Mer - Pêche

 

Amed

Le camionneur me dépose à l'entrée du village
Mon gros sac sur le dos, je marche le long de la plage
Je ne sais pas où je vais

 

 

J'avance

 

 

 

Tantôt des galets,
Tantôt du sable noir ourlé
De fins galons dorés tissés par le flux et le reflux
Joli graphisme
Papiers, débris végétaux, restes d'offrandes,
Des bouts de tout jonchent le sol
Il y a même des pièces de monnaie trouées
Comme nos vieux sous
Les gens auraient-ils les poches percées ?

 

 


Je sais maintenant d'où viennent ces pièces trouées
Trouvées sur la plage

 

 

 

 

J'avance

 

 

De temps en temps je me retourne
Je guette le Gunung Agung
Quand pointera-t-il son front au-dessus des nuages ?
 

Sur la côte d'Amed, l'abondante végétation cascade jusque sur la plage.
La crête de la colline est hérissée de palmiers
On dirait des sentinelles
Touffe de palmes au bout d'un tronc immense
Ils s'appellent borassus, palmyre, rondier, lontar ou palmier à sucre
Que de noms pour un arbre à tout faire !
Avec sa fibre noire on confectionne les toits des merus
Longtemps ses feuilles ont servi de support à l'écriture,
Sa sève sucrée est nourrissante
Rafraîchissante

Ou enivrante
            Quand fermentée
                          Elle devient
                                        Vin de palme

 

 

 

De découverte en découverte, j'avance

 

 

 

Les salines

 

Derrière le cordon des pirogues
Les salines se reposent pour cause de mousson
Les demi-troncs de palmiers évidés, destinés à la dernière évaporation, sont empilés
On dirait d'étranges cabanes dont le toit aura glissé à l'intérieur.
Ce cône en bambou tressé est un filtre
Seule la saumure passera
Le sable et la terre seront retenus dans le tamis

Salines d'Amed
Passez le pointeur sur l'image

Un travail de titan que celui de paludier ici à Amed
Il faut transporter les seaux d'eau depuis l'océan
En remplir les bassins peu profonds
Recueillir une première fois le sel mêlé à la boue
En remplir les filtres
Laver le mélange
Recueillir l'eau salée
La distribuer dans les troncs pour l'ultime évaporation
Récolter le sel



Salines d'Amed

Passez le pointeur sur l'image
 

 

 

 

J'ai longtemps marché sur la plage
Puis j'ai quitté le sable pour l'asphalte
Lentement avec mon gros sac sur le dos
La petite route est sillonnée de motos
Deux trois quatre parfois cinq personnes dessus
Toute une famille avec enfants et même nouveaux-nés

 

 


 

Passé Bunutan
Voici
Lipah

 

Et

   

 

 

Le jardin de Marie


Le nom est joli
L'accueil chaleureux
Le cadre charmant
Niché dans les massifs d'hibiscus
Un joli bungalow
Bambous tressés et toit de chaume
Selon la tradition balinaise

Les bananiers agitent leurs larges feuilles frangées
Au-dessus de la salle d'eau
C'est l'usage ici, la toilette en plein air
C'est là que je resterai
Un bon lieu de repos
Après les courbatures et la forte fièvre des jours derniers

       

 

 

Lipah

 

Un sentier traverse les jardins, débouche sur le rivage
Je suis là au point du jour, la première debout
La plage est déserte
Seuls des chiens jaunes rôdent
Nous nous observons, chacun sur nos gardes

 

 

Gris-bleu d'acier, l'océan enrage
Le ciel n'est pas plus sage
Le soleil devrait être levé il est déjà 6 heures
L'île de Lombok au loin est noyée dans le trouble
Grise dans ce dégradé de gris
Cliché en noir et blanc avec dans un coin du ciel
Des couleurs qui annoncent le soleil
C'est l'heure où les pêcheurs reviennent
Ils ont replié la voile au large
Le bruit des vagues couvre le ronron du moteur
L'embarcation approche, tourne, s'éloigne
Une vague en avant
Trois vagues en arrière
Danse programmée, valse-hésitation, prudence
Enfin l'homme à la barre lance sa barque sur la grève
Aussitôt des bras arrivent qui la tirent et l'emportent
Ils auront du poisson ou quelque menue monnaie
Bientôt toutes les pirogues sont alignées à l'abri de l'océan
Un cordon coloré d'énormes insectes à quatre pattes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La côte sud

 

La côte sud est plus riante,
La mer est bleue comme un ciel de beau temps
Le ciel est d'un bleu lisse comme un étang
Quelques moutons blancs passent
Nos regards perdent leurs repères
Notre esprit se trouve sens dessus dessous

 
   
  La côte sud est plus riante,
Mais ne vous y fiez pas
Regardez au loin sur la barrière
Ne voyez-vous pas ces grands chevaux blancs
Qui caracolent sur les vagues ?
Certains se jettent sur les écueils
D'autres, la bouche écumante,
Viennent mourir sur la plage.

 

 

 

 

 

 

 

Sable noir sable blanc rocher de lave galets
Vagues bleues crêtes blanches
Transparence turquoise
Quand le soleil tape en plein milieu
       
Il y a toujours une petite baie tranquille avec du sable rose
Et des arbres pour se prémunir contre l'insolation
Des femmes du village passent, proposent des massages
Leurs paniers débordent de sarongs

 

 

 

J'aime en fin de journée sentir décliner la chaleur sur ma peau
J'aime voir les tâches de lumière s'infiltrer dans le sable et s'éteindre
J'aime attendre que le soleil descende derrière les volcans
Ou plonge dans l'océan


 

 


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Créé le 31 juillet, 2009
Modifié le 25 octobre, 2018

© Bali 2009 Mireille Jeanjean Les textes et les photos édités sur ce site sont la propriété de l'auteur....
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