ou 7 routards
(Français, Anglais , Allemands)
dans un petit restaurant. Une fillette est là aussi en voyage avec ses
parents, elle n'a pas 2 ans.
Polaire, coupe vent, bonnet, gants ne sont pas de trop pour admirer une
dernière fois le volcan dans la nuit avant d'aller dormir. A la
faveur du noir profond on aperçoit des boules de lave rouge jaillir
hors du cratère et rouler sur le flanc du cône volcanique. Toute
la nuit les portes de la maison ont vibré sous le souffle puissant
du monstre. Celle de ma chambre, fermée par un léger cadenas,
s'est carrément
ouverte !
4 heures du matin, la nuit est encore noire, je progresse
presque à tâtons
sur le chemin qui descend dans la caldeira. En bas c'est le noir complet,
plus de repères. J'attends. J'attends de
trouver au bout de mes souliers une trace de roue, un dessin de semelle.
Rien. Je fais quelques pas, je me heurte à une bute de cendre.
Mes yeux s'habituent. Derrière moi le ciel semble s'éclairer,
un bruit de moteur, une moto qui file et se fond dans l'ombre. Le ballet
des travailleurs
ne fait que
commencer.
Salamat pagi, good morning ! Where do you come from ? … Sempiternelles
questions dès le petit jour.
Ils vont à pied, à cheval, en moto vers leur
lieu de travail, loin, mais où ? Un signe de la main vers là-bas
et c'est tout.
Hati hati ! Be careful ! Un sourire et puis s'en vont à travers
l'immense plaine cendrée.
Je distingue maintenant la route, un panneau, des bornes.
Le soleil se lève. Il a du mal à percer l'épais nuage
gris qui s'échappe en
grondant des entrailles de la terre. Je découvre à présent
l'étendue des dégâts. Et pourtant, déjà la
vie reprend. Des touffes d'herbe verte apparaissent au milieu
d'un enchevêtrement de
troncs et de branches brisés, de lampadaires tordus, d'ampoules
disparues.
Pour la galerie, clic sur le panneau
La série des volcans n'est pas finie, il me reste le Merapi et
pour cela je dois me rendre à Yogyakarta. Le mini-bus me dépose à Probolinggo.
L'autocar pour Surabaya est sur le départ. Et hop 150 km m'attendent.
Surabaya,
la grande ville de l'Est. Mélange d'ultra moderne, de vieux quartiers
et de zones très misérables.
Les tours de béton-acier-verre côtoient des bâtiments de
style hollandais et des maisons assez délabrées.
Passez le pointeur sur l'image du
trafic
Le trafic est infernal. C'est la croix et la bannière pour
traverser les avenues de quatre ou cinq voies. Peu de feux
de circulation et aucun
conducteur ne prend la peine de stopper pour
vous laisser passer.
J'ai trouvé un petit hôtel dans un quartier calme à deux
pas des grands boulevards. Le soir la rue se transforme en marché de
nuit.
Comme la pluie peut survenir à chaque instant et de façon violente,
chaque "restaurateur" a sa tente de restaurant.
Comme dans toutes les villes je marche du matin au soir. Ici plus que
jamais car je ne vais pas m'éterniser. Première destination
la gare. Choix et achat de mon billet de train pour le lendemain soir.
Long trajet de nuit jusqu'à Yogyakarta.
Il fait très chaud, je traverse rapidement la place des Héros.
Je passe la matinée dans le quartier chinois et le quartier arabe.
Animation intense, ruelles encombrées. C'est une ruche de travailleurs.
On charge, décharge, achète, vend, transporte. Qui sur un cyclo,
qui en pousse-pousse, avec une brouette, un diable ou tout simplement sur la
tête, l'épaule ou le dos. C'est dans le quartier arabe que je
décide de manger. Un vieux monsieur vient d'installer son étal.
Ca sent bon. Je jette un oeil dans le bol de la cliente qui me précède
et je choisis la même chose. Il m'installe chez son voisin qui dispose
d'un banc et d'un semblant de table. Le dessert je l'ai vu sur un étalage
tout près de là : délicieuses dattes qui clignent de l'oeil à travers
le verre des bocaux.
L'après-midi me mènera au port. 2,5 km à pied le long
d'avenues qui regorgent de véhicules crachant leurs gaz toxiques.
Epais nuages noirs, odeurs nauséabondes. Passé le fleuve Kali
Mas, je débouche sur un marché aux fruits.
