L'amour est la seule passion qui ne souffre ni passé ni avenir. ( Balzac )

Contrairement à l'amour, l'amitié ne déclare pas qu'un plus un fait un; un plus un fait deux. Chacun des deux s'enrichit par l'autre et pour l'autre. ( Elie Wiesel )

 
       
 

Amitié

 

Chaque jour avec toi est un jour de plaisir
Plaisir de donner, de revoir, de partager
Partager les peines pour mieux les apaiser
Partager les secrets pour les rendre légers
Petit bonheur donné, de joie nous éclabousse!
Entre nous ni compassion ni pitié
On se bouscule, on se pousse
On avance sans faiblir.

Quand l'orage obscurcit l'arc-en-ciel de ma vie,
Quand l'horizon n'est plus qu'une vague en furie
qui soulève et roule les tourments et les drames,
Quand l'espoir englouti se change en douleur,
Tu es là mon ami tu accueilles mon fardeau.
Tu calmes la tempête qui dévaste mon coeur.
Et les torrents de larmes se changent en doux ruisseaux
qui purifient le trouble où naviguait mon âme.

Par les gestes qu'il faut, par les regards qu'il faut,
Par les silences, par les paroles
On se pardonne, on se console.
L'amitié ne nous fait pas défaut.

© Mireille 26/11/99
 

 

Conversation

 

- "Je t'ai tant ignoré qu'à force tu t'es lassé.
J'ai refusé d'ouvrir la porte quand tu frappais
J'ai calmé tes élans les prenant pour chimères
Et quand mon coeur vibrait j'ai su le faire taire.

Je t'ai tant ignoré que tu t'es éloigné.
J'ai détourné les yeux lorsque je te croisais
Je t'ai repoussé te prenant pour illusion
Lorsque l'espoir naissait parfois au plus profond.

Je t'ai tant ignoré que tu as disparu.
J'ai étouffé l'espoir qu'en douce tu semais
J'ai chassé l'idée même, pourtant tu existais
Dans ce morne désert je suis là, seule, éperdue.

Je t'ai tant ignoré, repoussé, bâillonné
qu'à la fin t'aurais-je tué...?
Dans un dernier sursaut, un illusoire espoir
Je cours, je cherche, j'appelle... trop tard."

 

- "Tu m'as tant ignoré, que je me suis enfoui
Souffrant d'indifférence je me suis assoupi
Mais suis né éternel et ne pourrai m'éteindre
Il n'est jamais trop tard pour me toucher, m'atteindre.

Tu m'as tant ignoré, évité, écarté
Que mon dessein suprême s'en trouve exalté
Au plus profond de toi je t'attends et je veille
Il suffit d'un appel pour que je me réveille."  


- "Je t'ai tant ignoré que je t'ai oublié
Tu n'étais donc pas mort tout ce temps tu veillais
Attendant le moment pour diffuser ta flamme
Raviver la lumière qui éclaire mon âme.

Je t'ai tant ignoré, rejeté, interdit
Que je me suis privé, te croyant ennemi
Mon ignorance extrême me voilait ta présence
Te prenant pour un leurre, j'ai préféré l'absence.

J'accepte ta main tendue qui caresse mon coeur
Lentement en douceur elle efface la peur
Je sens la glace fondre, les remparts se briser
Mais pas si vite! Attends! Tu vas m'effaroucher.

Je t'ai tant ignoré qu'il faut m'apprivoiser."

© Mireille 13/12/99

 

 

Cadeau

 

Mieux qu'un palais de marbre, ta peau couleur d'ambre

Mieux qu'une perle rare, tes yeux reflets de nacre

Mieux qu'une once d'or, ton corps contre mon corps

Mieux que tous les trésors, ton sourire encor et encor

Mieux qu'un seul diamant, ton coeur toujours aimant

Mieux que chaîne d'argent, tes bras, piège charmant

Mieux que précieuses promesses, tes baisers, tes caresses

Mieux que toutes richesses, ton amour, ta tendresse



© Mireille 15/12/99

 

 

 

T endrement chaque nuit, sur le bout de ses ailes
E ntourée de silence, elle va bonne fée,
N ymphe des songes, Elphe des rivages
D époser près de lui pour bercer son sommeil
R êves ensorceleurs, voyages et merveilles.
E
xquise magicienne, sur ses lèvres elle esquisse
S on sourire candide, reflet de l'innocence
S alue d'une caresse, baiser de papillon
E t dans un léger souffle repart en tourbillon.


© Mireille 28/10/99

 

 


Un soir d'été sur la jetée

Entends-tu les clochettes de l'autre côté de la jetée ?
Elles accompagnent les êtres qui rôdent la nuit près des côtes
Les âmes des marins reviennent au port quêter un peu d'amour.

