île Nord

 

Wellington

Quelle traversée ! Vu du bateau le fjord offre des panoramas splendides. A l'approche de l'océan, le vent se lève, d'une puissance incroyable. Il ne nous quittera plus jusqu'à l'arrivée à Wellington.
La fin de l'île du Sud comme le début de l'île du Nord est magnifique. Les falaises couvertes d'herbe rase, les îlots rocheux, la couleur de l'eau...

 

wellington très large CLIC (160 ko)

 

Tellement ventée la capitale qu'elle est surnommée "Windy Wellington"
Un petit tour dans cette ville, un arrêt à la bibliothèque, quelques courses au supermarché et je quitte la circulation, les trépidations de la cité pour un camping du DOC à quelques kilomètres de là.
Nuit sous la tente, interrompue par les cris des opossums, les bourrasques de vent, les averses de pluie et le chant des oiseaux dès les premières lueurs du jour.
Je crois savoir que le diable vit en Nouvelle Zélande. Je ne l'ai pas vu mais comme dit la chanson, « Il pleut, il fait soleil le diable bat sa femme... »

 

City-to-sea-bridge, un drôle de pont où béton, bois et clous d'acier se mêlent dans un agencement baroque. Par certain côté on dirait un bateau fait de bric et de broc sur sa rampe de mise à l'eau. Rigolo !

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A Wellington, il y a aussi Le Musée de la Nouvelle-Zélande. Il est communément appelé Te Papa ou "Te Papa Tongarewa" traduisible par "le lieu des trésors de cette terre". Source Wikipédia
L'entrée en était gratuite quand je suis passée en janvier 2012, certaines activités sont payantes.
J'ajoute le logo que j'aime beaucoup. Plein de symboles ces empreintes digitales

 

Tout près de là, une large esplanade, le Civic Square, où trônent deux symboles du pays : une boule de silver fern, la fameuse fougère arborescente (Cyathea dealbata) et des palmiers nikau. Je ne connais pas le ou les sculpteurs de ces chefs-d'oeuvre.

 

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La montée vers le Plateau Central et ses volcans

Greytown vieille ville, jolies maisons, avec de beaux jardins. Un eucalyptus géant, arbre historique importé et planté en 1856 alors qu'il n'avait que 3ans et une Marilyne trahie par le vent coquin de Nouvelle Zélande.

 

 

A Eketahuna deux énormes kiwis me souhaitent la bienvenue. Si je n'ai pas vu en chair et en os cet oiseau nocturne et très farouche, symbole de la Nouvelle Zélande, je l'aurai vu en peinture et en sculpture.

 

Des monuments jalonnent les routes, des ponts spectaculaires - certains en bois, d'autres en métal - enjambent les vallées profondes.

 

A Whanganui, deux choix s'offrent à moi pour atteindre Tongariro. Je choisis la route pittoresque. C'est ainsi que je passe aux abords d'Athènes, Corinthe, Jérusalem, Londres ! Mais oui !

 

 

La route traverse le "territoire" maori, le long de la rivière Whanganui. La force tranquille, pas de tumulte, pas de vagues, mais on sent sa puissance. La terre qu'elle arrache aux berges abruptes lui donne une couleur ocrée un peu comme les rivières de Madagascar.

 

 

Entre soleil, pluie et vent violent, j'atteins le site volcanique de Tongariro. Hélas, la nuit est un déluge et les prévisions météo annulent toute balade pour les trois jours à venir. Qu'importe, je file vers Taupo et son lac. Un temps plus serein m'attire vers la côte ouest et le volcan Taranaki.

 

Sur 150 km, la petite route traverse un paysage enchanteur des plus désertiques. Aucune station service, aucune boutique, quelques fermes isolées, pas de camping. Rien que des moutons dans un décor de pyramides encastrées ou de ballons verdoyants. J'ai l'impression d'évoluer dans un jeu de construction, une maquette ou la lumière du soir ajoute une touche du plus bel effet.

