*
*
*
*

Le DIAPORAMA viendra plus tard



Au sortir de Valparaiso c'est tout de suite la brousse. Herbe sèche, cactus, puis plus rien.
Nu.
Seules les éoliennes résistent au vent du Pacifique et brassent l'air entre le ciel la mer.
Bleu blanc bleu
Blanches les longues vagues qui déferlent sur la grève.
Blanc le guano sur les îlots rocheux
Une mine à ciel ouvert, des montagnes déplacées.
Terre grise, sable gris
Quelques cabanes de mineurs, une église en planche puis plus rien.
L'aride.


Atacama
Désert de sable
De sel
De soleil
De vent
Désert où des embruns brûlants jaillissent de la terre
Où le chaud et le froid se liguent contre les êtres
Où la lumière n'est plus que flèches mortelles
Atacama
Désert

Atacama c'est aussi la terre des esclaves. Celle des résistants. Le souffle du Che rôde ici.
Les souffrances, les cris. Le spectre des torturés et disparus de la dictature est gravé dans le sable et la pierre.


Comme un fantôme ambulant, le bus traverse des villes grises.
Villes mortes ou endormies et disparaît dans un nuage de poussière.
Dans la nuit étoilée, se dessinent les dômes blancs des observatoires astronomiques branchés sur l'univers, 365 jours par an.


San Pedro de Atacama

Un petit village dans une oasis.
Maisons basses en adobe, façades ocre ou chaulées de blanc
Les rues étroites sont pavées à l'approche du centre
L'église borde la place ombragée de faux-poivriers géants.
Comme à Casablanca, je ne peux m'empêcher de froisser les feuilles et d'écraser les petites baies roses. Ca poisse et ça sent bon.
Dans le matin, les enfants partent à l'école.

 

Cimenterio (cimetière)

Des tombes toutes simples
Beaucoup de tombes
Sans noms, sans dates
Des anonymes dorment là entourés de fleurs de papier crépon fané
Tout au fond, près du mur d'enceinte, un carré de petits tumulus surmontés d'une simple croix de bois
ou entourés d'une cage de fer.
Une touche de peinture bleue, des peluches fripées, des voitures miniatures.
Chères petites âmes qui avez traversé la vie dans un souffle.

 

Mon auberge ressemble aux habitations africaines.
Aux heures chaudes on se réfugie sous l'ombre douce du tamaris maigrichon, des bambous tressés et des toiles de jute tendues en travers de la cour intérieure.
Hamacs, bancs de pierre, tables en bois offrent un salon-salle-à-manger très convivial autour d'un foyer qui, le soir venu, réchauffe l'atmosphère.

Ne rêvez pas tout cela est très rudimentaire.

Je me sens à l'aise ici à 2500 m d'altitude, dans l'immensité du ciel toujours bleu
" Sous le soleil exactement"

Il fait sec, il fait chaud, les nuits sont fraîches
L'air est si pur qu'il réduit considérablement les distances
A vu d'œil seulement
Le volcan Licancabur semble à deux pas de la porte

Je resterais bien quelque temps à San Pedro. Combien de temps ?
La crainte de n'avoir plus envie de rentrer. C'est cela qui me retient.

Haut



El Tatio

 

7 h du mat, moins 10°Celsius. Le soleil n'est pas encore levé. Nous le sommes depuis quatre heures.

Le jour pointe. Un brouillard mouvant nous enveloppe, des fumerolles blanchâtres s'élèvent vers le ciel.
Petit-déjeuner, à la lueur des phares. Le café brûlant refroidit vite. Dans les gants, les doigts durcis par le gel peinent à tenir la cuillère, la tartine, le gobelet.
Comment vais-je faire pour appuyer sur le déclencheur de l'appareil photo ? Et si l'appareil se bloque comme l'hiver 2001 au Québec ? Si le miroir refuse de pivoter ?

 

 

 


L'horizon rosit. Les vapeurs s'agitent de plus en plus. Elles s'épaississent, s'étirent vers le ciel.
La terre se réveille. L'eau glougloute, s'échappe du sol par petits jets bouillants et soudain une colonne d'eau s'élève. Un geyser que le froid pulvérise aussitôt en fines gouttelettes givrées.

Le soleil monte vite, il inonde le site qui perd de son piquant. Le froid pique toujours autant.
Une piscine improvisée attend les courageux. L'eau est chaude, c'est un plaisir. Pourtant il faudra bien en sortir. Les habits sur les pierres ont durci. Gelés.
Ce jour-là, le froid ne m'a pas quittée.