Un grand marché de gros où des camions chargés d'ananas,
de bananes, de noix de coco et bien d'autres fruits encore attendent les détaillants.
On soupèse, on choisit, on marchande avant de remplir son panier, sa
carriole et de s'en retourner dans sa petite échoppe, au marché du
centre ville ou sur son coin de trottoir.
Je
n'ai plus qu'à longer le fleuve. Les pinisis colorés sont là pointant
leur proue effilée vers le quai. Autrefois voiliers, la plupart de
ces bateaux ont troqué leurs voiles
contre un moteur et une imposante cabine en bois pour commercer d'île à île.
L'activité est grande. Des jeunes hommes se louent pour charger ou décharger
les marchandises. Des camions arrivent et repartent. Des ouvriers réparent
une coque vieillissante dans l'espoir de la garder à flot pour quelques
aller-retour encore. Elle aura bien le temps de finir sa vie au fond de l'eau.
Et moi je finirai ma journée sous les trombes d'eau
d'un orage soudain.
Aucun risque de vous tremper en accédant à la galerie de Surabaya
dont voici un échantillon
Après une nuit dans le train on arrive à Yogyakarta.
Ici tout est art et culture.
Le Kraton, village dans la ville, la cité des sultans. Des vestiges de
l'occupation néerlandaise, le port, d'autres sites alentours...
Dans
les environs de Yogya, le magnifique temple bouddhiste de Borobudur m'attend.
Edifié au VIIIe et au IXe siècles - avant les temples d'Angkor
au Cambodge - , il ressemble à un mandala en trois dimensions. Une sorte
de pyramide à cinq degrés surmontée de trois autres
terrasses circulaires : le nirvana.
Il ne faut pas avoir peur de marcher des kilomètres (cinq environ), gravir
d'innombrables escaliers vertigineux, aux marches irrégulières,
pour accéder aux différentes galeries. Chaque galerie est comme
un livre ouvert. L'histoire de Bouddha se lit sculptée
dans la pierre.
Lorsque une percée dans le haut mur le permet, je scrute le paysage afin
de dénicher, noyé dans la brume, le menaçant Mérapi.
L'oeil vigilant d'un de ces innombrables Bouddhas surveille le panache de fumée
qui s'échappe de son cratère.
Parfois je me laisse accrocher par des groupes d'étudiants qui espèrent
bien se faire prendre en photo avec une européenne en voyage. Tsstsstss,
peut -être demain à Prambanan.
Avec
admiration, patience et prudence on parvient enfin au "nirvana".
C'est ainsi qu'on nomme le sommet, la cinquième terrasse constellée
de 72 stupas (cloches de pierre ajourées) disposés selon les trois
cercles concentriques et qui contienne chacun
une statue de Bodhisattva. L'un d'eux est ouvert qui laisse voir la statue. Au
centre trône le grand
stupa. On ne l'approche plus.
"Dilarang memanjat", interdit de grimper !
Borobudur est protégé, l'UNESCO se charge
de préserver
ce patrimoine de l'humanité et d'en assurer la restauration. Des
milliers de pierres, des statues répertoriées, numérotées
attendent de retrouver leur place dans le monument.
Cliquez, agrandissez
Deux panneaux à agrandir vous
donneront des informations supplémentaires
Prambanan n'est pas loin de Jogja,
une quinzaine de kilomètres, moins d'une heure de bus.
Ce site dédié aux dieux hindous (Vishnou, Shiva, Brahma),
rappelle celui d'Angkor au Cambodge d'après Alex avec qui j'ai
partagé cette journée. J'ai,
depuis, visité Angkor et je confirme la ressemblance. Je vous laisse
en juger. Si visiter Angkor comme je l'ai vu
vous tente CLIC
Prambanan, inscrit au patrimoine de l'humanité, ne compte pas moins
de 240 temples. Les trois plus imposants sont sous vos yeux. De gauche à droite
Candi Vishnu, Candi Shiva, Candi Brahma. Candi est le mot indonésien
pour temple. Candi Shiva culmine à 47 m. Quand on sait qu'il a été érigé au
IXe siècle, quand on voit les énormes blocs de pierre, on a du
mal à imaginer le travail. Quel exploi ! Quelle performance
!
Des constructions plus petites sont dédiés aux "véhicules" de
chacun des Dieux, ainsi Vishnou monte l'oiseau Garuda, Shiva le taureau Nandi,
Brahma l'oie, le canard ou le cygne Hamsa.
