En plus des galeries photo, il y a une vidéo d'images fixes

 

 

Patan

Jolie petite ville royale à 6 km de la capitale. Si proche qu'il est difficile de savoir où finit l'une où commence l'autre. Pas encore familiarisée avec les transports en commun, j'emprunte un taxi qui me dépose devant Durbar square, la place historique.
Ici encore les dommages causés par le séisme d'avril sont conséquents. Au hasard de mes déambulations, je croise Hanuman le dieu singe, des Garuda comme je n'en avais jamais vu chez les Hindouistes balinais, des pigeons, ils pullulent pour la joie des bambins qui s'amusent à les chasser sous le regard amusés des passants. Et toujours des éléphants, des lions, des singes, les taureaux, des scènes érotiques dès qu'on s'approche de temples dédiés à Shiva qui se montre parfois avec des bras multiples à l'image des autres dieux de la mythologie hindoue ou de leurs nombreux avatars.
Heureusement tous ces dieux, diables, animaux sont statufiés. La peinture rouge dont les fidèles les barbouillent, les sons de cloches, la flamme des bougies les laissent indifférents. En savoir plus sur la mythologie hindoue CLIC

Un mini bus pour le retour à Kathmandu. J'attends de pouvoir entrer dans l'un d'eux. Pas facile. Pas facile aussi de respirer.
Ici, le temps s'écoule lentement sauf la circulation, folle aux heures de pointe. Les klaxons ne chôment pas, mais jamais un cri, jamais une insulte.

Le soir je goutte les spécialités népalaises. La quantité est prodigieuse et la saveur délicieuse pour des sommes modiques de 1,5 à 3 euros.

Côté températures, pull léger la journée, le soir c'est polaire, blouson, gants, bonnet, écharpe. 12,5 le matin au réveil, c'est frisquet, on s'y fait.

 

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Pashupatinath et Bodnath

Un mini bus pour Pashupatinath, le lieu le plus saint de l'hindouisme népalais. Pashupati est un des nombreux avatars de Shiva.
Cet important centre de pèlerinage est situé le long de la rivière Bagmati, cours d'eau sacré car affluent du Gange. Sa rive droite est transformée en lieu de crémation. Des ghâts (longues marches) descendent jusque dans l'eau, les bûchers sont installés sur des socles carrés en béton. Les socles cylindriques sur l'autre rive servent à tout autre chose : j'y ai vu des gens qui méditent et d'autres qui s'adonnent à des rites dont j'ignore tout

Les pauvres, c'est la coutume, ont été brûlés avant le jour et ce matin des fumées s'échappent des quelques tisons qui finissent de se consumer. Les cendres seront ensuite jetées dans la rivière.
Un peu plus en amont, au pied du temple d'or, se trouve l'emplacement réservé aux funérailles des riches. L'accès est interdit aux non hindous. Passé le temple dédié à Shiva avec ses sculptures érotiques je dois rebrousser chemin. Pour avoir une idée du rite funéraire je traverse la rivière. Du haut des vertigineux ghâts qui surplombent la berge, j'assiste à la préparation des bûchers, aux va-et-vient des porteurs. Quatre hommes transportent sur un brancard le défunt enveloppé d'un linceul blanc recouvert d'un linge orange et de guirlandes de fleurs également oranges jusqu'à un plan incliné. L'heure de la purification a sonné. Le corps est glissé afin que ses pieds baignent dans l'eau. Les proches suivent la cérémonie, tout un rituel pour permettre à l'âme de se libérer.

Il se dégage de ce lieu hautement spirituel un sentiment de paix, de bien être, de calme. Des mendiants attendent quelques sous, d'autres pratiquent leurs ablutions. Les enfants jouent...




Seulement deux kilomètres séparent Bodnath de Pashupati. Un escalier grimpe sur la colline boisée qui domine la rivière. De part et d'autres des petits temples, des chaityas, des autels, des lingams. Les sadhus enturbannés et poudrés de cendres réclament des photos, ici et là les singes caracolent, s'épouillent, regardent passer les visiteurs. C'est par ce chemin que je rejoins Bodnath le village bouddhique qui abrite le plus grand stupa népalais. Hélas il a perdu son pinacle lors du séisme. Mais les fidèles sont là, tournent autour de l'énorme dôme blanc. Les cloches tintent, les moulins égrènent leurs prières en tournant. Il vous faudra la mériter la prière donnée par le gigantesque moulin à l'abri dans une pièce minuscule. Si gros, si lourd qu'il faut déployer toute son énergie pour parvenir à le manoeuvrer.