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Ah Stratford est encore à 65 km ! Trop loin à cette heure. Et dans cette ville-là il n'y aura pas Francis Cabrel pour m'accueillir. Je trouve un coin pour la nuit, un jeune couple d'Allemands est déjà là dans son camper van.

 

La pluie me poursuit ! Qu'ai-je fait au Ciel pour qu'il m'arrose autant et m'entoure d'un froid de canard ? Comment trouver le volcan sous cette couche nuageuse ? Par chance mes yeux se posent sur un petit panneau jaune : mont Egmont ! Je suis la flèche. Une route étroite, sinueuse. L'horizon se dégage peu à peu, les nuages montent, un arc-en-ciel colore le flanc du volcan. Là-haut, c'est glacial. J'empile pull, polaire, coupe-vent. Je mets un bonnet, enfile des gants et je cherche des sentiers de randonnées. Rien de bien convaincant. Celui que j'aurais aimé faire est risqué. Je suis seule, je ne m'aventure pas au-delà du tunnel qui protège des chutes de pierres et des avalanches de neige car l'hiver on skie sur les pentes du volcan.


J'ai pris pour de la pluie les pleurs de Taranaki. La légende maorie raconte que le dieu Taranaki vivait autrefois au centre de l'île avec les autres dieux Tongariro, Ruapehu et Ngauruhoe, mais à cause d'un amour blessé, Taranaki a fui et se trouve désormais isolé non loin de la mer de Tasman. Depuis il se dissimule derrière des rideaux de brume et de pluie pour pleurer Pihanga, sa déesse perdue. Dawson falls est peut-être la cascade qui recueille les larmes versées.


Après un tour du Mont Egmont (Taranaki), je me tourne vers la mer toute proche. J'emprunte la « surf highway ». Les spots de surf se succèdent le long de cette côte aux belles vagues longues et blanches. Le cap Egmont, le plus à l'ouest de cette île, est signalé par un petit phare posé sur une butte de terre. Le volcan est derrière lui et les vaches paissent autour. Un petit saut jusqu'au phare avant de redescendre vers Wanganui.
Sur la route un policier m'arrête. Il passe par la fenêtre un appareil de la taille d'un iphone et me demande mon nom. Sur l'écran apparaissent alors deux mots : « No Alcool ». Bien plus simple et plus efficace que le ballon de chez-nous.
Le ballon, non, le verre de bière je le boirai plus tard dans un motel. Derrière les bâtiments, il y a un camping. Je me crois dans "Bagdad Café". Ce camp est peuplé de résidents qui vivent dans ces énormes cars qu'on peut voir dans les films américains.


Enfin le soleil ! Je repars vers Tongariro village par la route principale cette fois.

 

Gustave Doré a dû venir ici chercher l'inspiration pour coucher son célèbre géant dans ce paysage riant. J'imagine bien Gulliver allongé au milieu de ces vallonnements verdoyants. Il n'aurait qu'à tendre la main pour attraper quelques brebis et s'en régaler. Deux doigts suffiraient à tirer d'un pis de vache son dessert lacté. Il pourrait se gargariser de cette eau claire et fraîche qui tombe des falaises entraînant parfois dans sa chute terre et pierres. Ah, si j'avais mes bottes de sept lieues, j'aurais pu faire une partie de saute-mouton par-dessus ces mamelons bien arrondies.

 

 

De décor en décor, les kilomètres filent et me voilà à la porte du parc national. Le vent est un peu moins fort que ces derniers jours, mais Eole bouffe toujours. Ici la tempête peut sévir, elle ne décornera pas les bovins. Fini les cornes c'est passé de mode.

 

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La végétation change, les plantes de lave sont plus rabougries, plus sèches. Petites fleurs, petites feuilles. Adaptation au climat et au sol. Je profite de quelques heures avant le soir pour partir sur un mini trek. Le mont Ruapehu sort de son nuage, les cascades coulent à plein régime pour le plaisir des intrépides.

