1. La belle inattendue
  2. Les chevaux blancs de Poséidon
  3. A l'aube du port
  4. Nuit d'août
  5. Douceur du soir

 

Le bleu de la mer est sans limite. (Santoka)

Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ? (Alphonse de Lamartine)

       
 
La belle inattendue

Je t'aime quand au petit matin tu t'étales, paresseuse
Encore endormie, tu ondules, voluptueuse
Dans ta robe de soie vaporeuse
A peine si l'on devine ton souffle langoureux

Je t'aime quand tu souris en petites touches cristallines
J'aime ton rire en éclats joyeux de clarines
Il éblouit au contact des rayons de soleil
Ses clins d'oeil tintent vers le ciel

Je t'aime quand tu boudes
Maussade, tu t'enfermes dans ta grisaille
Tu contiens difficilement ton dépit
Je te vois bien faire le gros dos

Je t'aime dans tes colères, quand tu écumes de rage
Quand ton souffle n'est plus qu'un brouillard de haine
Ta poitrine se gonfle et se soulève
Prête à se déchirer
Puis elle retombe en hurlements sourds et profonds
Rien ne peut contenir tes débordements
Tu te retournes et te roules
Tu te jettes contre tout ce que tu rencontres
Tu t'écrases avec fracas
Tu griffes, tu écorches
Tu cherches à détruire et à te détruire,

Violente!


Patiemment, prudemment il ne reste qu'à attendre la fin de la tempête
Pour ramasser sur la grève les débris de ta colère

©
Miréio 22/11/2002
 

 


Les chevaux blancs de Poséidon

Le soleil les a vu galoper sur les vagues
Crinières argentées festonnant l'océan
Prêts à s'élancer vers la berge ou le large
Selon le bon plaisir du maître de céans

Ils ont caracolé jusqu'à la nuit tombée
Leur robe ruisselante d'écume bleutée
Sous la lune qui veille ils se sont rassemblés
Le sommeil de leur Dieu il leur faut protéger

Leur nuit est agitée par d'obscures visions
Chimères déferlant du fond de l'horizon
Envoûtantes sirènes surgies du néant
Eole rugissant et son armée de vents

© Mireille 9/03/2003

 
 

 


A l'aube du port

(d'après "Impression soleil levant", le tableau de Monet)


Le soleil gravit en pointillés la grisaille du ciel
Repousse les fantômes nocturnes
Silhouettes sinistres qui soufflent la mort
Géants qui agitent leurs bras en grinçant des menaces
Tout un petit monde qui reprend forme
et s'anime en ombres chinoises sur le ciel chatoyant

Un voilier roule sa nausée d'eau verdâtre,
grasse et sale du bassin portuaire
Berce ses souvenirs endormis dans la cale
Hisse les rêves d'or de sa prochaine escale
Etire ses amarres vers le mirage envoûtant
Chevelure de feu qui ondule et s'étale

Les sentinelles amorcent une dernière ronde
Avant d'aller dormir à l'ombre des reflets
Ce soir, elles reviendront jouer du clapotis
Quand le soleil aura éteint ses projecteurs
Quand la lune aura pris possession du miroir

© Mireille le 13/10/2002

 

 


Nuit d'août

(Ou SMS croisés entre Ciel et Mer)


La nuit est si noire
La mer si profonde
L'horizon n'est plus
Je suis là pour te montrer le chemin.
Viens!

Voie Lactée


Reste sur le lac d'étoiles
Mon Cygne
Lovée, sous tes ailes déployées
Rien ne peut m'atteindre.

M.


Cap Sud-est
Je t'attends, viens
Je suis brillante et rouge
Comme un phare qui ne scintillerait pas.

Mars


La brise est légère
Et les vagues sont douces
Aucun obstacle ne menace
Je tourne mon regard vers toi bel Arcturus.

M.


Tu m'attendais, me voilà
Ronde et rousse
Je glisse un faisceau de lumière à la surface de l'eau
Jusqu'à l'étrave du bateau
Jusqu'à ton visage
La nuit sera longue.

Lune


Margarita ma belle
Au bout de la nuit
A scruter l'horizon
Me décerneras-tu ta Couronne Boréale?

M.


Je surgirai de la nuit
Sans bruit
Tu me reconnaîtras
Je t'offre mon Altaïr, brillant de mille feux
Il te conduira vers le sud.

L'Aigle


La nuit s'étire
Mes yeux clignent
J'ai vu passer Castor et Pollux
J'attends Orion
Je pense à toi.

M.


Seule avec toi
D'un bout à l'autre de la nuit
Des milliards d'étoiles dans mes yeux
Des saveurs salées sur ma peau
Et dans ma tête... l'espoir...

M.

© Mireille 2 septembre 2003

 

 


Douceur du soir


Douceur de la lumière qui s'avance vers l'ailleurs en cherchant l'horizon
Abandonnant les ombres qui s'étirent vers la nuit
Sur le sable encore tiède quelques corps allongés que la fraîcheur frissonne
Des mouettes amorcent une dernière ronde
Appel de la retraite, grands cris et tire d'aile
Bec fureteur, les pigeons harcèlent encore la plage, dans l'espoir gourmand d'une ultime miette.

Le vent s'est apaisé et les vagues retombent
Dernière agitation avant la paix du soir

© Mireille 24 septembre 2005

 

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