Alors que je marche vers l'arrêt du bus, je suis attirée par l'animation qui règne dans une cour. C'est la cour d'un temple, un repas vient d'être servi aux pauvres et une cérémonie commence dans le sanctuaire. On m'invite à entrer et m'offre une tasse de masala chai. Je suis la seule étrangère, je m'installe tout au fond, face à l'imposante statue de Bouddha. Je n'ose pas prendre de photos, mais plus tard je filmerai deux dames venues exécuter les sacrifices physiques. Pour l'instant j'enregistre les prières des moines assis en deux colonnes qui se font face. Ils scandent leurs mantras accompagnés et rythmés par des instruments de musiques tibétains : gong surpuissant, tingsha (cymbales), bol chantant, dung-chen (longue trompe qui émet des sons très graves).

Un grand nombre de Tibétains est venu se réfugier ici, à Bodnath. Et notre moine, Matthieu Ricard, y vient souvent.

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Bhaktapur

Bhaktapur une ancienne ville royale, à 13 km de Ktm, un musée à ciel ouvert.
Ma chambre donne sur Durbar square (la place historique principale), le temple de Shiva épargné par le séisme touche presque ma fenêtre et qu'ai-je vu ce matin en tirant les rideaux ? Des scènes du kamasutra sculptées sur les étais qui soutiennent le toit.

Ici aussi hélas les dégâts sont importants. Je suis entrée dans deux maisons où des échelles remplacent les escaliers effondrés, des pans de murs sont écroulés et des toits à demi arrachés. dans l'une d'elle, seule la cuisine est accessible. Les gens qui vivaient là jusqu'à ce jour fatal du 25 avril 2015 ont dû louer une chambre pour leurs nuits, malgré leurs faibles revenus, leurs grands enfants dorment sur leur lieu de travail... Dans cette cuisine très rudimentaire, sombre et sans électricité j'ai bu le meilleur thé de toute ma vie, une recette locale. A moins de retourner à Bhaktapur, je doute de retrouver ce plaisir ailleurs.

Trois jours m'ont permis de visiter les trois places de la ville, de grimper tout en haut des temples accessibles, d'entrer dans la partie visible du Palais royal, d'admirer les jolies façades de ces maisons newars, les fenêtres sculptées de paons de l'ancien monastère de Pujari Math, et encore... et encore... comme les nombreux étangs, fontaines et autres bassins.

Dans les rues la vie de tous les jours : des femmes filent la laine à même le sol, l'une d'elle m'embauche pour tourner le rouet, une fillette m'invite à une partie de volant où j'ai été minable devant un parterre de femmes amusées... Sur les placettes les femmes, encore elles, rassemblées autour des fontaines pour la corvée de l'eau. La rencontre d'un artiste polyvalent : graveur, écrivain, historien, illustrateur, fabricant de papier... Il me présente son père resté vivre dans sa maison déglinguée où il restaure des sculptures sur bois dans une pénombre plus profonde qu'un jour de pluie.

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Après ma visite chez les potiers, je monte sur une petite colline pour jouir de la vue sur Bhaktapur et l'Himalaya. Hélas la ville et les jardins sont voilés et les montagnes cachées sous une épaisse couche nuageuse. Mais dans le temple Surya Vinayak dédié au dieu Ganesh qui trône au sommet de la colline, une surprise m'attend : un mariage. Je reste jusqu'à la fin de la cérémonie. Offrandes, prières, tout un rituel qui demanderait à être interprété. Les gens me font place pour que je puisse faire quelques photos et vidéo.
La jolie mariée vêtue de rouge me paraît bien triste avec son visage lisse, impavide, sa tête inclinée sous son voile de tulle rouge agrémenté de perles, feuilles, oiseaux, fleurs, papillons. Cette attitude est la coutume m'a-t-on dit.

 

 

 


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Ce matin, j'ai mis une "peau" de plus, demain je devrai certainement en rajouter d'autres car à Nagarkot je vais me rapprocher des plus hauts sommets du monde. J'y passerai la nuit en espérant qu'en deux demi journées je puisse apercevoir l'un d'eux si ce n'est the best : Everest !

Il est tard lors de mon retour à Bhaktapur, une petite faim tiraille mon estomac je m'approche alors de cette énorme marmite qui crache de la vapeur à longueur de journée. Ce n'est pas une lessiveuse mais un cuit-vapeur géant de momos. Les momos peuvent se comparer à des raviolis, plus proches cependant des bouchons dont je me régale à La Réunion. 60 roupies la dizaine servie dans une sauce/soupe massalé un peu piquante. Bananes et mandarines achetées dans la rue complèteront mon repas en attendant le soir.