 

 

Le site est superbe, je n'avais pas imaginé cela sous la pluie. Mais ce n'est pas fini, il reste le grand trek : Le « Tongariro Alpine Crossing ». 17 km, 900 m de dénivelé positif, départ 7h du matin, retour 7 à 8h plus tard. Des cratères, des lacs, des couleurs, des fumerolles, l'odeur de soufre, la terre chaude sous les pieds et dans ce décor hostile, la vie sous forme de mousses et de fleurs.
C'était le 17 janvier 2012. Le 7 août suivant, le volcan Tongariro se réveille d'une sieste qui durait depuis 1897 et en ce mois de novembre 2012, le volcan est encore en activité. D'ordinaire c'est le Ruapehu qui se fait remarquer. Sa dernière coulée date de 1975.

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De temps en temps la vie s'installe sous la forme de végétaux (mousses, lichens, petites fleurs) sur lesquels viennent butiner de rares insectes.

 


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Sites géothermiques

Epoustouflant, étourdissant, éblouissant, fascinant, fantastique, sulfureux, explosif... Voilà ce que j'ai vécu sur le plateau central. J'en oublie le mauvais temps qui a modifié mes projets et permis de découvrir d'autres sites.

Je reste la semaine dans ces zones éruptives autour de Turangi, Taupo et Rotorua.
Beaucoup de fumerolles, de jolies couleurs, une végétation abondante, et cette odeur de soufre qui n'a rien de sainteté. Pas étonnant avec ces marmites du Diable, ces encriers de Satan, le cratère de l'enfer, ces boues bouillonnantes mais aussi les terrasses de silice, les tertres de soufre... Et comme chaque fois sur ces sites géothermiques, ça siffle, ça glougloute, ça crachouille, ça gargote. Une vraie cuisine diabolique.

 

Passez le pointeur sur les images. Attention c'est très chaud

 

A Tokaanu, tout près de Turangi, je trouve par hasard un site géothermal utilisé autrefois par les Maoris pour cuisiner, se laver, également à des fins thérapeutiques.
A Taupo, je visite « Crater of the moon » (le cratère de la lune). Incroyable adaptation de la végétation et magnifiques couleurs orange et rouge de la pierre dues à la réaction chimique entre la vapeur condensée et le gaz acide.
Le plus important, le plus varié, je le découvre un peu avant Rotorua, c'est Wai-O-Tapu (l'eau sacrée). Une merveille.

 

 

 

 

 

Je ne sais plus vers où me tourner, toute la région est constellée de zones géothermiques. Dans l'un de ces sites se trouve Whakarewarewa (le soulèvement des guerriers de Wahiao). C'est un village maori. Pas bêtes les polynésiens ! Quand ils ont débarqué dans ce nouveau monde, ils se sont installés là où l'eau chaude coulait à volonté, où la chaleur du sol cuisait les aliments... Bien évidemment les éruptions ont parfois été fatales. Ce jour-là en plus de la visite du village et du spectacle de la terre, j'ai assisté à des danses et chants traditionnels.

 


La vie de la Terre en quelques minutes  

 

 

 

L'eau thermale est partout. A Taupo des ruisseaux d'eau chaude se jettent dans le Waikato. Des baigneurs y font trempette, prudemment. Personne ne s'éloigne du bord, le fleuve est dangereux, courants et tourbillons brouillent sa surface. D'ailleurs, il ne tarde pas à se déchaîner. D'abord en petites cataractes avant de s'enfiler dans un passage étroit et de se transformer en rapides impressionnants d'un turquoise éblouissant jusque dans sa chute (Huka Falls).

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La route qui conduit à Rotorua longe un moment le fleuve, puis le lac de barrage d'Aratiatia. Une petite route y mène. Du haut du pont le regard se perd au fond d'une gorge étroite. Les rochers sculptés par l'eau conservent quelques flaques. Je laisse les visiteurs se masser sur le pont, j'emprunte le sentier de randonnée qui descend à travers la forêt jusqu'au point de vue. Le temps presse, dans cinq minutes les vannes du barrage vont s'ouvrir. 10h, une sirène retentit. Fantastique ! L'eau dormante et sombre du lac se précipite en cordon turquoise entre les rochers, remplit les vasques, déborde, avance en ondes et tourbillons. Il y avait foule pour assister au défoulement de l'eau. Quinze minutes seulement.

