Côte sud-est
 
         
   

Ce 25 janvier, après maintes circonvolutions dans les rues de Cape Town, nous voilà enfin le long de la côte. Quels magnifiques paysages ! Le vent souffle, l'eau s'agite de plus en plus et nous laissons passer la promenade en bateau qui nous aurait permis d'approcher la colonie d'otaries de Hout Bay.
Hout Bay, un joli port adossé à la montagne et dont le pic Sentinel qui se penche au-dessus de l'eau, semble veiller sur la ville.

Après Hout Bay, nous empruntons Chapman's Peak Drive, la route qui longe la côte, surplombe la mer en offrant des vues splendides. Nous couperons ensuite la presqu'île pour plonger vers l'Est, vers et la grande baie, False Bay, que nous atteignons un peu au Nord de Simon's Town, par une route en lacets.

Hout Bay
Panorama vu de la route Chapman
Chapman's road
Près du Cap de B-E
Vues du Cap de Bonne -Espérance
Daman du Cap
       

C'est à Simon's Town, jolie localité aux anciennes maisons avec balcons et façades décorées, que nous passerons les deux nuits qui viennent. Un bed and breakfast tenu par un couple de Belges très sympathiques. Les restaurants du coin nous serviront de délicieux poissons.

Non loin de là, la plage de Boulders est le lieu de prédilection des manchots du Cap (Spheniscus demersus) ou african penguins comme les nomment les Anglophones. Quel faux ami ce "penguin" qui nous pousse à traduire pingouin à la place de manchot ! Ils sont là, ces élégants oiseaux noir et blanc, sur le sable clair ou sur les gros rochers arrondis et lisses qui délimitent des criques où les baigneurs s'ébattent sans craindre la force de l'océan. Envahissants ces petits palmipèdes. Sans les grillages, ils s'étaleraient dans les jardins privés et même dans les rues de la ville.

Emotion en fin de journée : un incendie nous oblige à faire demi-tour sur la route. Facile un demi-tour, sauf qu'après il faut se rappeler la conduite à gauche. On réalise un peu tard l'erreur, lorsque une voiture arrive droit devant ! Pas d'accident, mais une grosse trouille de part et d'autre.

De Simon's Town, la péninsule du Cap de Bonne-Espérance est toute proche. Une journée n'est pas de trop pour visiter ce site protégé (Table Mountain National Park), se promener dans le fynbos, admirer l'Océan qui se déchaîne sous le vent violent. Ce n'est pas un hasard si Bartolomeu Diaz l'a nommé Cap des Tempêtes.

 
 
 
   

Donc, la destination de ce 26 janvier 2008 est Cap Point (34°21'24" de longitude Est, 18° 29' 51" de latitude Est) et le Cap de Bonne-Espérance (Cape of Good Hope) (18° 28' 26" de longitude Est, 24° 21' 25" de latitude Sud), plus un petit tour à l'intérieur des terres.


On a longtemps cru que c'était la pointe la plus au sud du continent africain. Il n'en est rien. L'extrémité australe de l'Afrique est plus à l'Est, à la Pointe des Aiguilles, ou Cap Agulhas comme l'a nommé le même Bartolomeu Diaz. Ce navigateur a dressé la carte de l'actuelle côte d'Afrique du Sud. Il fit de nombreuses expéditions, avec Vasco de Gama notamment et c'est au large du Cap de Bonne-Espérance qu'il périt en 1500.

Le Cap de Bonne-Espérance ! Lieu splendide, mythique, où le vent violent venant du Pôle Sud, amène des écharpes de brume. Difficile de prendre des photos dans ces conditions. Le temps de la mise au point, paf ! le brouillard dissimule le sujet. J'ai envie d'écrire : les deux océans (l'Atlantique et l'Indien) qui se rencontrent là se livrent de rudes batailles. Hélas c'est faux, l'Océan indien n'est pas encore là.. Mais quel géant cet Atlantique pour brasser autant d'eau, avec autant de puissance ! Combien de naufrages dus aux caprices du temps et de la nature!

