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On
peut mélanger espoir et désespoir jusqu'à ne
plus distinguer l'un de l'autre. ( André Chamson )
Mon unique
espérance
est dans mon désespoir. ( Racine )
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Mon coeur est un oiseau
Je me suis approché de
la cage
l'oiseau était silence
l'oiseau était
ombre
l'oiseau était glaçon.
Tendrement dans mes mains L'oiseau devint frisson
Cherchant cette chaleur qui fait fondre la glace.
L'oiseau devint murmure. En de sourds battements,
il m'a ouvert son coeur, conté peines
et tourments.
"- Entouré de colère
j'ai
préféré me
taire.
Devant tant de mirages j'ai
préféré m'éteindre,
devenir iceberg flottant à la dérive"
Libéré des
secrets
l'oiseau s'est envolé
vers
d'autres destinées
ivre de liberté.
Mon oiseau est chant Mon
oiseau est lumière
Mon oiseau est aimant.
Mon coeur est un oiseau.
© Mireille
16/02/2000 |
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Espoir
Il m’arrive parfois de vouloir le laisser filer
Cela m’arrive de plus en plus souvent
L’effort pour le retenir est si grand
Lentement je glisse, je m’abandonne
Paresse, ennui, lassitude rythment alors mes jours
Plus rien ne m’habite, je ne suis plus rien
Je ne suis plus personne
Le vide occupe tout
Fatiguée de penser, fatiguée d’avancer
Que d’effort pour jeter ces pensées loin de moi
Pourtant ce n’est pas l'absence de fantaisie
Envie, intention, rêve, hier encore habitaient mon esprit
Mais je ne suis plus rien et plus rien ne m’habite
Les chimères ont cessé leurs danses colorées
Les mirages épuisés
Le noir a tout rongé
Aujourd’hui je suis là. Et demain ?
Cinquante envies m’assaillent et je voudrais dormir
Et ce désir violent qui à nouveau m’ exhorte à aller
chercher… Quoi ?
Le sable du désert ?
Pourquoi faut-il aller chercher l’autre là-bas ?
Le désert est en moi et tout autour de moi
Des solitudes désolées où les larmes se figent en gemmes éblouissants
Des étendues stériles, belles à pleurer
Une vague d’émotion déferle au-dedans de moi
Prête à jaillir au bord de mes paupières
Ne suis-je donc point morte ?
Me reste-t-il un peu d’espoir de croiser le regard de ces gens que je
ne connais pas
De subir les assauts cuisants des rayons du soleil
De compter ces étoiles qui clignotent de froid
Le silence existe-t-il là-bas ?
Que de questions !
Il fait chaud et je grelotte
Impatience, incertitude, ignorance se bousculent et me bousculent
Je ne sais rien, je sais si peu de choses, je sais…
J'espère.
© Mireille 6/01/04
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J'ai
perdu la clé
Tu as fermé la
porte à clé
Tu es parti sans un regret
Une nouvelle vie t'attend
Et
moi j'espère
en grand secret
Trouver un jour
l'objet sacré
Clé perdue
Paradis perdu
Ma vie est un enfer
Enfermée sur
cette Terre
Où as-tu
mis la clé?
La clé pour vivre
La clé
La clé de vie
Où as-tu mis la clé?
Est-elle dans un champ?
Sur une note de musique?
Dans
la mélodie d'une
poésie?
Peut-être à la
porte du Paradis?
Où as-tu mis la clé?
Aux portes des enfers
Tu
voudrais vivre caché?
Prends
le chemin de la liberté
Va aux portes du ciel
Regarde l'Univers
Il te montre la vie
Dieu qu'elle est belle
La vie au grand jour!
© Mireille
25/02/2000 |
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Du
rêve au cauchemar
Depuis le temps que je
t'attends, Tu es enfin venu visiter
ma nuit,
Sous les traits d'un visage
ami. Tu riais, tu avais l'air
content.
Etait-ce de me voir? Tu ne semblais pas me voir.