 


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ET

 

 

Vraiment très impressionnant le plus long fleuve de Nouvelle-Zélande et peut-être le plus puissant. Je n'ai pas trop aimé dormir sur sa berge mais le lendemain à Rotorua j'ai planté la tente au bord d'un petit lac tout calme qui sert de miroir au soleil couchant et qui m'a servi de baignoire avec petits canards le lendemain matin avant de lever le camp, direction Whakatane et la côte Est.

Ce sont mes voisins de camping qui m'ont parlé de cette ville. Ils y vivent quand ils ne voyagent pas dans leur camping-car aussi grand qu'un autobus.

 

 

Avant de partir, je laisse un diaporama tout en couleurs accompagné par la trompette de Miles Davis.


Géothermie de Taupo à Rotorua, Nouvelle-Zélande 

 

 


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La côte Est

Whakatane est calme au petit matin. Quelques pêcheurs sur la plage attendent la marée haute. L'un deux me met en garde car les rochers plats humides sont glissants. Je m'attarde sur la plage encombrée de bois, je regarde Whakaari (White Island) le volcan marin au large. J'aurais bien aimé aller visiter l'île hélas le tarif dépasse mon budget. Je me contente de deviner son panache de fumée blanche.

 

 

Cette statue sur son rocher m'intrigue. J'ai appris depuis qu'il s'agit de Waikara, une fille brave et forte qui a sauvé le waka (canoë) Matatua et la tribu Ngati Awa. Quand Waikara vit que le bateau allait sombrer, elle s'écria en direction des ancêtres "Kia Whakatane au i Ahau (laissez-moi agir comme un homme)" Elle attrapa alors la pagaie et ramena le bateau au port.
Toucher la raquette (pagaie) à l'époque était "tapu" (sacré). Seuls les hommes pouvaient le faire.

 

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Un petit arrêt à Te Puke, la capitale du kiwi. Des panneaux flattent ce fruit. J'ai découvert une autre variété de kiwi. Sa pelure n'est pas verte ni poilue comme celui que nous avons l'habitude de déguster en France. Le kiwi gold (c'est son nom) a une peau lisse et dorée. Sa chair également dorée est sucrée.

Un autre panneau attire mes yeux, joli et intéressant travail collectif des enfants d'une école. Renseignement pris... mais allez voir de vous même l'école de Paengaroa. Un CLIC suffit


 

 

 

 

 

Je poursuis ma montée vers le nord. Mon objectif : la presqu'île de Coromandel.
Il fait de plus en plus chaud. Rien de plus normal à cette latitude me direz-vous. Eh bien non, la chaleur sort aussi du sable ! Des sources d'eau thermale brûlantes coulent sur une plage. Cette eau a une grande valeur thérapeutique, les Kiwis y viennent en masse creuser dans le sable d'éphémères piscines le temps d'une marée basse. L'eau qui sort est vraiment très chaude, mes fesses et mes pieds s'en souviennent. Heureusement, de temps en temps une vague plus forte que les autres vient tempérer le bain.






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Je remonte la côte Est et ses multiples baies toutes plus belles les unes des autres. Falaises, arches, sable blanc ou noir, galets, pelouses et l'eau de tous les bleus, de tous les verts possibles. Je rencontre des gens formidables dans les campings. Certains m'invitent à partager un verre de vin et ça se termine par un repas et même une promenade en bateau. Ils sont charmants les Néo-Zélandais. Accueillants, intéressés par les étrangers qui visitent leur pays, curieux de connaître leurs impressions. Ce sont des campeurs invétérés, dans des camps très sommaires avec un équipememnt du tonnerre. Je les étonne avec mon nid dans la voiture ou dans ma petite tente et seulement un réchaud et une casserole pour préparer mes repas.
C'est dans un de ces campings que j'arrive, à Stony Bay, au bout d'une piste très difficile. Je comprends que la plupart des campeurs kiwis passent leurs vacances d'été ici. Pourtant à part des toilettes, un point d'eau potable et une douche froide, il n'y a rien d'autre. Pour se ravitailler, si nécessaire, il faut reprendre la piste... Leur campement est bien équipé et puis il y a la pêche.