De plus le premier phare construit en en 1860 à 249 m au-dessus du niveau de la mer, s'est avéré inefficace, car trop souvent enveloppé dans les nuages qui s'élèvent de l'océan. En 1911, un nouveau phare a été construit plus bas.
Le vent était trop violent ce jour-là pour nous aventurer sur l'étroit chemin qui court sur la crête jusqu'à ce nouveau phare. Nous nous sommes contentées de grimper jusqu'à l'ancien, à pied, afin de ne rien perdre de cet environnement exceptionnel. Là, protégées par des garde-fous en béton, nous avons pu admirer de part en part la rage de l'eau contre les escarpements de la falaise rocheuse. Drôle d'ambiance. Etrange.
Le premier phare tout rond, surmonté d'un toit rouge au sommet duquel vire une girouette, est posé sur une plateforme entourée d'un haut mur de béton. Près de lui, un panneau indique diverses directions et leur distance : Paris, Pôle Sud, New York… On a vraiment l'impression d'être au bout du Monde.

De là-haut, quand le temps le veut bien, on domine le Cap de Bonne-Espérance et cette jolie plage, enchâssée entre les deux pointes. De longues vagues, vertes, bleues, turquoises viennent écumer sur le sable blanc. Tentant de loin.

Nous empruntons aussitôt le sentier qui serpente à travers la végétation typique de la côte de la province du Cap : le fynbos. Il rappelle le maquis corse avec ses buissons fins, aux feuilles vernissées, étroites ou épaisses et gorgées d'eau. On dénombre une quantité de plantes endémiques et notamment les protéas, emblème de l'Afrique du Sud.
On ne sait où donner de la tête, il y a toujours une fleur, une espèce à découvrir parmi ce tapis qui déploie ses nuances de vert du plus foncé au presque blanc.

Et les oiseaux où sont-ils ? Sont-ils à l'abri de ce vent violent qui oblige parfois à s'accroupir pour éviter d'être bousculées ? Les oiseaux de mer, eux sont bien là : albatros, pétrels et autres goélands s'élancent dans le ciel, plongent dans les vagues tumultueuses, rejoignent leurs nids dans les anfractuosités de la falaise. Une colonie de cormorans occupe un immense rocher incliné vers l'eau, pareil à une base de lancement.

Au passage, on jette un œil sur cette jolie crique. Un long escalier en bois permet d'y accéder, nous descendrons au retour. Fouler ce sable si fin, glisser un pied dans l'eau, ramasser des coquillages, découvrir ce couple d'huîtriers de Moquin. Endémique d'Afrique du Sud, cet oiseau noir aux bec, yeux et pattes rouges est menacé d'extinction. Il ne resterait que 5 000 individus.
Cette plage, cette eau... C'était tentant de loin, impressionnant quand on se trouve sur la plage.
Un orteil, un pied, deux pieds, le vacarme du vent et de l'eau, la hauteur des lames découragent d'en faire plus.

Pour l'instant nous poursuivons notre chemin et parvenons au sommet du fameux rocher. Le Cap de Bonne-Espérance. La prudence nous oblige à rester assises au sol. Le vent a redoublé de violence. On fixe cet instant tant espéré !

Fatiguées de vent, de soleil, de chaud et de froid nous reprenons la voiture vers la mer, vers cette route qu'on aperçoit en bas. Le panneau (triptyque) est là qui indique ce lieu mythique. Nouvelle photo qui permet en plus de mémoriser latitude et longitude de l'endroit.

La côte est belle, l'eau toujours aussi agitée, aux couleurs changeantes. Quelle surprise de trouver des autruches sur la plage. Un peu plus loin ce sera au tour des babouins chacma de faire l'attraction.

Il reste encore un peu de temps avant la fermeture du parc national, on en profite pour faire un autre détour. Après avoir croisé des bonteboks (antilopes) au repos, un troupeau d'autruches galopant, la route se termine, là, devant un étang. Une nuée d'ibis sacrés s'envole à notre approche. Il est tard et on doit renoncer à la promenade pédestre.

 

 

 

 

Cap de Bonne-espérance
Cape Point
L'ancien phare
L'océan à l'aplomb de Cape Point
Dans le fynbos

 

Entre les deux caps, la plage
Bonteboks
babouins chacma
Autruches
Lézards (à droite, le cordyle noir)
         

 

 

 
 
 
 

Des algues monstrueuses. CLIQUEZ


D'autres aux couleurs chaudes


Patelle barbara, Famille Patellidae


Qui se cache dans la coquille ?


Recto verso, cliquez !


Passez le pointeur sur l'image pour voir
les détails de cette Inversidens japanensis ??
de la famille Unionidae ??

