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Août 2017, je dois quitter la côte landaise pour un retour en Azurie.
Le temps se dégrade, la pluie est annoncée
Allons chercher le soleil de l'autre côté des Pyrénées
L'Ebre me montrera le chemin qui relie l'Atlantique à la Méditerranée.
Quelques 900 kilomètres dans le nord de cette Espagne que je ne connais guère
Un peu au pif de ville en ville en évitant les autoroutes

La côte Atlantique est bien humide, le soleil et la pluie se disputent le ciel
Pas de temps à perdre filons vers le sud
Zarautz, ce camping déjà vu était complet
Cette fois une légère pente herbeuse est offerte aux tentes
Pas de temps à perdre, le soir tombe en même temps que l'averse

 


De Zarautz à Logroño

 


Ne pas s'attarder à Zarautz, fuir la proximité du golfe de Gascogne et ses routes glissantes
Jeter un oeil sur les vagues de surf et plonger vers le Sud-Est, vers l'intérieur des terres
La Rioja. Soleil de plomb, sécheresse, route des vins (un clin d'oeil au vin du Marquis)
Des chemins arides conduisent quelques pèlerins vers Compostelle
J'arrive à Logroño, petite ville empreinte de Saint-Jacques.

 

 

   

 

 

Le camping est tout près de la ville, il suffit de passer le pont
Il fait encore bien jour pour courir à la visite en suivant la coquille
San Tiago est partout, en graffitis, en statues.
Sur une jolie place dallée, il y a un jeu de l'oie
Voyez la galerie...

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De Logroño à Saragosse

 

Calahorra et Saragosse

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En route pour le pays de l'Aragon.
Vais-je y rencontrer ce garçon qui vend des glaces vanille et citron ?
D'abord visitons ce village sur la costière à l'écart de la grande route.
Calahorra, encore dans la Rioja.
Là aussi la coquille est à l'honneur.
Beaucoup d'édifices religieux plus ou moins en bon état
Des ruelles montantes, des ruelles descendantes bordées de maisons dégradées quand elles ne sont pas ruinées.
Il faut dire que cette localité a été une importante ville romaine
S'est-elle endormie sous ses lauriers depuis le Moyen Âge ?
Aujourd'hui est jour de marché, une aubaine.
Un morceau de fromage, du pain, une tomate, quelques pêches, voilà qui fera l'affaire.
La forte chaleur n'est pas coupe-faim et Saragosse est encore loin.

Zaragoza, capitale de l'Aragon. Une grande ville fouettée par un grand vent.
La tente posée sur la pente va-t-elle supporter les rafales ?
Les pins vont-ils conserver leurs branches sèches et leurs cônes ?

Les vestiges de la ville nous narrent sa longue vie depuis la préhistoire jusqu'à la modernité de nos jours en passant par les Ibères de l'Antiquité, les Romains, puis les grandes invasions du Moyen Âge (Wisigoths, Goths, berbères, Arabes)

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De Saragosse au delta de l'Ebre


Je musarde, j'hésite, Barcelone ? Tarragone ? Visitons d'abord Lérida.
(Lleida en catalan). A l'écart de l'Èbre mais sur le Sègre, un de ses affluents.

Attirée par d'antiques constructions qui dominent la ville, je m'engage sur la chemin qui grimpe vers le sommet de la colline, là où nos ancêtres se sont succédés depuis l'âge de Bronze. Ils y ont laissés des vestiges : objets, fortifications, constructions maintes fois modifiées.
De la Suda, antique forteresse et résidence des rois, il ne reste que peu de chose.
La Seu Vella (ancienne cathédrale) avec ses portes ouvragées, son campanile (haute tour octogonale ajoutée un siècle plus tard) et le cloître remarquable par l'élégance et la finesse du travail de la pierre.

Je serais bien restée plus longtemps à regarder les cigognes confortablement installées sur les dômes de la ville mais la route est encore longue jusqu'à Tarragone.

 

 

Pourquoi ne pas accompagner le grand fleuve jusqu'au bout ? Jusqu'à la Méditerranée ? Auguste attendra à Tarragone un ou deux jours. Une broutille après des siècles passés loin de moi. Je file vers Tortosa et le delta de l'Èbre.

La petite route file tout droit entre les étangs où le soleil qui descend joue avec l'eau à peine troublée par les oiseaux qui se rassemblent près des berges herbeuses pour passer la nuit et les flamants qui continuent à fouiller la vase pour un dernier repas.

                                          J'ai retrouvé ici l'âme de la Camargue, les moustiques et les rizières.

 

 

 

Galerie : Lérida et le delta de l'Ebre

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Du delta de l'Ebre à Barcelone


Après deux jours passés dans ce coin paisible, je quitte l'Ebre et son delta. Direction Barcelone. Arrêt à Tarragone, cette ville de Catalogne où se mêlent les architectures romaine, moyenâgeuse et moderne. Mon premier contact fut une statue de Luis Maria Saumells représentant Thalès, la tête dans les étoiles. Rien d'anormal pour un philosophe porté sur l'astronomie.

Quant à moi, je cherche les vieilles pierres et grimpe vers les remparts en suivant la fraîcheur d'un jardin tandis que des pantins multicolores grimpent sur le mur d'une maison. 

 

 

Un portail s'ouvre sur la vieille ville, ses rues étroites, pavées, bordées de maisons à balcons. Certaines ruelles débouchent sur des places. La cathédrale est si imposante qu'elle n'entre pas dans l'appareil photo. Je me contente d'admirer les statues des prophètes et des apôtres qui ornent la façade. Je me suis escrimée à chercher l'amphithéâtre sans résultat mais j'ai trouvé le cirque romain, la statue d'Antoine, des tours, une représentation de la louve avec les jumeaux Romus et Romulus...

