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Mon âme
a son secret, ma vie a son mystère. (Arvers)
Sur
les ailes du Temps, la tristesse s'envole. (La Fontaine)
Le temps n'est que flux et reflux. La vie que douceur et amertume
(Al. Aquili X°siècle)
L'enfer est tout entier dans ce mot:
solitude. (Victor Hugo)
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Le poids des secrets
Une pâleur morbide recouvre son visage
Trop de nuits sans sommeil cernent ses yeux vides
L'amertume, sur ses joues, a creusé des rides
Son regard délavé fixe au loin le brouillard
Les larmes refoulées l'ont emporté au fond
Et enfoui à jamais dans un gouffre profond.
A moins de la surprendre, jamais vous ne verrez
Ses tourments, sa tristesse. Elle apparaît joyeuse.
Son rire et son entrain empourprent ses pommettes
Ne vous y trompez pas, la gaité qu'elle affiche,
La douceur qu'elle donne, l'espoir qu'elle guette
Cachent un coeur déchiré, une immense détresse.
Ne la questionnez pas, jamais vous ne saurez
Ce poison qui la ronge, ce feu qui la consume
Et chaque jour la mène un peu plus vers la tombe.
Qui trouvera la clé pour l'enfin délivrer
De ce pesant secret?
Mireille 29/10/99
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Eteindre ma vie
Je voudrais me retirer du monde
Me cacher loin des regards
Changer les lumières
Inventer des éclairs
Voir d'autres couleurs
Apprivoiser les ombres
Façonner les reliefs
Limer, aplanir, unifier
Lisser les blessures
Pour qu'enfin s'apaisent
Maux, tourments, tortures
Oublier pour guérir
Eteindre ma vie
© Mireille juillet 2001
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La déchirure
Tout se mélange, tout se bouscule
Dans sa tête et dans son coeur
Ecorchée, déchirée, elle brûle
Son corps gémit à l'intérieur
Les questions s'entrechoquent, les réponses raisonnent
Que de voix qui résonnent quand se mèle le doute!
Un chemin sans écueil et soudain la déroute
Ecorchée, déchirée, son âme déraisonne
Un seul être lui manque et tout est dépeuplé*
Etre sans visage, sans voix, inaccessible
Amitié échangée, amour insespéré
Autour d'elle, tout est vide, silence, invisible
Dans ce néant parfois se dessine l'espoir
Une flamme crépite au fond de ses yeux noirs
Un frisson sur sa peau, battement du tambour
La vie semble renaître l'espace de quelques jours
Puis l'étau se referme, l'étreinte se fait dure
Quand cessera-t-il donc cet infernal supplice?
Pourquoi, au nom de quel sacrifice
Faut-il qu'elle endure pareille déchirure?
* "Un seul être me manque et tout est dépleuplé." Lamartine
©
Mireille 1999
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Solitude
Elle rêvait d'une vie solitaire
Loin du tumulte de la ville
De cette maison isolée
elle approcha
Sur la porte entrouverte
un seul mot la frappa
Entrez
Elle poussa le battant
Dans l'unique pièce
elle entra
un buffet, une table
une lampe sur la table
une chaise près de l'âtre
un lit à une place
Le dernier rayon de soleil
s'est éteint
La brume enveloppe le paysage
dans un néant fluide
Elle est partie seule dans le silence d'elle-même
s'est blottie dans la solitude
s'est engloutie dans un sommeil sans fond
Chaque soir elle soliloque
même long monologue
Le temps ne compte plus
La nuit est profonde
Silence de l'exil
Depuis elle traîne sa solitude
Elle n'a pas su retenir sa vie
Sa vie lui a échappé
comme eau dans la main
© Mireille 1/10/99 |
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Ne plus vouloir
ne plus pouvoir écrire
parler est difficile
des paroles qui fusent
des idées en désordre
un souvenir surgit
qui en réveille un autre.