Stony Bay, presqu'île de Coromandel

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Je repars le lendemain avec des conseils pour la suite de mon voyage et surtout pour passer Auckland sans encombre car je change de cap. Après Coromandel ce sera Reinga, à l'extrême Nord.
La côte est toujours superbe, extrêmement découpée, des îles et îlots pointent ici et là non loin du rivage, certains accessibles à marée basse. J'emprunte les routes secondaires pour rester au plus près de l'océan, de ses vagues pour surfeurs. Les spots de surf sont très surveillés. Sauveteurs, canots prêts à partir, hélicoptère, drapeaux sur la plage. A Manghawai, une énorme dune au milieu de l'eau, un banc de sable entre estuaire et océan.

Il y a toujours un coin sympa pour s'arrêter quand vient le soir
Une salle à manger pour deux repas
Un lit pour dormir
Le couchant pour s'éclairer
Une baignoire pour la toilette matinale

 

 

Et je repars, explorer cette côte déchiquetée.
Je passe à Russel, je monte au Flagstaff Hill, là où au début de la colonisation britannique, le chef local maori a, à plusieurs reprises, abattu le mât où flottait le drapeau anglais. Wiki vous traduira l'histoire en Français : CLIC ici

La vue est imprenable du sommet de la colline Clic


 

Les aléas de la route.
La jauge est bien basse. J'ai beau tourner la carte routière dans tous les sens, je dois me rendre à l'évidence, le seul chemin pour arriver à Paihia est le retour sur mes pas. 50 km, sans compter ma spécialité : faire fausse route ! Bien sûr l'essence, si loin de la ville est à un prix prohibitif. Ai-je le choix ? OUI ! Je l'apprends quelques minutes plus tard quand en demandant mon chemin on m'indique la direction du car-ferry à 4 km de là, à un prix dérisoire.

J'arrive rapidement à Paihia. Je suis d'un coup projetée dans la circulation, l'animation, les commerces de cette jolie, mais trop touristique ville "victime" de son emplacement au bord de Bay of Islands. Splendide lieu.

Le temps presse, j'aimerais arriver au Cap Reinga avant la nuit. D'abord la route traverse des paysages extraordinaires, des vues sur les baies, sur les collines qui redeviennent agricoles. Vaches, moutons, chevaux. La forêt sent la cire, le cirage peut-être ou bien abrite-t-elle des familles de kiwis ? Quel rapport ? Ceux qui sont nés dans la première moitié du siècle dernier, à l'époque où cirer les chaussures était une obligation incontournable, comprendront.

 

Un arrêt de temps à autre. La chute de Haruru, la baie de Whangaroa célèbre par la triste affaire du Raimbow Warrior, l'Ancient Kauri Kingdom d'Awanui où d'énormes cars déversent les touristes. Pendant que les chauffeurs lavent leur véhicule, pendant que les visiteurs posent pour la photo souvenir devant l'immense hall d'exposition d'objets en bois de kauri, je me promène entre ces énormes troncs d'arbres vieux de 25 à 45 000 ans extraits des marais où ils étaient enfouis ce qui les a protégés de la pétrification et de la carbonisation.

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Cap Reinga

 

Je retrouve la route n°1 celle qui commence à Bluff (Ile du Sud) et qui se terminera dans 103 kilomètres au Cap Reinga. Je ne rencontre quasiment personne sur cette longue péninsule.
J'arrive au cap assez tôt pour admirer les environs. Des immenses dunes de sable blanc, la lande verte. Les branches des arbres ressemblent à des chevelures ou des queues de cheval poussées par le vent.


