Johannesburg
 
 
         
 

24 janvier 2008. C'est après un petit saut par-dessus Madagascar, que j'ai posé les pieds pour la première fois en Afrique du Sud. Johannesburg (Jo'burg pour faire court) m'accueillait. Après une attente d'une heure, dans le hall de l'aéroport, le temps de me familiariser avec la langue, de repérer le bureau de change, et le point information, ma compagne de voyage arrive de Paris. Bien rôdées les filles, décalage horaire maîtrisé à la perfection !

Dommage qu'on nous ait rebattu les oreilles avec la dangerosité de la grande Métropole. Ca coince un peu.

Recherche d'un hébergement proche de l'aéroport, car demain à l'aube, nous décollons pour Le Cap. Contact avec Magali, jeune française installée à Jo'burg. Contact établi, rendez-vous ce soir chez Moyo, dans un de ces quartiers entièrement sécurisés : Melrose Arch. C'est là que nous ferons connaissance avec la gastronomie sud-africaine et le délicieux vin de ce pays. Se laver les mains avant de manger est nécessaire et donne l'occasion de visiter les toilettes les plus extraordinaires au Monde ! Un artiste s'est abandonné, là, à l'imagination créative.

Aller-retour en taxi. Aïe !

 
       
 
Petit montage, petite idée
Admiration
Aération
Dégustation

Leçon de dégustation, réussie
 
       
 

La nuit, à part les taxis et de rares voitures particulières, la ville est déserte. Seules des silhouettes lumineuses animent les façades des immeubles.

 

 
       
 


Le diamant, c'est le nom de ce building
qui ressemble à un diamant taillé

Jo'burg, immense métropole, capitale du Gauteng, est une ville bien particulière. Ici pas de centre, mais un puzzle de quartiers : quartier des affaires, quartier culturel, townships….

Les bidonvilles, townships, comme on les appelle ici, sont omniprésents et quand ce ne sont pas des quartiers misérables, espoir d'un monde meilleur pour tous ces gens venus d'ailleurs, ce sont d'anciens bâtiments - autrefois bureaux où l'argent circulait ou les affaires se faisaient et se défaisaient - qui au fil des ans se sont trouvés squattés. Je pense au quartier d'Hillbrow, réputé très risqué, où l'on ne doit en aucun cas s'aventurer peut-on lire et entendre.

Perdues dans la grande ville, avec ses signalisations difficiles à interpréter, ses noms de rues notées parfois à même le trottoir et impossibles à lire quand on se trouve au volant. On avance au "pifomètre", avec quelques repaires comme les placards publicitaires aperçus une semaine plus tôt. Produits internationalement connus (qui s'étalent en rouge et blanc) scintillent en haut des buildings de verre et d'acier. Lorsque les célébrissimes marques ont fait place aux marques de misère sur les immeubles délabrés, aux vitres brisées, aux balcons lézardés, aux rambardes tordues, on a compris. La rue était jonchée de papiers et détritus ; une fourmilière humaine se pressait vers une pitance à dénicher dans les poubelles, à mendier autour des derniers étals du marché.
Il était midi dans Hillbrow, nous cherchions une issue pour quitter ce quartier où personne ne nous a inquiété, même pas regardé !

 
       
 

Après cela, le hasard nous mène dans un espace aéré, une belle esplanade bordée par le musée africain et le market théâtre, ancien marché de fruits et de légumes. Nous reconnaissons Newtown, quartier en pleine rénovation.

 


Cliquez l'image
pour agrandir la vue du quartier de Newtown

Nous garons la voiture sur le parking gardé, téléphonons à nos amis et après avoir bu un café dans un de ces bars à la mode qui diffusent à tue-tête de la musique pour une jeunesse dorée affalée dans de confortables canapés en simili cuir, nous allons à pied faire un petit tour du quartier.

Sur l'esplanade et le long des rues adjacentes, des alignements de statuettes en bois, bustes des différentes ethnies. Joli. Plus loin, un petit marché de souvenirs. Les gouttes de pluie font plier boutique aux marchands ambulants, des Africains venus des quatre coins de l'Afrique, vendre les produits de leur pays. Un de ces marchands, nous entendant parler français, s'est approché. Il est originaire du Mali. Depuis le mois de mai, des attaques contre les étrangers frappent ces populations.