Entrons dans le temple de Shiva. Empruntons l'escalier entre les deux
rampes à makara. Ne vous laissez pas impressionner par les chimères à trompe
d'éléphant,
ni par les monstres grimaçants, passez sous le portique, Kâla vous montre
les dents, ne craignez rien, poursuivez l'ascension jusqu'à la
salle centrale où trône la statue de Shiva. Prenez votre temps,
flânez le long des galeries, la pierre gravée
relate l'épopée du Ramayana. Entrez dans les trois autres salles.
Vous pourrez y voir Dewi Durga Mahisasuramardhini l'épouse de Shiva,
Ganesh le dieu à tête d'éléphant et peut-être
le sage Agastya.
Ne partez pas sans avoir admiré les murs extérieurs avec
les stupas côtelés, les gravures, les gargouilles... Allez,
levez la tête il y en a jusqu'au sommet ! A hauteur d'yeux on
peut voir l'histoire du Ramayana qui se poursuit sur les murs du temple de
Brahma, alors que le temple de Vishnu narre la légende du Kresnayana
qui n'est autre que l'incarnation de Vishnu en Krishna. Il y a aussi des
lions dans leur niche, des créatures mi-homme-mi-oiseau,
des arbres célestes (kalpatura)... Rassurez-vous on ne peut pas tout
voir.
Gardez du temps pour marcher jusqu'au temple de Suwa. Un petit kilomètre
en direction du Nord qui vous permet de voir au passage les ruines de Candi
Bubrah. Le sanctuaire de Suwa est
en Indonésie le plus important complexe Bouddhique après
Borobudur.
Sous l'oeil sévère des deux Raksasas qui gardent l'entrée
du temple, on s'amuse à donner une tête au Bouddha décapité.
Si
j'ai pu, hier, à Borobudur, échapper aux séances de
photos réclamées par les étudiants, aujourd'hui j'ai cédé jusqu'à un
certain point. Ils sont ainsi les Indonésiens, même les musulmans,
même
les filles.
Il y a beaucoup de musulmans en Indonésie et à Java, plus
qu'ailleurs. Ecoutez, c'est l'heure de la prière. De tous côtés
les minarets déversent le chant des muezzins.
C'est presque aussi beau qu'à Sanaa (Yemen).
Contrairement à certains pays musulmans, où tout s'arrête à l'heure
de la prière, ici, la vie continue. Des cerfs-volants volent dans le
ciel du couchant. Papillons noirs sur fond rouge-orangé-bleu.
Islam doux, Christianisme, Hindouisme... vivent en bonne intelligence me semble-t-il.
Il n'y a qu'à voir la sortie des écoles d'état.
Il n'est pas nécessaire d'aller bien loin de la
ville pour apercevoir le cône fumant du Mérapi.
Ce diable s'est réveillé en novembre 2010. Alex me propose
de louer une moto.et de tenter d'approcher le volcan. Non pas par le
côté touristique, mais au hasard des routes ouvertes et
des villages accessibles. Aussitôt
dit aussitôt fait.
La route traverse des champs de cendres et des ruines que déjà les
survivants remontent. Ils sont là les habitants, certains fouillent
les décombres à la
recherche d'un souvenir cher, d'autres rafistolent des murs effrités,
d'autres encore ont dressé des abris, vendent des beignets, des boissons.
Il faut bien vivre en attendant que les cultures reprennent vie. Déjà des
pousses vertes viennent égayer le paysage.
Des camions déversent des ouvriers venus déblayer le cours de
la rivière, ailleurs les bulldozers nivellent le sol.
J'ai lu un jour sur un forum l'étonnement d'une
personne à propos des gens qui s'installent sur les pentes des
volcans.
Ces gens ne sont pas débiles comme j'ai pu le lire, ils recherchent
tout bonnement des sols riches. Produire plus pour survivre mieux.
Du dernier village, il ne reste que peu de chose.
Lave grise sous ciel d'orage
La pluie tire son rideau sur la désolation
L'orage nous annonce qu'il est temps de partir
25 km sous des trombes d'eau, à l'heure où la
circulation est la plus dense !
Aujourd'hui, je profite de l'absence de pluie pour aller
visiter le Kraton. Ce n'est pas
très loin à pied et surtout c'est tout droit.
Près du monument qui commémore la prise de Yogyakarta par les Indonésiens
le 1er mars 1949, un origami géant en papier journal me rappelle une gourmandise
achetée
en Thaïlande enveloppée dans une feuille de bananier.
