En ce mois de janvier 2016, il n'est pas facile de circuler en autobus. Il y a pénurie de carburant due au blocage indien pour des problèmes politiques entre les deux pays.
Partie de Kathmandu à 7 heures du matin, il est plus de 17 h quand j'arrive à Pokhara ! Les routes sont étroites, sinueuses, encombrées de camions mais 10 h pour franchir 200 km ! Fallait-il prendre ses précautions la veille ? Même pas, les bons d'essence sont utilisables certains jours à certaines heures. C'est comme ça, on ne s'énerve pas, on patiente 3 heures. Plus tard un accident provoque une autre queue. Choc frontal. Pas étonnant quand on voit comment se font les dépassements sans visibilité.
Pour nous tout s'est bien passé sinon je ne serais pas là pour vous raconter les magnifiques paysages traversés. Des montagnes, des torrents qui descendent tout droit de l'Himalaya, des pentes et des fonds de vallées couverts de terrasses. Une gamme de superbes couleurs. On dirait que le printemps arrive. Et partout les vêtements des femmes à dominante rouge.

 

 

Pokhara au bord du paisible lac Phewa entouré de collines et montagnes est une ville jolie calme sans pollution. Il faut se lever tôt pour espérer voir, l'espace de quelques minutes, un de ces sommets très prisés des alpinistes chevronnés.
Le premier matin du haut de la terrasse de ma ghesthouse j'aperçois l'Annapurna sud qui pointe son nez derrière la montagne de Sarangkot.

Passez le pointeur sur l'image survolée

Le lendemain debout 5 h du mat, départ 5h25 en taxi jusqu'au bout de la route qui grimpe sur le flanc de Sarangkot. Au bout de la route, il reste 45 minutes d'un escalier aux marches en pierre irrégulières pour arriver au sommet. Je ne suis pas seule, une sortie scolaire est de la partie. Collégiens, lycéens. La nuit noire est remplie de loupiotes, de chants, de rires. La lune brille encore dans le ciel qui commence à pâlir quand je parviens sur la plate-forme sommitale. Quelques traînées roses apparaissent. Les regards se tournent tantôt vers l'Est, tantôt vers le Nord. Il s'agit de ne pas rater le soleil levant et les sommets himalayens. Petite inquiétude, les nuages sont nombreux. Le jour se lève lentement et laisse apparaître quelques sommets sombres qui peu à peu rosissent. L'Annapurna sud, le Machhapuchhare, d'autres sommets vers l'Est se dégagent, se voilent et c'est à chaque fois un ravissement. Soudain une ovation salue le soleil tout rouge qui monte dans le ciel.
Le lever du soleil à Sarangkot, il faut le mériter. Je peux dire doublement, car la descente par un sentier escarpé n'est pas facile, heureusement que la traversée des hameaux, des fermes, des champs en terrasse, de la forêt, la rencontre avec la population des hauts, apportent beaucoup de satisfaction.

Les gens sont toujours aussi charmants et prévenants. Personne n'est avare de Namaste et j'aime ça.
Ce que je n'aime pas en revanche ce sont les raclements de gorge et les crachats. Hélas presque tout le monde crache.

Comme partout, j'ai arpenté la ville en tous sens. D'un terminal de bus à l'autre jusqu'au lointain Musée International de la Montagne en passant par la rive du lac. L'occasion de belles découvertes.


Un mariage, deux mariages. Le troisième depuis Bhaktapur. Décidément on se marie beaucoup au Népal. C'est la musique qui a attiré mon oeil car cette fois je n'ai rien vu des mariés et de la cérémonie sacrée. Mais à l'extérieur les musiciens jouaient et des hommes, à tour de rôle, venaient danser au rythme des tambours, des petites trompettes au son aigu et des fameuses trompes courbées en demi-cercle.

 

Au Musée International de la Montagne, outre tout ce qui a trait à la montagne et l'alpinisme, le musée englobe ethnologie, écologie, culture, histoire, religion et traditions.