Et pourtant tu riais, Tu parlais, tu riais.
Peut-être
le bonheur t'habite-t-il toujours?
Te pare de couleurs plus
belles que le jour
Mais mon coeur en émoi
abandonne tout espoir,
Tu es venu trop tard. Hors de moi la vie s'en
allait.
La Camarde m'attendait.
© Mireille
19/02/2000
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La vague qui porte et qui
emporte,
et vous submerge, et se retire
en faisant déferler des cascades de rires
en essuyant les larmes, ne laissant que le sel,
l'écume d'amertume et la brume d'embruns
Eclats de souvenirs
Souvenir de sourires
Souvenirs en devenir,
À venir,
Avenir
Si puissant soit l'océan
il ne peut donner l'oubli
à moins...
.....de tout emporter.
© Mireille 13/07/2000
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Orage
Le soleil rayonnait
Mais ce soir la lumière
frappée en plein coeur
Souffre au vent de solitude.
La maison est pleine d'ombres
Soir gris amer
Flaque de nuit
Sans fin.
© Mireille 26 août
2000
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Il pleure comme il pleut
La glace a fondu
mon coeur a fondu
Il pleut sur mon visage
Pluie acide, gouttes amères
Grosses gouttes se déroulent
en rideau de perles blues
A l'entour il fait bleu
Il fait beau gris
Amoureux heureux
Amoureux transis
J'ai mis ma vie en berne
J'ai fermé mes persiennes
de cils et de paupières
J'ai tiré les sourires, cache-misère
de cette pluie qui ravage mon visage
J'ai enterré mes espoirs aux allures mirages
Mon amour s'en est allé
à la dernière ondée
Il ruisselle avec la boue
qui coule sur mes joues
Il fait noir dans ma tête
Mon coeur s'émiette
Ca hurle à l'intérieur
Ca brûle à l'intérieur
Si l'averse ne suffit pas à éteindre le feu
alors j'irai à Dieu
ADIEU
© Mireille 14 avril 2001
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Poison
Il atteint mon coeur de ses flèches
enflammées,
la brûlure s'écoule sur les chemins de sang.
Cri dans la nuit,
sursaut de vie,
la mort ouvre ses portes,
Petite mort,
Noir.
Il s'étend dans mon corps en flaques
de nuit.
La douleur s'est éteinte,
les bruits se sont tus.
Enveloppée de coton
je m'abandonne.
Apesanteur,
Flou.
Il envahit mon cerveau, doucement,
comme le voile noir des grands deuils d'autrefois.
Je flotte, je sombre,
vertige au bord de la nuit,
sur le fil de la vie,
Aux portes de la mort,
Néant.
© Mireille
le 27 octobre 2001
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Loin de tout rivage
Loin de tout ancrage
Mon cur en exil se prend à rêver
J'ai jeté mon cur dans un
grand brasier
Qu'y a-t-il encore à brûler?
J'ai rompu le fil, je me suis perdu
Dans ce désert de cendre
Le sable court après le vent
L' amour court après mon coeur
Entre l'eau et le sel
Le miel et l'amertume
Un souffle vient sécher mon
corps baigné de larmes
La parole est scellée
Une lumière froide brûle
A l'intérieur
Silencieux tumulte
Et puis l'embrasement
© Mireille 5/02/2002
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L'attrait du néant
Je me souviens que je voulais faire le vide, effacer mes souvenirs,
repartir à zéro.
Je me souviens que ma vie, toute ma vie a défilé à une
allure prodigieuse.
Je me souviens avoir vu des débris oubliés de mon existence.
Je me souviens que certaines circonstances m'ont troublée au point de
me sentir oppressée, la gorge serrée, le sang affluer et battre
mes tempes, puis l'impression de me vider et de tomber au fond d'un trou.
Je me souviens avoir voulu stopper le cortège des jours, des mois, des
années pour m'attarder un instant et goûter à ces plaisirs
retrouvés et déjà évanouis.
