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Il est mort
Il est mort
dans l'exercice de sa passion
Lui qui semblait indestructible
comme le roc de ses montagnes
qu'il aimait à gravir
Toujours plus haut
Comme un aimant,
le haut
l'arrachait à la terre
Le haut
l'a laissé tomber
Qu'allait-il trouver là-haut ?
L'ivresse des oiseaux
Le silence qui plane
Fascination de la peur
Aveugle insouciance
Prudence mesurée
La mort l'a pris en vol
Elle guettait embusquée dans un repli de la falaise
Elle a jeté le froid fatal
froid qui précipite la vie au fond du gouffre
sans sommation brusquement
Trop brusquement
Aile blessée, aile meurtrie
La mort n'y pourra rien
Il a laissé sur terre
la sève de sa vie
Empreinte teintée de rouge,
Rouge passion, rouge sang
par ses lèvres entrouvertes
La nuit a consumé l'espoir
Les larmes se répandent
chaudes dans l'aube blanche
Mais sa voix de soleil aux éclats de silex
Résonnera longtemps comme un écho sans fin
© Mireille 5 septembre 2005 pour Gilles J.
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Monsieur ne tambourinera plus
Il ne s'appelait pas Pierrot, ni Arlequin.
Watteau ne l'a jamais posé sur une toile de lin
Pourtant quand il se balançait là-haut
Pourtant quand il chantait, riait, se démenait, hurlait,
On se serait bien cru au Carnaval de Binche,
On se serait bien cru sur une scène d'el Commedia
Un saltimbanque, un baladin
C'était ça aussi mon copain
Un copain d'abord.
A capella, à la guitare on a chanté sur tous les tons
Des soirées Brel
Des soirées rock,
Des soirées folk, avec Dylan
J'en ai le blues à fleur de peau
Et comme dit son préféré, depuis la plage de la Corniche,
"
Cent ans après, coquin de sort, Il manquait encore"
Saltimbanque n'est qu'une image, son spectacle n'était pas dans
la rue.
Sauter sur un banc, ça oui ! Surtout lorsqu'un accusé attendait
assis, l'air miné.
Car, il savait parader sur les planches, en robe noire haut et fort
A la façon de Dottore ou de Pantalon.
Il avait pris à Matamore les gestes amples,
Mais sans rapière à la main, et ses bâtons étaient
de ski.
De confidences il faisait secrets
De bosse point du tout, même quand le diable - qui d'autre aurait
pu agir ainsi - l'a lâchement laissé tomber.
Vous l'aurez compris, il n'avait rien d'un rabat-joie, d'un trouble-fête,
d'un puritain.
La tragédie, il l'a gardée pour la fin.
On pouvait l'appeler Pierrot quand il se balançait là-haut
Celui qui l'a emporté était loin d'être Hurricane*
Juste un Blowing in the wind*
Adieu Mr Tambourin man*.
© Mireille 2 mai 2008 
* Quelques titres parmi les plus connus de Bob Dylan
Texte écrit pour un atelier d'écriture dont le thème était autour d'un prénom.
Ici "Gilles"
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J'ai rêvé...
J'ai rêvé...
Tu jouais, tu gambadais,
Tu riais et tempêtais
Ta volonté affichée
Nous laissait présager...
J'ai rêvé...
Hardie, leste et futée
Déjà dans ton berceau
Tes deux yeux grands ouverts
Nous laissaient présager...
J'ai rêvé...
Tu dévorais
Nous avons dégusté
Cinq années de bonheur
Tout laissait présager...
Je rêvais...
Puis le petit matin s'est réveillé
Sans toi
Et le voile noir du cauchemar est tombé
Rien ne laissait présager cela.
Tellement curieuse
Tu auras voulu voir
Comment on vit là-bas
Dis, quand reviendras-tu?
© Mireille 11/05/2002 pour Amalia
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