On y parle du Yéti cet abominable Homme des Neiges, du réchauffement climatique encore plus problématique ici qu'ailleurs, des nombreuses ethnies des montagnes népalaises et aussi des plaines, des exploits sportifs pour atteindre les grands sommets himalayens et des échecs aussi. Une salle de prière bouddhique a été reconstituée à l'image de celle de Lakhang.

Dans le jardin, un monument rend hommage aux nombreux grimpeurs qui ont perdu la vie sur les pentes des Annapurnas, de l'Everest et tous ces sommets ardus qui approchent les 9 000 mètres d'altitude ! Une montagne artificielle, réplique du Mont Manaslu, se dresse toute blanche. Le mur d'escalade Maurice Herzog n'est plus accessible.


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Le Yéti, abominable homme des neiges, aurait été vu sur d'autres continents.   Tensing Norgay sherpa népalais est le premier homme avec Edmund Hillary à atteindre le sommet de l'Everest, le 29 mai 1953. Il avait 39 ans et E. Hillary 34 ans   Durant mon voyage, j'ai côtoyé des femmes avec des bijoux de nez qui pendent comme des pendants d'oreille.

Des photos de la chaîne himalayenne sont placardées sur les murs avec le nom et l'altitude des sommets. Hélas aussi les déchets abandonnés : de la petite boîte de conserve aux bouteilles de gaz et d'oxygène.

Ces images me donnent de plus en plus envie de m'enfoncer dans ce massif.


Mais avant de partir venez avec nous visiter Pokhara, sa ville, son musée et assister au lever du jour depuis le sommet de Sarangkot.
N'ayez pas peur il est gentil.

 

 

 

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Mon temps est compté, je choisis un circuit court de 4/5 jours que je couvrirai en 4 jours. J'irai à Poon Hill !



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Jour 1 : Départ en bus de Pokhara, arrêt à Kande.

Petit déjeuner et départ en direction du camp des Australiens. La distance est courte mais le dénivelé important. Direct des marches. Soudain la récompense, les sommets éblouissants de neige sont là, si près.
Trop tôt pour m'arrêter, je poursuis. Pothana est vite là. Premier contrôle. Il n'est pas encore midi, je continue. Les villages s'échelonnent le long du chemin, pas d'inquiétude pour trouver un hébergement.
A 16 h j'arrive à Landruk. Je pose mon sac dans la première guesthouse rencontrée. Dommage car le village après le virage est très joli.
Je suis la seule trekkeuse. Je choisis la chambre au bout de la galerie, belle place pour le lever du jour demain matin. Je mange dans la cuisine avec les propriétaires.

 

Jour 2 : 6h33, je mitraille les sommets qui barrent l'étroite vallée encore emplie de brume.
Annapurna Sud et Hiunchuli séparés par l'ABC (Camp de Base de l'Annapurna).

 

Après le lever du soleil, un p'tit dej' copieux, la photo souvenir et un dernier petit tour dans le village
j'attaque le long, le très long escalier qui descend au fond de la vallée à -500m de dénivelé de Landruk.
Passé le pont sur le torrent, le sentier remonte, toujours en escalier, sur +700m de dénivelé avant d'atteindre Ghandruk.
Je chemine entourée des écoliers qui se dirigent vers l'école à 1km de chez eux.
Chaque jour ces enfants, certains très jeunes, grimpent vers la connaissance qui les fera s'élever, peut-être, au-dessus des difficultés... (?)
Ces bambins sont joyeux, vifs, intelligents. Nous nous amusons, nous rions.
Voici l'école. Combien de temps me reste-t-il encore ?

Mais voilà des sommets nouveaux qui apparaissent. Machhapuchhare vu sur sa face ouest, Annapurna ll ? et Gangapurna ?