A l'heure où le soleil ravive les couleurs, je suis repartie faire un tour de ville en empruntant des ruelles nouvelles. Hélas mes pas m'ont guidés jusque dans un quartier entièrement ruiné. J'ai poussé jusqu'au bord de la rivière près d'Hanuman ghât, là où se trouve un fabricant de lingam. Le plus gros du Népal trône au milieu de la route.

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Nagarkot

La montée à Nagarkot en public bus est spectaculaire. La route est à peine large pour faire passer un camion, imaginez le croisement avec des bas côtés non stabilisés, de la boue et le goudron arraché depuis le récent séisme. De plus le bus était complet quand je suis arrivée au départ de Bhaktapur. Il y a eu une place pour moi et d'autres personnes encore sont montées avec, certains, de gros sacs de graines. Je suis restée debout pendant presque tout le long trajet. Deux jeunes garçons ont gentiment pris mon sac sur leurs genoux. Nous étions plus serrés que dans une boîte de sardines. Et il y avait autant de monde sur le toit du bus qu'à l'intérieur !

Nagarkot a beaucoup souffert. Des pans de montagne ont glissé emportant des habitations. Les travaux de restaurations sont en cours mais les touristes ne sont pas là. Les hôtels affichent des prix exorbitants.

A 2200 m, il fait froid sur les crêtes de Nagarkot. La brume est partout. Plus la journée avance plus elle s'insinue jusque dans les moindres recoins.
On m'avait bien dit de ne pas y aller. Mais j'espérais tant le voir, l'entrevoir ne serait-ce qu'un instant. Je ne savais pas qu'il fallait venir en période de mousson.
Les sommets espérés sont restés enveloppés de beaux nuages blancs qui ont rosi au soleil couchant. Un soleil rouge qui faisait face à la lune presque pleine. Un joli moment malgré le froid cuisant.

Trois heures après, dans ma chambre, tout habillée sous deux couvertures je grelottais encore après avoir pris un repas chaud et un thé brûlant. Il faut dire que malgré le climat rude, il n'y a aucun chauffage dans les habitations et les portes restent ouvertes aux quatre vents.
Pas d'électricité, pas de gaz, pas d'eau chaude. Dans la rue à la tombée de la nuit, les gens allument des braseros et restent debout ou assis autour du feu. Ce matin le brouillard occupe encore le fond de la vallée et dans le ciel le soleil peine à percer. Tant pis, je tenterai les Annapurnas dans quelques jours à Pokhara.

 

 

 

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Bungamati et Khokana


Bungamati et Khokana, deux petits villages newars au milieu des cultures en terrasses. Au loin se dessinent les sommets enneigés. Ceux de l'Est, mais l'Everest reste caché. Une quinzaine de kilomètres séparent ces localités de la grande ville et c'est bon de se replonger dans la campagne.
La partie historique de Bungamati est un champ de ruines. Du Machhendranath, le beau temple du dieu rouge, il ne reste que le socle. Partout des gravas ou des tas de briques entassées pour une éventuelle reconstruction. De nombreuses maisons anciennes avec de belles fenêtres ouvragées sont en piteux état quand elles ne sont pas elles aussi en ruines.


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Khokana semble en meilleur état. 

Bientôt un an que la terre a tremblé plus que de coutume. La vie a repris. Les enfants vont à l'école, les plus petits s'amusent sur la place vide, les hommes jouent aux cartes, les femmes partent aux champs, les chèvres dorment à l'ombre des chaityas ou autres petits temples, le berger assis sur les marches d'un autel, les surveille d'un oeil, le marchand de patates passe, son vélo à la main, sa balance au guidon, en criant son slogan que je ne comprends pas mais que je devine, la fileuse actionne son rouet, le sculpteur sur bois termine un Bouddha allongé, des jeunes filles cisèlent elles aussi de petits objets. "Non ce n'est pas difficile" me disent-elles avec un joli sourire.

Est-ce parce que c'est vendredi ? Est-ce chaque jour ainsi ? A chaque fontaine, à l'eau courante ou sur le pas de leur porte avec l'eau d'une bassine, parfois aidées d'une autre personne, les femmes se lavent, de la tête au pied (une serviette cache ce que nous ne devons voir). Le temps est plus clément en ce mois de février mais l'eau reste glacée... 