Deux heures ne sont pas suffisantes pour faire le tour des différents sites classés au patrimoine mondial de l'humanité, hélas Barcelone m'attend.

 

 

Entrer dans la capitale de la Catalogne est aisé. En sortir est laborieux.
Tourner en rond est un jeu d'enfants harassant. Bref  la nuit est tombée
quand je parviens au camping.

Réservation du bus pour la ville le lendemain, une bonne bière fraîche,
un en-cas à grignoter, une douche relaxante,
au dodo dans le coin calme qui m'a été assigné.

Le lendemain, 15 août, la ville est assiégée de touristes.
Des bus déversent des centaines, des milliers de visiteurs sur la place de la Catalunya.
Les visages, les dialectes, les accents se mélangent joyeusement.
Tous ces gens vont allonger les interminables files d'attente devant les maisons de Gaudi,
devant la Sagrada Familia, les musées, les boutiques...
Il y a tant de belles choses à voir et à découvrir en déambulant dans la ville.

Je ne savais pas que deux jours plus tard, un terrible attentat endeuillerait la ville

Galerie Tarragone et Barcelone

 

 

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La Costa Brava

 

 

En longeant la côte depuis Barcelone, j'arrive à Castello d'Empuries, non sans avoir fait une halte
à Figueras (Dali vaut bien cela) et à Vilanova de la Muga.

A Figueras la place devant le musée est couverte de touristes espérant pouvoir visiter le musée.
J'ai tourné les talons pour un tour de ville à travers les ruelles, les places... Partout, sur les murs,
sur le sol, sur les toits, on trouve la patte de l'artiste.

Un camping à Castello d'Empuries ? Oui un camping de luxe, cinq étoiles.
Je n'ai pas le choix, la nuit est là...

 

La galerie : Figueras et Vilanova CLIC

 

Ici comme ailleurs, le bleu du ciel, le bleu de la mer, les maisons blanches,
la roche tantôt brune tantôt rousse... et les villages perchés.
Castello d'Empuries est l'un de ceux-là. Son quartier moyenâgeux surplombe une rivière.
Il fait bon se promener dans les ruelles.

 

Sant Pere de Rodes encore plus haut. Le monastère fortifié est désaffecté. On y va pour les pierres, pour le passé conservé. Et plus haut encore les ruines du château de Sant Salvador qui courent le long de la crête de la montagne de Verdera. Vais-je y monter ? Je n'ai que des tongues aux pieds. Certes le sentier est escarpé mais seulement un dénivelé de 170 mètres. J'y vais ! De là-haut, quel panorama ! Du Cap de Creus aux côtes de France, par-dessus les chaînes de montagnes qui bleuissent en cette fin de journée. Et juste là sous les pieds le monastère fortifié et plus loin, au bout des lacets de la route, le Port de la Selva où je dormirai ce soir.

Cadaquès est admirable malgré l'afflux des touristes. Passé les champs d'oliviers, le village d'une blancheur éblouissante, descend jusqu'à la mer. Et justement dos à la mer, le regard tourné vers Figueras, voici Salvador Dali sur son piédestal.

Cap de Creus, un endroit très tourmenté, déchiqueté par l'eau et le vent. La mer est tout près, verticalement. Les voiliers soulèvent des vagues crêtées de blanc. Les rochers de formes et de couleurs surprenantes, laissent entrevoir, avec l'aide du soleil, des images fantomatiques. La végétation rabougrie peine à s'étaler sur les roches, préfère par endroit un abri dans les creux. Le vent est si puissant parfois. Des sentiers escarpés descendent jusqu'aux criques. L'eau hésite entre bleu et vert. D'autres criques ne sont accessibles qu'en bateau.
De nombreux sentiers parcourent ce parc naturel, hélas le temps me manque. Je reviendrai...

 

El Port de la Selva, petite station balnéaire, petit port de pêche bien abrité au fond d'une crique

Galerie Costa Brava CLIC

 

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Retour en France : Elne

 

En longeant la côte toujours aussi admirable, j'arrive à la frontière.
Le côté français est également très beau, hélas trop de monde, pas de place de parking, je poursuis jusqu'à Elne.
Visite de l'ancienne ville enfermée dans ses remparts monumentaux bâtis en galets et pierres de rivière.

Cliquez pour élargir les photos

 

 

Et maintenant ? Il se fait tard, trouvons un camping.
Fin août, les campings sont encore complets, ceux qui ne le sont pas sont énormes, bruyants et excessivement chers.
De village en village j'arrive à Perpignan. Il fait nuit, une nuit noire, un ciel menaçant, quelques gouttes de pluie, toujours pas de camping.
Une puissante Tramontane est annoncée.
Il est 20 h, j'entre sur l'autoroute. 447 km plus loin, j'arrive en Azurie, toujours au bord de la Méditerranée.

 

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C'est fini, mais vous pouvez aller aux Canaries si l'Espagne vous plaît ou visiter les Villes Historiques
ou encore dans d'autres Poussières du Monde

 


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Créé le 16 décembre, 2018
Modifié le 13 janvier, 2021

© Espagne 2017. Mireille Jeanjean. Les textes et les photos édités sur ce site sont la propriété de l'auteur.... sauf exception. Auquel cas, le nom de l'auteur sera cité.
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