Le Cap Reinga est un lieu sacré pour les Maoris. Reinga signifie "les Enfers". Reinga est parfois nommé "Te Rerenga Wairua" qui se traduit par "le lieu du grand saut de départ des esprits". C'est d'un Pohutukawa, arbre sacré, qui se trouve sur un promontoire à la pointe du Cap qui, selon la légende, sert de tremplin aux esprits pour quitter le monde des vivants.

CLIC sur l'image vous verrez mieux l'arbre,
s'il s'agit bien du Pohutukawa sacré

 

 

Pour accéder au phare le chemin passe sous un portique, une porte matérialisée par deux plaques métalliques gravées de signes (certainement des symboles maoris). Dès le seuil, des sons parviennent à mes oreilles. Le vent peut-être ? Si je recule les sons se taisent. Peut-être les bruits de l'enfer ?

 

 

Au pied de la falaise, la mer de Tasman et le Pacifique s'affrontent en tourbillons et lames désordonnées.
Chacune des deux mers conserve sa couleur, c'est frappant.

 

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La baie entre les caps Reinga et Maria Van diemen accueille de longues vagues ourlées de blanc, de celles qui font la joie des surfeurs.
Il est tard, le soleil décline. Les derniers visiteurs tournent autour du phare et du poteau indicateur des grandes directions de la planète.
J'attends le coucher du soleil. Il est vraiment beau. Je repars avec la nuit tombante. La lune en fin croissant se montre, une étoile brillante la suit.
La nuit est très sombre, je mets beaucoup de temps pour trouver un camping. Un Holiday park. Portail ouvert, réception fermée, je m'installe, je m'acquitterai du prix demain.

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Côte Ouest

 

Je descends du Nord par la route qui longe la côte Ouest. Immenses bras de mer ou fleuves puissants. Pas de ponts, des tours et des détours. Je traverse d'immenses forêts. Les dernières vastes forêts indigènes du territoire néo-zélandais. Celles qui ont échappé à la scie, au feu, au besoin de terres agricoles, au pillage car du bois précieux existe ici : le kauri (Agathis australis), arbre endémique de Nouvelle Zélande.
Je prends le temps d'une marche dans la forêt de Waipura. J'y rencontre ces Kauris ancestraux, protégés par le DOC et tenus sacrés par les Maoris. Ils sont énormes, immenses, mais fragiles car leurs racines sont fines et courtes. Dans les aspérités de l'écorce et dans l'aisselle des branches, les orchidées et autres plantes épiphytes se sont installées. Il y a là toute la famille kauri : Le Seigneur de la forêt (Tane Mahuta), le père (Te Matua Ngahere), Les quatre soeurs (Four Sisters) issues du même pied dont le tronc s'est divisé en quatre. J'ai vu de ces troncs communs divisés.
 

 

 
Tane Mahuta
Te Matua Ngahere
Four Sisters

 

 

Avant de quitter la zone, je grimpe jusqu'au point de vue pour avoir une idée par le dessus de l'étendue de la forêt. En bas la route est sombre, étouffante, écrasée par la masse des arbres.

Mon départ approche, demain je rends la voiture. Cette nuit j'ai dormi sur un parking, près d'une ferme avec dans les oreilles les beuglements d'un taureau. En rut, certainement.

Je descends tranquillement vers Auckland avec la ferme intention de passer la nuit hors de la ville. Au passage je m'arrête près d'un ancien Pa Maori, plus loin je m'engage sur une piste qui se termine au bout du monde. Une plage perdue, des déferlantes, un vent violent, le sable noir. Sinistre. A deux pas de là il y a Muriwai. C'est dimanche, une joyeuse animation règne sur la plage et les vagues sont grandes. Ecole de surf et de body bord apportent des taches de couleurs sur le sable sombre. L'encadrement est important. Tout a l'air de fonctionner comme sur des roulettes. Chaque groupe d'enfants porte un signe distinctif. J'admire le comportement des enfants, la vigilance des moniteurs, l'attention bienveillante qu'ils portent à chaque enfant.