Vois-tu les étoiles de la mer sur l'autre rive ?
Leur feu germe dans le regard qui les capture
Alors les âmes des marins s'élancent dans le gouffre sombre

Entends-tu le clapotis des plongeons?
Vois-tu les ondes se dérouler jusqu'à nos pieds ?
Sens-tu ce souffle sur ta peau ?

N'aie pas peur, laisse le feu envahir ton cœur et ton corps
Laisse la vague te submerger
Et dans un abandon, offre leur ton plaisir.

© Mireille 28/06/01

 

 


Un rêve… une nuit

Je t'aime quand ton violon m'entraîne dans ton pays mystère
Je t'aime quand ton regard transparent plonge dans mes yeux noirs pour dénuder mon âme
Je t'aime quand ta voix égrène les doux sons de tes mots inconnus
Je t'aime quand ton rire fuse, s'enroule et s'envole en volutes
Je t'aime quand ta danse m'emporte dans des tourbillons fous
Je t'aime quand tu t'apaises, quand tu t'approches, quand tes bras s'ouvrent et m'appellent vers toi.
Alors mon cœur s'emballe et je sens que je fonds.
Frisson sur ma peau.
Un souffle passe… et me réveille.

© Mireille 5/02/2002

 

 


Vous,

Quand vous me rencontrerez
Vous me reconnaîtrez
Vous saurez déchiffrer ces regards frissonnants
Ces gestes maladroits et ces allures gauches

Je soulèverai le rideau de mon cœur
Ma bouche se taira
Mais vous saurez me lire

Ondes mystérieuses
Illisibles raisons
Vous diront mon amour
En d'indicibles mots

Vous me manquez, vous, que je ne connais pas.
Je vous attends, passionnée, impatiente
Je vous aime

Vous.

© Mireille 5/02/200

 

 


Comment dire je t'aime ?

Je voudrais te dire à oreille Ich liebe Dich
Rêver sous une toile de David Friedrich
Descendre le Danube en écoutant Wagner
Et si je l'écrivais en lettre Gutenberg?

Si je pouvais cornemuser un I love you
Déguiser les fantômes du château de Macbeth
Danser on the meridian, voguer on the Tames
Et si je déclamais un joyeux tea for two?

J'aimerais dire t'estimo ou te quiero
Chanter avec la voix de la belle Otero
Traverser la Sierra et le Guadalquivir
Et si je disais comme Léon Al Fa'si ?

Dire ti amo, sei il mio amore
Recommencer Capri, les gondoles à Venise
Allumer les volcans, hisser la tour de Pise
Et si je réveillais les amants dans leur mort?

Je voudrais dans le vent soupirer s'ayapo
Les voiles des moulins emporteraient mes mots
Quelques notes de luth et des vers de Sappho
Et puis noyer mon blues dans un verre d'ouzo

Jag älskar dig! Jeg elsker deg! Jeg elsker dig!
Les ricochets d'amour résonnent dans les fjords
Leur écho va briser les glaces du Grand Nord
Entendez-vous tinter les âmes des Vikings?

Pourquoi ne pas chanter Amo-te, Amo-te
En écoutant pleurer le Tage et le fado

Valser des I hab di gean à l'opéra de Vienne

Susurrer Ik hou van jou
Un bouquet de tulipes pour vous
Mon amour

Et puis comme un refrain de ballade irlandaise
Taim i' ngra leat, Taim i' ngra leat

Il est bien délicat d'avouer son amour
On le cache parfois : meait'je, aim a ou
Les t'ame et les t'aimi filent dans le Mistral
Un jour dira peut-être, tout autour de la Terre
Mi amas vin, je t'aime. Certains l'Esperanto!

 

© Miréio 31/10/2002

 

 


Je t'aime tant

 

Peu après le coucher, dès que tu dors
Je prends corps

De contour imprécis en apparence réelle
Mon fantôme s'éveille

Mon amour se réveille
Ma bouche esquisse alors un baiser vers tes lèvres

Ma main, sans le toucher, dessine ton visage
Un souffle de voix sourd de ma poitrine

Debout dans l'ombre de tes nuits
Je gouverne ta vie

En marge de ta réalité
Je hante tes jours,

Et jusqu'à ce que le temps à nouveau nous rapproche
Sans aucun doute je serai là

Dès la naissance du jour, allègrement
Tu ouvres les yeux, tu étires les bras, tu crois avoir rêvé

Aujourd'hui comme hier, au-delà de la mort,
Je t'aime tant

© Miréio 15/03/03

 

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