 

 

 

 

Le 27 janvier, nous poussons un peu plus vers l'Est, mais il faut se rendre à l'évidence, nous ne pourrons atteindre le Cap des Aiguilles et assister à la rencontre de deux Océans. Tant pis, nous continuerons le long de l'Atlantique. Baden Powell drive, puis Faure marine drive nous emmènent jusqu'au bout de False Bay, le cap Hangklip. Des panoramas splendides (Fish Hoek, Kalk Bay, Muizenberg...). Les plages de sable blanc alternent avec des criques rocheuses, l'eau varie entre turquoise et outremer, avec de longues vagues mousseuses et des moutons caracolant au large, à moins que ce ne soit les chevaux blancs de Poséidon luttant contre Eole...
Kogel Bay et ses lames prisées par les surfers, Rooiels Bay, Pringle Bay... Mais quand on se perd, quand on emprunte par erreur une piste à travers les sables, on a la surprise d'arriver... si ce n'étaient quelques pêcheurs du dimanche... au bout du monde.


Marée basse, rochers multicolores, quelques flaques grouillantes de vie, coquillages étranges, algues diverses. Posées sur les rochers, enchevêtrées sur le sable à la lisière des vagues, de monstrueuses algues brunes, d'une longueur impressionnante. Elles sont là, déracinées. Au bout d'un gros et long tuyau noir, genre tuyau d'arrosage, le thalle formé de longs rubans ébouriffés.
Les oiseaux sont nombreux sur cette grève rocheuse et isolée.


De petits oiseaux (sand piper ou sanderling) viennent dans cet embrouillamini dénicher leur nourriture.


Une colonie de sternes s'agitent en criant, un huîtrier de moquin attend, solitaire sur son rocher, un couple de goéland du cap (Larus Vetula), des cormorans et autres oiseaux de mer.
En retrait dans le fynbos, un phare à demi dissimulé dans la brume.

 

Simon's Town
                 Kagel Bay
Rooiels            
Pringle Bay

 

 
       
 

 
 
 
 


Eucalyptus d'Hermanus


Be carefull !


Stellina Warburg aimait venir là

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Impossible de s'arrêter là, encore quelques tours de roues jusqu'à Hermanus. Bien sûr les baleines, en cette saison, naviguent sous d'autres latitudes. Qu'importe, la ville est calme, le backpakers accueillant. Une grande maison face à un terrain vague où on va découvrir une variété d'eucalyptus (Eucalyptus ficifolia ? red flowering gum ou une autre espèce ?), avec des fleurs rouges pour l'un et roses pour l'autre.

Demain nous reprendrons la route en sens inverse et ferons une halte à Betty's Bay pour visiter le jardin botanique Harold Porter.
Une variété impressionnante de plantes, avec des reconstitutions de paysages selon les anciennes cultures, celles des différentes tribus qui vivaient autrefois dans la région. Des panneaux explicatifs retracent la richesse du patrimoine.

Des extensions sauvages du jardin nous emmènent sur les pentes des collines parmi les buissons de protéas. Outre les plantes, on peut dénicher de minuscules caméléons qui se dorent au soleil brûlant de cette fin janvier.
Parmi ces zones à l'écart, l'une s'enfonce dans une gorge. La Gorge du Léopard. On vous confie la clé pour accéder à ce lieu isolé. Un sentier étroit, escarpé par endroits, puis des échelles conduisent jusqu'à la cascade où des flaques de soleil rouge dansent dans l'eau de la chute.
Nous n'avons croisé ni léopards, ni babouins et n'avons pas vu de serpents dangereux comme met en garde la pancarte sur la porte.

 

Quelques vues du jardin
Grenouille

 

 

Protéas
Rivière canalisée
   
 
Tortue
Caméléon
 

 

 

La gorge du Léopard

 

 

 

Eucalyptus d'Hermanus
       
 
       
 

 

 

 

Après une longue et intéressante visite de ce jardin botanique et maints égarements routiers, nous retrouvons la ville du Cap. Nous sommes le 28 janvier, il ne nous reste plus qu'une petite journée pour grimper à la Montagne de la Table. Nous choisissons un hébergement proche du départ du téléphérique. L'itinéraire est fléché. Pratique !
Le backpackers sur New Church street, est une enfilade de couloirs, de cours pour relier les différentes maisons. Portes cadenassées, codes d'entrée, fenêtres à barreaux, impasse gardée pour protéger la voiture. On avait oublié les dangers de la ville.

 
     
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Créé le 10 juin 2008
Modifié le 10/06/08

©Afrique du Sud 2008 Mireille Jeanjean. Les textes et les photos édités sur ce site sont la propriété de l'auteur... Lisez, regardez et pour toute autre utilisation, contactez-moi. • Contact (Attention, l'adresse est volontairement erronée, facile de rectifier)