 


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La pluie s'intensifie, Magali n'arrive pas, nous nous abritons dans l'entrée du musée et engageons la conversation avec le gardien qui se fait un plaisir de nous raconter son pays.

   Le pont Mandela, CLIQUEZ

Nos amis comme guides, nous reprenons le volant vers notre hébergement pour la nuit : the backpackers Ritz, rien que ça ! Bel endroit, hyper sécurisé, excellente nuit dans le calme du jardin.


 
       
 

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Ce soir une nouvelle traversée dans la ville illuminée. Cette fois c'est le quartier de Sandton qui nous attend et son Mandela's square. Une immense statue de Nelson Mandela trône à l'entrée de la place. Tout autour s'ouvrent bars et restaurants. Nous choisissons le Butcher shop and grill pour déguster, comme le nom le laisse deviner, de la viande. Un Cabernet Sauvignon du pays accompagne agréablement le repas.
La viande est un mets de choix en Afrique du Sud. Elle est énormément consommée, comme nous le verrons encore au camping du Pilanesberg.

Demain, dernier jour, sera consacré à Soweto. Journée à pied et en mini bus.

 
       
 

On voit bien que le dernier Sommet de la Terre
qui s'est tenu à Johannesburg en 2002
avait comme priorité : l'eau.

 

 

 

Immense township, des millions de matchboxes

 

Qui se cache derrière ces cheminées ?

4 février 2008, le dernier jour est arrivé.

A la première heure nous allons ramener la voiture à l'aéroport. Quelle circulation ! Début de matinée, heure de pointe, file d'attente. Retard.
Magali nous dépose ensuite à Rosebank où Isaac doit retrouver un ami. Les deux garçons nous serviront de guides et chaperons à travers les rues de l'immense ville et jusqu'à Soweto (SOuth WEstern TOwnship).

Soweto, le township le plus célèbre, tristement célèbre, d'Afrique du Sud par sa résistance durant l'apartheid. Ses matchboxes, petites maisons parallélépipédiques, construites sur le même modèle, le plus souvent en briques, rappellent des boîtes d'allumettes. C'était au tout début, les logements des travailleurs des mines. Car il ne faut pas oublier que Johannesburg est né en 1886 quand fut découvert par hasard un filon d'or. Aussitôt les prospecteurs affluèrent. Ruée vers l'or. Johannesburg, en zoulou se dit "eGoli", c'est à dire "la cité de l'or". La région : le « Gauteng » signifie en tswana "lieu de l'or"

 

Revenons à Soweto. De Nelson Mandela, nous avons visité la maison et à deux pas de là nous sommes passées devant la villa de l'archevêque Desmond Tutu. Deux prix Nobel de la paix, à deux pas l'un de l'autre, dans cette township qui a vu et supporté tant de violence.

Un musée retrace les épisodes de la lutte contre l'apartheid. Très émouvant, révoltant, à la limite du supportable.
L'émotion commence sur l'esplanade du musée, devant le mémorial en hommage à Hector Pieterson, enfant de treize ans lâchement tué d'une balle dans la tête devant son école. C'était, il y a à peine 32 ans, le 16 juin 1976.

 

TO HONOUR THE YOUTH WHO GAVE THEIR LIVES IN THE STRUGGLE FOR FREEDOM AND DEMOCRACY

 

Nous rentrons à Joburg avec les embouteillages du soir, l'orage et des trombes d'eau.

Juste avant l'orage, par la fenêtre du bus, j'ai pu photographier deux stades ( Ellis et Soccer City ??? on dirait), en pleine rénovation pour accueillir le mondial de 2010.

 
       
    Notre séjour s'arrête là. A minuit nous nous envolerons vers Nairobi où nous ferons une courte escale avant de redécoller, au petit matin, pour Addis-Abeba.  
     
Johannesburg
 

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Créé le 10 juin 2008
Modifié le 25 octobre, 2018

©Afrique du Sud 2008 Mireille Jeanjean. Les textes et les photos édités sur ce site sont la propriété de l'auteur... Lisez, regardez et pour toute autre utilisation, contactez-moi. • Contact (Attention, l'adresse est volontairement erronée, facile de rectifier)