Le bonheur est une fleur qu'il ne faut pas cueillir. ( Maurois )

 Pour connaître la rose, quelqu'un emploie la géométrie et un autre emploie le papillon. ( Paul Claudel ) 

 Le chant et le silence mon beau pays de joie. ( Tristan Tzara )

 
       
 

Le bonheur

Le bonheur se construit sur des certitudes, pas sur des chimères.
Chimères, illusion du bonheur, tant d'idées fausses
qui bercent ton esprit comme dans un rêve,
l'induisent en erreur et se gaussent de toi.
Sors de l'imaginaire, ouvre tes sens,
cueille le bonheur, il est partout autour de toi.
Regarde-le perler dans les gouttes de rosée,
briller dans le ciel lessivé après l'orage.
Ecoute-le chanter dans les arbres,
jaillir de la source.
Il est le parfum subtil des fleurs,
l'odeur de la terre après la pluie.
C'est la caresse du soleil sur ta peau,
la chaleur d'une main amie.
Goûte-le sur les lèvres de la vie,
laisse-toi imprégner de son suc.
Et si ton coeur le trouve trop fade,
prends le chemin de la vérité
et cherche-le au fond de toi.

© Mireille 1999

 

 


Silence

  

Ecoute le silence
il est rempli de bruits
douce effervescence
sans furie et sans cri

Harmonie de doux sons
musique de la vie
loin de l'agitation
hors de la frénésie.

 

B ruissement d'aile furti F

R onron du chat près du fe U

U lulement dès le soi R

I ndistincte parol E

T rilles légers du flutia U

S ouffle d'air au point du jou R.

 

© Mireille 1999

 

 

 


Le silence, ça n'existe pas


J'ai cherché le silence....


Sur la plage désertée
Le clapotis des vagues
Un mouvement d'aile furtif
Un lézard attardé déplace un galet
Quelques grains de sable griffent la nuit
Le chant des sirènes caresse mon oreille
En tombant dans mon rêve


Là-haut dans la montagne
Le ruisseau gémit sous l'étreinte du gel
Le vent gifle la crête
et s'échappe en traîne crissante
L'oiseau apeuré s'enfuit
Le chamois étouffe ses pas affamés
Des cristaux tintent en éclats argentins


Au coeur des nuits d'été, à la campagne
La cigale s'attarde jusqu'au 25ième
Le grillon accélère la cadence
La chouette temporise
Le choeur des grenouilles entonne l'air de l'eau
Le gecko fait écho au sec sur son mur chaud
La chauve-souris passe en applaudissant


A l'intérieur de ma maison tiraillée à chaque marée de la Terre
L'âme de ma grand-mère chuchote et rit dans le buffet
La vieille comtoise égrène les heures
Le réfrigérateur pleure
La minuterie patine à chaque tour
Le téléphone révise ses adresses
L'ordinateur s'évente en soupirant


N'y tenant plus je me suis retranchée à l'intérieur de moi-même
Des gloups et des glops dans les tuyauteries
Les mirettes pataugent dans les larmes
Les articulations grincent
Le grand cérébral revoit ses connexions
Des courants d'air passent en tempête
Le contremaître rythme inlassablement le temps restant


Le jour comme la nuit
dehors, dedans, ici et là,
Je n'ai trouvé que bruits


Le silence, ça n'existe pas

 

© Miréio 17/10/2002

 

 

Excuse au matin.

 

Combien de fois t'ai-je promis de venir t'admirer?

 

Spectacle de la nuit qui déchire son voile, étire les ombres et lentement s'en va, abandonnant derrière elle des morceaux de sa traîne, mousseline opaline qui enveloppe les formes, dissimule les creux. A peine aperçue, déjà disparue, seuls subsistent dans son sillage une pointe fraîcheur et le frisson de l'air.

 

Une à une les fleurs se réveillent, défroissent leur corolle, se parent de diamants, se parfument d'essences subtiles avant de commencer leur danse rituelle, ondoyant sous la délicate lumière teintée de timides couleurs.

 

Puis les premiers rayons du soleil montent à l'horizon, se renforcent, s'étalent et soudain explosent. Alors les oiseaux entonnent leur symphonie. Les bourdons, abeilles et moucherons entament leur ballet aérien. Tous viennent saluer et fêter le jour nouveau.

 

Les moustiques regagnent leur antre humide, un escargot s'attarde dans les gouttes de rosée, la chauve-souris a fui avec la nuit, la chouette, au grenier, s'est endormie, le rossignol s'est tu.

Et moi l'ingrate, la menteuse, la vilaine, moi qui suis incapable de tenir mes promesses, moi la paresseuse, j'ai encore une fois raté ton rendez-vous.

© Mireille 21/03/2001

 

 


Le plus beau jour de ma vie

Beau! c'est le plus beau!
Le plus beau jour de ma vie!

De quel jour s'agit-il?
Premier baiser?
Réussite?
Mariage?
Premier enfant? deuxième? troisième?
Première dent, premiers mots, premiers pas...

Que de beaux jours!
Et depuis si longtemps!

Sûr, il y en aura encore beaucoup,
La source n'est pas épuisée,
la chaîne est parfois interrompue,
momentanément interrompue
manque de matériaux
usure des rouages
perte du mode d'emploi
mauvaise utilisation
grain de sable qui vient bloquer l'engrenage

Et puis les beaux jours reviennent
La vie les égrène jour après jour
des jours tous plus beaux les uns que les autres.
Quel beau jour, le jour où j'ai trouvé la vie!


© Mireille 5 mars 2001

 

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