Après avoir admiré le volcan Osorno sur toutes ses faces, avoir chatouillé ses flancs du bout de nos chaussures de marche, avoir fait le tour du lac Llanquihue qui lui sert de miroir, il était temps d'embarquer vers Chiloé. De Parga à Ancud, 30 minutes suffisent pour traverser le bras de mer.

Chiloé le "Pays"de Francisco Coloane. C'est avec sa "Tierra del Fuego" que j'ai passé ma nuit d'avion entre la France et l'Argentine.

Chiloé puise son identité dans la mer
Les petites maisons basses, multicolores ont emprunté aux poissons leurs écailles. Petites tuiles de bois qui recouvrent murs et toits.
Je pense à Francisco Coloane, ce "passant du bout du monde", né ici
Il y aura cent ans cette année, le 19 juillet 1910.

J'aime cette île
Pourquoi ne pas prolonger le séjour, profiter des vergers, des prairies, des forêts, de la mer avec son lot d'oiseaux
Mouettes, goélands, courlis, vanneaux, ibis
Seigneurs de la mer qui prélèvent leur part de nourriture aux saumons prisonniers des parcs d'élevage.
La Cordillère qui égrène au loin, sur le continent, ses volcans chapeautés de blanc est un gage de beau temps.
Nous restons. Il sera toujours temps demain d'attraper un bus pour Santiago.

Bihoreau gris (Nycticorax nycticorax)

Quinchao	San Antonio	Chonchi	Achao
Puqueldon	Liucura	Ichuac	Lincay
	Castro
Les églises de Chiloé inscrites au patrimoine mondial de l'humanité (9 sur 16)

Dalcahue est un port charmant
C'est le soir, de gros chalutiers arrivent chargés de sacs "d'or" aussitôt embarqués dans des camionnettes vers une destination que je crois asiatique. La mer serait-elle devenue un nouvel eldorado ?

Chez Marisol, notre logeuse, nous ne pouvons pas cuisiner. Allons donc à la cocineria (cuisine). Une bâtisse toute ronde, avec de grandes vitres sur la mer. On se croirait sur un bateau. Au centre, derrière leur comptoir, les femmes des pêcheurs cuisinent le poisson frais. Pour une somme modique, on déguste, face au large, des mets succulents arrosés de vin blanc. "Et par-dessus tout ça" sourires et mots aimables.

Ibis à face noire - Theristicus melanopis

27 février 2010

J'ai fait un rêve cette nuit. Le lit tanguait comme un bateau. Cela va-t-il s'arrêter bientôt ?
Le matin nous réveille sans électricité, sans téléphone. Marisol agite ses deux mains, dans un geste tout à fait éloquent.
A la station d'autobus, le préposé est absent. Pas de ticket. Le chauffeur du car accepte de nous emmener : "Jusqu'à Ancud seulement !".
C'est là que nous découvrons, en même temps que les Chiliens, les premières images de la catastrophe.

Terremoto ! (tremblement de terre)
La plaque océanique de Nazca et la plaque continentale sud-américaine viennent une fois encore de s'affronter.

Ancud, Puerto Montt, Puerto Varas. Retour à la case départ.
Où aller ? Pour mon amie Josette c'est fini. Un avion l'attend à Buenos Aires, le 8 mars.
Quant à moi, repos forcé après bientôt deux mois sur les routes et des milliers de kilomètres.
Je reste à l'auberge, nous sommes nombreux à attendre l'ouverture de la route. Il y a Cléa, une étudiante française en stage à Santiago. Elle me fera connaître les spécialités du coin. Délicieuses.

Pisco sour
Un cocktail à base d'alcool de raisin, de jus de citron, de sucre, de blanc d'œuf
Le tout à verser sur de la glace pilée.
Et à déguster avec volupté

Curanto (spécialité chilotte)
Traditionnellement cuit à l'étouffé sur des pierres chaudes au fond d'un trou creusé dans la terre, le curanto est un mélange de coquillages, de viandes et de pommes de terre.

Le 4 mars je retourne en Argentine. Une journée de bus pour arriver à San Martin de Los Andes. Episode à consulter sur la page "entre Chili et Argentine"

Créé le 30 mai, 2011
Modifié le 25 octobre, 2018

© Chili-2010, Mireille Jeanjean. Les textes et les photos édités sur ce site sont la propriété de l'auteur...
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