 




A l'extrême nord comme à l'extrême sud du pays, la nature est forte et violente. J'aime cette force qui se dégage de la Cordillère de Sel, de ses salars, des petits villages perdus dans l'Altiplano (plaine d'altitude). J'aime aussi la vitalité, le courage, la douceur et la beauté du peuple atacamène.

Haut


 

 

Vallée de la Lune, Vallée de la Mort
Dans l'ocre rouge et la blancheur salée
L'ombre et la lumière
Dessinent des visages,
Des formes rocambolesques
L'imagination fait le reste


Vallée de la mort

 

 

 

 

Extraordinaires paysages de la Cordillère de sel

 



Cliquez sur l'image pour voir le visage

Haut


Lagune Piedra
Aucun risque d'être changé en statue de pierre
En statue de sel. Peut-être
A peine sortie de l'eau
Les fleurs de sel éclosent sur la peau

Les lagunes ne manquent pas sur l'Altiplano. Certaines salées, d'autres douces, d'autres encore où il ne fait pas bon plonger un pied dedans, sans compter les éléments toxiques ; l'arsenic entre autres. Cependant chacune a son charme surtout quand par chance on croise un troupeau de vigognes venues brouter quelques touffes de cette herbe fine et légère qui forme la puna. Les flamants et autres oiseaux y passent leur vie, tantôt à la chaleur, tantôt dans le froid mais toujours dans la paix. C'est au petit matin qu'il faut y aller, assister au lever du soleil, quand les échassiers dorment encore, une patte tendue l'autre repliée, la tête posée sur le dos entre les deux ailes, le bec enfoui sous les plumes. On s'approche en grand silence, sans précipitation. Pas un souffle d'air, l'eau est un miroir lisse qui commence à refléter les premières lueurs de l'aube. Une si grande beauté fait oublier le froid.


Flamants des Andes
 
Flamants de Jamesdroitefl

Flamants des Andes (parina grande, Phoenicopterus andinus), flamants du Chili (flamenco chileno, Phoenicopterus chilensis) et flamants de James (parina chica (Phoenicopterus jamesi) se retrouvent ici dans la laguna Chaxa.
La vigogne vient y boire et goûter cette herbe fine caractéristique de la puna et le renard attend au bord du chemin une gourmandise jetée par la fenêtre d'une auto.

 

 


Renard

 

 

 

 


Vigogne

Haut


 

Aridité, eau poison, froid et pourtant dans cet environnement inhospitalier, subsistent encore de petits villages (Socaire, Machuca, Toconao). Chacun possède sa petite église badigeonnée de blanc. Pour survivre : élevage de lamas, culture de pommes de terre, quinoa, potagers

 


Toconao : un âne et un lama (symboles de ces villages de l'altiplano) vous regardent passer le seuil de la porte de l'église. Vous verrez le campanile en sortant, d'un blanc éblouissant sous le soleil ardent.

 

 

 


Cliquez sur l'église
 
Non ce n'est pas une maquette, c'est le petit village de Machuca posé dans une vallée de l'Altiplano chilien. A 4 000 mètres d'altitude il fait très froid et le petit ruisseau encore gelé à 10 heures passées ressemble au papier "d'argent" de la crèche, tout comme son église accrochée à la pente.



Cliquez et entrez dans le clocher de l'église de Socaire, mon amie Carolina y est déjà. De là-haut vous avez la vue sur les potagers. Les terrasses de l'époque précolombienne sont peu à peu abandonnées. Un système de canaux amène l'eau des lagunes.
Justement les lacs Miscanti et Miniques sont tout près.
Allons-y.
 

 



Miscanti à gauche, Miniques à droite

 

 

J'avais apprécié l'accueil et l'amabilité des Argentins, à San Pedro j'ai retrouvé cette chaleur, cette simplicité. Les chiliens ne sont pas avares d'affection. Ici pas de serrements de mains pas de bises jetées machinales sur les joues, non. Ici c'est des abrazos et des besos grande.

 

26 mars 2010
Devant l'incertitude de la réouverture du site de Machu Pichu, je renonce à passer au Pérou.
Demain, je prends la route vers la Bolivie, à travers l'altiplano et le salar d'Uyuni.

Haut

 

Accueil entre Chili et Argentine Chiloé Santiago Valparaiso Atacama



Mes autres pages Images et mots Poussières du monde Brindilles du monde Phototextes Etats de lune Liens Contact

Créé le 30 mai, 2011
Modifié le 25 octobre, 2018

© Chili -2010, Mireille Jeanjean. Les textes et les photos édités sur ce site sont la propriété de l'auteur...
Lisez, regardez et pour toute autre utilisation, contactez-moi.
contact