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Et me voilà à la porte de Ghandruk devant le comité d'accueil :-)
Oui que des messieurs d'un âge certain sont là assis sur des chaises. Attendent-ils les touristes exténués ?
L'un d'eux me demande combien de temps j'ai mis. 3h. Il m'a tendu la main !
Il est encore trop tôt pour s'arrêter. Je visite le grand et joli village, les hameaux alentours et continue encore 4h30
jusqu'à Tadapani et les premières traces de neige. Des restes d'une chute vieille de deux semaines.
Il fait très froid à 2600 m dès que le soleil se couche.
Le feu ronfle dans le poêle improvisé au milieu de la salle commune.
Un vieux bidon percé sert de foyer, un système de tuyaux le traverse et chauffe l'eau de la douche. Du bricolage combien appréciable.
Je suis la seule à me diriger vers Ghorépani, les autres randonneurs qui en viennent racontent leur journée faite de chutes et glissades.
Je m'inquiète pour demain, me renseigne et trouve un guide.

 


Jour 3 : Comme chaque matin, je n'ai pas besoin de réveil. Les lueurs de l'aube suffisent à me jeter hors du lit.
Aujourd'hui encore à 6h30 prête sur la terrasse.
Peu à peu d'autres personnes arrivent et parmi eux un jeune couple fraîchement uni. La mariée pose en tenue légère alors que le froid est mordant.

 

 

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Une collation bien chaude et nourrissante pour affronter les difficultés du trajet. Heureusement sans trop de dénivelé. Mais par endroit la glace au sol est si dure, que les bâtons glissent. J'ai vu une dame tomber et continuer en toupie sur les fesses. J'ai réussi à rester sur mes deux jambes, parfois un coup de main du guide a été efficace. J'envie celui qui descend crampons aux pieds.

A côté de ça la vue est grandiose sur les sommets. Des panoramas à couper le souffle jusqu'à Ghorepani.


Mon guide d'un jour

 

Ghorépani, même altitude, même température qu'hier soir, même poêle de fortune autour duquel nous nous réchauffons après avoir admiré les monts enneigés se parer des couleurs chatoyantes du couchant.

Demain, sun rise à Poon Hill.

 

Jour 4 : Le grand jour ! Debout 5h30, départ 5h45. La nuit est noire, pas aussi sombre qu'à Sarangkot car nous sommes nombreux à nous suivre en file indienne, lampe frontale ou torche allumée. Juste assez de lumière pour éviter de poser les pieds sur une plaque de glace. Des escaliers encore et toujours jusqu'au sommet à 3200m d'altitude. Le ciel rosit et bleuit au-dessus de nos tête, à hauteur d'yeux les sommets se dessinent d'abord sombres et rapidement les couleurs surgissent, toute une gamme de couleurs du blanc de la neige au noir des arbres. Un spectacle qui se renouvelle chaque jour et dont on ne se lasse pas. On en oublie le froid qui ankylose les doigts et brûle les joues. Goûtons l'espace d'un moment ce temps de sérénité, de calme dans la contemplation.

Le reste de la journée va aller très vite. Quasiment de la descente, toujours en escalier en croisant des marcheurs essoufflés, épuisés par la longue et pénible montée. Je remercie mentalement les deux jeunes français rencontrés à Pokhara qui m'ont conseillée pour ce trek. Je ne m'arrêterai pas pour la nuit, ni à Ulleri, ni à Hille, je file tout droit jusqu'à Birethanti (1025m) où j'attends le bus pour Pokhara qui passe sur la route juste après le pont. Même pas la peine d'aller jusqu'à Nayapul. Près de 2200 m de dénivelé négatif dans la journée.

Quatre jours inoubliables encore aujourd'hui, dix mois après.

Maintenant, je dois vite rentrer à Kathmandu, établir un visa pour l'Inde avant la fin de mon visa népalais


Pour refaire le trek avec moi, cliquez sur l'image

 

 

Ne partez pas si vite, la vidéo vient de sortir

 

 
Népal 2016, Pokhara et les Annapurnas


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Créé le 22 octobre, 2016
Modifié le 25 octobre, 2018

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