Je me souviens avoir tenté de modifier l'ordre des choses, dévier
vers une autre destinée, et malgré la force que je mettais à m'interposer,
le processus enclenché était irréversible. Le chemin déjà tracé filait
comme sur des rails. Rien ni personne ne pouvait l'arrêter.
Je me souviens que je me débattais dans un film où j'étais à la
fois spectatrice et actrice.
Je me souviens de l'état d'abattement dans lequel je me suis retrouvée à mon
réveil.
Je me souviens avoir entendu le récit de cette douloureuse épreuve
et de l'agitation qui m'a secouée.
Je me souviens avoir réalisé à ce moment que j'avais tout
oublié sauf cette tentation qui m'attire toujours et encore vers le
néant.
© Mireille 5/12/2000
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De bric et de broc en bric-à-brac
Confusion de pulsions
Envie de rien, envie de tout
Perturbation
Vivre... Mourir...
Pour qui ? Pourquoi ?
Bien partout, Mal partout
Et nulle part
Eparpillement
Equilibre dissipé
Fatras, patatras
Chaos
Une vie sabotée
Quel gâchis, réagis !
Déchire, recouds, range et dérange
Anarchie
Fonce dans le tas
Balaie, nettoie
Désarroi
Réagis bordel !
© Mireille 5/12/2001
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Le corps tragique*
On flatte souvent le corps des gens que l'on aime
Ou de ceux qu'on envie, ou celui de nous-même
J'ai vu dans mes voyages, de bien tristes corps
Des êtres qui n'ont d'hommes que le nom et encore
Il faut voir pour le croire, cela semble impossible
A chaque carrefour de ces villes-bidonvilles
Convergent les miséreux - c'est mieux que d'où ils viennent -
Pour quelques sous, un presque rien, la vie demain
Ils sont là dès qu'on s'arrête et toquent à la fenêtre
Certains au ras du sol traînant leurs jambes mortes
L'horreur à quatre pattes, la polio fait ravage
D'autres sur deux béquilles datant d'un autre âge
Une jambe coupée, l'autre estropiée
Et celui-ci fonçant sur un fauteuil improvisé
Ils offrent à nos yeux des images cruelles,
Aux pieds de ces panneaux qui vantent des merveilles
Mais ils ne les voient pas, leurs yeux à jamais éteints
Mais ils ne les voient pas, se moquent de demain
Ne craignez rien de leurs mains rongées de misère
Vous n'avez rien à craindre de ces pauvres hères
Leur visage sourit, leur bouche remercie
Des mots intraduisibles vous offrent le messie
Puis ils s'enfoncent sous la couverture de la nuit,
Un petit coin de terre, sur un bout de trottoir
En guise de pudeur, un tissu gris d'ennui
Dissimule leur corps, fait écran au regard.
Pour eux pas d'hôpital, pas de soins, pas d'espoir
Ni maison, aucun toit, la rue est leur mouroir
Comment oser se plaindre quand on voit telle chose
Derrière vos murs de verre, frêles silhouettes moroses
Les monstres des temps modernes ne sont pas ceux qu'on croit
La planète tourne, la chance aussi parfois.
*titre emprunté à Jules Supervielle
© Mireille le 20 juillet 2007
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Un vent de maux pour gai rire
Un vent de cendres et de secrets souffle sur son coeur
Et y dépose les regrets
Invisible et fort, il arrache, creuse fouille
Pour extraire la vérité et les raisons de l'absence
Jour après jours ses doigts déchirent
Viennent alors les larmes : livre toujours ouvert
Le flot des paroles inonde son corps désert d'amour,
Puis court mijoter dans un recoin inaccessible de son âme
Jusqu'à ce que l'eau de vie panse ses blessures
Et que l'espoir le pousse vers d'autres aventures
Histoires à souffrir, histoires à plaisir,
Tantôt forêt de ronces tantôt forêt de roses,
Amertume et joie passent en cortège de rires et de pleurs
Un baume pour apaiser les plaies de son coeur
© Miréio 15/10/02
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