Je cheminais entre Bungamati et Khokana quand la faim s'est mise à torturer mon estomac. Dans ces endroits peu touristiques, il n'est pas facile de trouver une échoppe, il n'est pas facile de trouver gamelle à son goût. Mais voici un établissement ouvert sur rue. Ne parlant pas le Népali, je demande en anglais si je peux acheter des momos. La jeune fille derrière le comptoir hoche la tête de gauche à droite et de droite à gauche. Je dis "oui ?", elle hoche la tête. Je dis "non ? ", elle hoche la tête de la même façon. Finalement elle fait venir son jeune frère qui apprend l'anglais à l'école et j'ai pu manger des momos. :-)
Maintenant je sais que les népalais ne disent jamais "non" et que pour dire "oui", ils balancent (ils ne la tournent pas) la tête de gauche à droite et vice-versa. Plus tard en Inde je ne serai pas dépaysée par cette pratique identique.

 

 

 

 

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Kirtipur


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Aujourd'hui je suis partie explorer une autre banlieue de la grande ville, un village pas vraiment détaché de la capitale : Kirtipur perché sur une crête d'où j'ai pu admirer, dans le grand ciel bleu, les sommets himalayens du côté Est de la chaîne, mais toujours pas d'Everest.

Au XVIII ème siècle, Kirtipur a été attaqué par Prithvi Narayan Shah, le roi de Gorka. Une guerre s'en suivit au cours de laquelle une flèche emporta l'oeil du le jeune frère du roi. Les représailles ne tardèrent pas, tous les garçons de plus de 10 ans auront le nez coupé sauf ceux qui savent jouer d'un instrument de musique car le roi est mélomane. Cruelle histoire ou légende ... Toujours est-il que le village a été un temps appelé Naskatpur (la ville des nez coupés).

On pourrait penser que les poignards et épées qui pendent sous le troisième toit de Bagh Bhairava, le temple du dieu tigre, ont servi à trancher les nez, il n'en est rien ce ne sont que les armes des combattants newars vaincus par ce nouveau roi.

De rares touristes sont venus découvrir temples, stupa, bassins et maisons moyenâgeuses le long de ruelles montantes ou autour de jolies placettes où les femmes lavent et les hommes jouent. Ce petit monde est tout sourire, aimable quand il s'agit de vous informer alors qu'il ne parle que le newari mais parvient à lire les noms des lieux.

Une belle journée printanière, sportive (encore beaucoup d'escaliers) et culturelle.

 

 

 

 

 

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Dakshin Kali et Pharping

 

Chaque jour avec un summum le samedi, à Dakshin Kali on décapite à tour de bras, plutôt à tour de machette. Pas des condamnés, la peine de mort est abolie depuis 1998 au Népal. J'y étais mardi pour assister à cette cérémonie en l'honneur de la terrifiante Kali assoiffée de sang. Les Népalais viennent y sacrifier des poulets, des jeunes boucs et offrir des fleurs et de l'encens à la déesse. Tout ce petit monde patauge pieds nus dans le sang et s'en retournent qui avec sa volaille sans tête, qui avec son bouc guillotiné sans oublier de tremper son doigt dans le sang et de le poser sur son front et celui des membres de la famille. J'ai retrouvé quelques bêtes un peu plus tard dans une cahute avec foyer, au-dessus de la rivière et des ghâts de crémation où elles étaient apprêtées pour être consommables. Ebouillantées, plumées, dépouillées, grillées. Pour trouver ce temple des sacrifices, un truc infaillible : suivre le cri des corbeaux au fond de la vallée. Ces oiseaux aiment se repaître de quelques débris échappés dans l'eau de rinçage car ici rien ne se perd, rien ne se jette qui peut être mangé.

Tout près de Dakshin Kali, Pharping est un joli village au fond d'un cirque de collines. Toits dorés, dômes blancs, il y a même un monumental Buddha debout, un autre assis. Ce coin de la vallée de Kathmandu est couvert de monastères bouddhiques. Moines, moinillons, moinesses tous en habits bordeaux. J'ai traversé un de ces temples perchés pour monter au sommet de la colline à travers un tunnel de drapeaux de prières. Hélas les sommets enneigés n'ont pas réussi à percer la brume et la vue espérée n'a pas eu lieu mais quand un petit vent s'est levé, les drapeaux se sont élevés avec un bruit de battements d'ailes et les mantras se sont envolés vers ceux qui savent les accueillir.

 

 

 

 



 


Népal 2016, Vallée de Kathmandu 


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Créé le 22 octobre, 2016
Modifié le 25 octobre, 2018

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