Je me présente de bonne heure à l'entrée
du Palais. Heureuse idée car une heure plus tard, les flots d'étudiants
et des cars de touristes se déversent dans les cours du palais
du sultan. Je suis aussitôt transportée dans une autre époque.
Deux statues rondouillardes et joufflues trônent de part et d'autre de
l'entrée. Devant l'une d'elles, à l'air bienveillant malgré la
massue qu'elle brandit, une jeune-fille pose pour la photo souvenir, je la
croque furtivement.
Ailleurs sur les murs une multitude de visages souriants vous tirent la langue.
Je vais de cour en cour, tourne autour
des pavillons. Marbre, vitraux, lustres... riches décors de
laque et d'ors.
Passez le pointeur sur le lion
N'oubliez pas de cliquer sur
les images
Les grosses caisses de résonance (troncs d'arbre évidés)
sont à votre disposition, la chaise à porteur ne sert plus,
de même l'antique canon.
Cliquez sur
le canon pour voir les inscriptions
Cliquez
agrandissez
Un pavillon est réservé au gamelan. Les gongs et autres
instruments à percussions attendent l'heure de la représentation.
Les joueurs et les chanteuses patientent. Pour l'instant, seuls les oiseaux
dans les volières laissent fuser leur chant.
Petite idée du gamelan
Non loin de là, derrière l'épais rempart,
il y a le marché aux oiseaux et dans le dédale de ruelles,
chaque modeste maison a ses cages suspendues le long de la façade.
Un
gazouillis égaie cette partie sinistrée du vieux village. C'est
là qu'était le Taman Sari (les bains du sultan et autres jardins
d'eau) avant le tremblement de terre de 1867.
Les piscines ont été restaurées depuis peu. Hélas
les ruines sont nombreuses et j'ai eu beaucoup de mal à trouver l'entrée
du tunnel qui mène au curieux château d'eau.
Quant aux bains, ce sont plusieurs piscines, réservées au Sultan,
aux favorites. La favorite du jour finissait sa journée, dans un salon
secret.
De
Yogyakarta à Jakarta,
une heure d'avion et une différence énorme à tous
points de vue : bruit, cherté de la vie, énorme pollution,
gigantesques encombrements urbains... Heureusement, il y a dans la ville
un réseau d'autobus ultra rapides et des petits taxis (les bajaj, équivalents
aux tuk-tuk thaï, qui
se faufilent partout) Sinon il reste la marche à pied qui permet de
fouiner partout sauf qu'aux heures de pointe si on a oublié son foulard
ou son masque il est impossible de respirer.
J'ai regretté d'avoir gardé trop de jours pour
la capitale. Après avoir visité Kota (ancienne Batavia),
le vieux port, le musée au rez-de-chaussée du Monument National
et traîné ici
et là, je me suis enfuie à Bogor.
Bogor
A 1 heure de train de Jakarta, c'est le calme, la fraîcheur tout près
des montagnes, enfin... des volcans, endormis ceux-là. Ouf !
CLIC sur
la photo pour assister au coucher du soleil de la terrasse de la pension
de famille
Il y a dans cette petite ville un splendide parc botanique
avec des arbres comme je n'en ai encore jamais vus. Des arbres où l'on
peut se mettre à 10 entre les racines, des
arbres avec des oreilles et des yeux et puis des fleurs jusque là inconnues.
Tout un petit monde invisible exécute à longueur de journée d'assourdissants
concerts.
Un troupeau de cervidés que je pense être
des daims, paît tranquillement au pied de ficus géants dans
le parc de l'ancien palais du gouverneur de Java, Sir Thomas Stamford
Raffles (1781-1826).
Dans
l'atmosphère surchauffée de la forge,
les ouvriers s'activent. Dans le foyer, les flammes crépitent,
la galette de cuivre rougit.
Il ne faut pas attendre, aussitôt sortie du feu, il faut la marteler
afin de façonner le gong qui trouvera sa place dans le gamelan.
A l'entrée, un autre ouvrier ajoute une dernière touche afin
de donner tout son lustre au métal.
Que
de tours et détours dans l'enchevêtrement des ruelles
pour dénicher la fabrique de marionnettes traditionnelles !
L'atelier ressemble à un musée, une exposition de marionnettes
de tous âges. Des pièces antiques qui n'ont pas de prix, que le
plaisir de les regarder. L'accueil fut des plus amicaux.