 



Je reste longtemps parmi les curieux et les parents avant de prendre un sentier qui monte sur la falaise.

 

Quelle belle idée j'ai eu de pousser ma curiosité jusque là. Au-dessous de moi, sur des îlots rocheux et les corniches de la falaise, une innombrable colonie de fous australs (Morus serrator) regroupés pour l'été ! Des familles de fous. Les parents, après un tour en mer, viennent nourrir les jeunes. Il y a des tout-petits encore recouverts d'un épais duvet blanc. Les plus grands au plumage brun-noir moucheté de blanc essayent leurs ailes. Encore trop maladroits, pas assez costauds pour prendre l'air. Ça piaille, ça vole dans tous les sens. Là aussi je reste longtemps malgré l'odeur de fiente.

 

Les fous australs

 

 

Il n'est pas question que je quitte la Nouvelle Zélande sans passer par Karekare. Non pas pour le site maori dont j'ignorais l'existence, mais pour un film que j'ai beaucoup aimé, qui a été tourné en partie sur cette plage : "La leçon de piano" de Jane Campion.

Quelques personnes déambulent calmement sur la grève laissant le vent jouer dans leurs cheveux, en profitant des derniers rayons du soleil, de la belle lumière, des reflets sur la fine pellicule d'eau couchée sur le sable noir.

 


Je voudrais bien dormir là d'autant que mon réservoir d'essence est en réserve et que la prochaine station service est à une trentaine de kilomètres après une forte côte. Camping complet, no parking over night. J'attends quand même, je ne suis pas seule. La nuit tombe, les employés ne viennent pas fermer les toilettes. Nous restons. J'ai passé la soirée avec mes voisins, un couple d'américains.

 

 

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Le lendemain je réussis à franchir les kilomètres sans tomber en rade. La chance est avec moi. Une sacrée chance car ce lundi 30 janvier est férié. Pas de circulation. Pratique pour effectuer des demi-tours sur les boulevards quasi déserts afin de trouver le lieu du retour de la voiture.


Je reprends mon sac à dos. Il dormait dans la voiture avec moi. J'ai oublié qu'il était lourd. Je marche une heure dans la ville avant de trouver un backpackers. En plein centre ville, au pied de la grande tour, la skytour, à deux pas du port, à quelques mètres de la bibliothèque où je peux me connecter à loisir.

 

J'aime bien cette ville, je n'arrête pas de m'y promener. De jour comme de nuit.
Avec la Suissesse qui partage ma chambre nous montons sur le volcan du mont Eden (Maungawhau, "la Montagne de l'arbre Whau" en maori) pour embrasser la métropole d'un seul, non de plusieurs coups d'oeil. 360°

 

Vues du Mont Eden. A gauche, au premier plan, le cratère. Clic sur les vues pour les élargir.



Une visite d'Auckland ? Passez par

 

 

Pour finir en beauté, la veille de mon départ, j'assiste à la fête des lumières ou festival des lanternes qui marque aussi, en cette année 2012, les 40 ans de relations diplomatiques entre la Chine et la NZ. Les arbres d'Albert Park sont constellés de lanternes. Au sol de véritables tableaux relatent des thèmes culturels et religieux de la Chine, avec décors et personnages en lanternes. Des spectacles vivants se déroulent sur les pelouses : ici un simulacre de combat, là un chanteur, et même en dehors de l'organisation, des gens jouent un morceau sur leur instrument perso. A quelques jours prêts, la fête coïncide avec le nouvel an chinois placé cette année sous le signe du dragon. Aussi peut-on admirer la dextérité des danseurs qui animent un long dragon.



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Pour se restaurer, il y a la rue qui jouxte le parc. Des dizaines d'échoppes ambulantes de différents pays asiatiques proposent leurs spécialités. Huuummm !
Ces festivités se déroulent trois jours de suite. Hélas demain je m'envole vers Nouméa, une autre île, beaucoup plus petite, un petit coin de France à trois heures d'ici : la Nouvelle Calédonie.

 

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Créé le 09.10.2012
Modifié le 02.09.2018

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