à tirer dans tous sens
de plus belle, on s'emmêle
dans l'embrouillamini
on suffoque, on étouffe
on ne voit plus le bout
et quand parfois enfin
on entrevoit la fin
savoir si elle est bonne
à prendre ou à jeter.
voyager dans le temps
suppose une logique
visiter la mémoire
suppose une technique
savoir faire le tri
classer les sentiments
soigner ressentiments
modérer les regrets
la culpabilité
atténuer la peur
d'avenir incertain
percevoir la tendresse
désirer les caresses
montrer de l'attention
donner son affection
pouvoir dire je t'aime
vouloir l'entendre dire
et puis ne plus vouloir
© Mireille 3/7/2000
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Coup de barre
Ma barque était bien arrimée
Un coup d'éclat l'a chavirée
Sombres rochers de la discorde
brisent, déchirent et mordent
De coup de mer en coup de vent
Emportée par le courant
A la dérive, j'ai erré
Sans filin pour me rattraper
Je suis fatiguée d'écoper
J'n'ai plus envie de m'démener
J'ai vu les rides sur mon visage
Je veux m'poser sur le rivage
Mireille 18/03/2001
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Perdu de vie
Tu te caches
Peur de moi
La vie est noire sans toi
Toi.
Toit pour cacher la nuit
Nuit sombre, nuit froide
Sans coeur, sans couleur
au coeur de la nuit
tremble une silhouette grise
Epouvantail de torture, de mort
Effroi
Je me cache
Peur de toi
Les jours sont mornes seul avec moi
Moi.
Mois d'hiver étincelant de blanc
Lumière froide
Corps transi, corps figé
La vie s'est écoulée en pluie cristalline
Poussière de lumière
Notes glacées
Froid
© Mireille 4/12/2001
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Des bris et brisures
Dans ma tête y'avait des rêves
Rêves couleur, rêves bonheur
Je l'aime, elle m'aime
C'était hier
Dans ma tête y'avait des projets
Projets douceur, projets douillets
Petite maison, confort, cocon
C'était hier
Depuis la tempête est passée
Mon cur, a dévasté
Ma tête, a chaviré
Coulés les beaux rêves
Emportés les projets
Quand le monstre s'est retiré
Il ne restait sur le quai
En partance pour nulle part
Qu'une loque déracinée
Machine déraillée
Au milieu de débris de vie
Vie ravagée
Brisée
© Mireille 12/12/2001
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Si seulement...
Si seulement...
J'avais trouvé les paroles
Quelques gouttes de mot
Dans ma bouche gelée
Si seulement....
J'avais trouvé les gestes
Quelques signes codés
Dans mon corps engourdi
Si seulement....
J'avais trouvé le temps
D'essuyer le brouillard
Dans mon regard éteint
Si seulement....
J'avais pu entendre
Dans ton âme muette
Le fracas de ton être
Si seulement....
J'avais su voir
L'illusion du bien être au bord du crépuscule
Le désir dissout dans le cristal du silence
L'espérance tarie au coeur des roches froides
Si seulement....
J'avais pu deviner
L'effritement des jours accumulés
L'essoufflement du rythme de la vie
Le glissement corps à corps vers l'absence
Si seulement....
Si seulement....
© Mireille 28/09/2002
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Solitude
"Ah, dit-elle, je n'y arriverais pas, je crois que je n'y arriverais
pas..."
Elle avait souhaité se mettre en marge de la vie, loin du tumulte de
la ville, entrer dans un bain de solitude.
Dès les premiers froids, elle s'est installée dans cette maison
isolée
L'unique pièce contenait
un buffet, une table
une lampe sur la table
une chaise près de l'âtre
un lit à une place
Elle est partie seule dans le silence d'elle-même
s'est blottie dans la solitude
s'est engloutie dans un sommeil sans fond
Chaque soir elle soliloque
même long monologue
Le temps ne compte plus
La nuit est profonde
Silence de l'exil
Le dernier rayon de soleil s'est éteint
La brume enveloppe le paysage dans un néant fluide
"l'hiver serait long, il ne faisait que commencer."
© Miréio 26/10/2002
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