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Plus large, CLIC sur la carte
Toujours
sur la route de la soie,
voici le Kirghizistan.
Les nomades de ce pays sont
devenus semi-nomades.
En
cette époque de l'année
ils entreprennent la
transhumance
vers les pâturages d'altitude.
Ce pays
offre de grands espaces,
de belles montagnes encore
enneigées,
de vastes plateaux verdoyants
en ce début de printemps.
Des cours d'eau dévalent
les pentes et vont alimenter
les nombreux lacs.
Le Naryn daria
et le Kara daria forment
le Syr daria qui ira se jeter
dans
la mer d'Aral s'il ne s'épuise pas
avant ...
En cette
fin du mois de mai, les cols
sont à peine ouverts,
les cantonniers rafistolent
les dégâts du gel, les bêtes sont en marche.
Vaches et veaux, moutons
et agneaux, chèvres et cabris
encombrent gentiment les
routes. Les bergers à cheval
contiennent ces énormes
troupeaux. Les enfants prennent
plaisir à donner
un coup de main.
Les nomades
commencent l’installation
des yourtes près
de l’antique roulotte qui semble-t-il a passé l’hiver
sous la neige.
Le carré de terre déjà labouré est
prêt pour les semences car à des kilomètres
du village ou de la ville
il faudra bien pourvoir à alimenter
la famille. Déjà les poules et les coqs se régalent
de nourritures fraîches.
Les
yacks sont là aussi
ainsi que les chevaux, juments
et poulains.
Petite anecdote.
C'était à Son Koul, à l'heure
du goûter. On me propose
un bol de lait à
la place
du thé habituel. Je goûte
et lui trouve outre une pointe
d'acidité, un drôle de goût que
j’attribue à certaines
plantes qui ne poussent qu’ici dans ces vallées
d’altitude. Je ne repousse pas mon bol, je ne fais pas
de grimace, je bois par petites
gorgées tandis que les
locaux dans la yourte se
servent et se resservent.
Un oeil moqueur me surveille,
un sourire aux lèvres l'accompagne. Le geste significatif
de la traite
manuelle des vaches est sensé me mettre sur la
voie… lactée
pour le coup.
Pas de mots
superflus, compréhensibles uniquement par les habitants
des
campagnes et si certains ont quelques notions de russe,
ils ne peuvent l’écrire. Mon petit logiciel de traduction
sans clavier
cyrillique est
inutile.
Depuis je sais
que j’ai bu de l'airag (ou koumis), lait de jument fermenté.
Arrivée à Osh, je ne m'éternise pas
et le surlendemain je file
dans
la vallée de l'Alaï.
J'enchaîne ensuite le lac
Toktogul, puis le lac Lessik
appelé aussi Issyk-Koul et enfin le Son-Koul. Je garde
la capitale pour
la fin du
séjour, avant de passer au
Kazakhstan.
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Ouzbékistan à l'ouest,
Kazakhstan au nord,
Chine
au sud-est, Tadjikistan au
sud,
Le Kirghizistan, ancienne
république de
l'URSS,
est
indépendant depuis le 31 août 1991.

Rouge
et jaune les couleurs du
pays.
Le
jaune est un soleil aux 40
rayons
pour
les 40 tribus kirghizes
L'anneau
rouge barré de
deux séries
de
trois bandes rouges symbolisent
le
faîte
de la yourte.


Blason
du pays
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Bishkek |
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Jolie petite capitale
Moderne
Calme
Fleurie
L'eau jaillit de nombreuses fontaines
s'écoule en canaux qui alimentent les parcs et autres espaces verts
Il
fait bon s'y promener,
même la nuit
Les
habitants se mettent
en quatre pour vous aider
à trouver votre destination
ou retrouver votre
chemin
La
montagne n'est jamais bien loin
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Reflet |
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de page
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Osh

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Sulaiman
mountain
C'est à Osh que j'arrive au Kirghizistan. Sans guide
il est difficile de trouver un hébergement. L'auberge
de jeunesse espérée est complète. Finalement,
avec l'aide d'un étudiant, je trouve un hôtel
de luxe avec une belle réduction.
Plus que le lit confortable et
la salle de bain moderne, j'apprécie le
buffet du petit déjeuner copieux et varié. Un vrai repas complet
!
Un jour pour visiter la
ville. Monter à Soulaiman-too, le trône de Salomon.
Cette montagne, reconnue par la
culture musulmane, était
un repère sur la route de la soie. Le site est maintenant
inscrit au patrimoine mondial.
De là-haut la vue embrasse
toute la ville.
Je descends par
l'autre versant, qui plus tôt dans la saison, était couvert
de coquelicots.
Aujourd'hui
mes pas brisent les herbes brûlées de soleil. |
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De retour en ville, je fuis la zone
organisée pour le tourisme de masse : yourtes à étages,
luxueux jardins, cafés, restaurants, boutiques comme
chez nous. Pour ma petite faim j'entre dans un minuscule
restaurant fréquenté par les travailleurs kirghiz
pendant leur courte pause, je commande une de ces soupes
locales qui flattent les papilles ...
Pour finir la journée, je traverse le marché qui
s'étale de part et d'autre du torrent, je longe le
parc avec sa fête foraine permanente.
Et chose importante : trouver la gare routière et le marchroutka (taxi
collectif, taille mini-bus) qui part demain pour Sary Mogol. |
Vous pouvez maintenant aller
visiter la ville
 
Au fond de la vallée de l'Alaï,
barrée par la chaîne du Pamir
qui sépare le Kirghizistan
et le Tadjikistan, est le petit
village de Sary Mogol à 3000
m d'altitude. Un autobus fait
la navette chaque jour depuis
Osh. Il est tôt ce matin sous
le pont irrespirable qui sert
de gare routière. Attendre 3
ou 4 heures avant de partir ?
Respirer les fumées des pots d'échappement
? Non ! Je
trouve
un paysan venu faire son marché
à la ville avec son petit garçon.
Pour quelques sums (monnaie locale)
de plus que le bus il m'emmène dans sa vieille
voiture genre Trabant ou Lada.
Un partie de l'argent servira
à payer l'amende pour excès
de vitesse ! Un trajet bien
sympathique avec cet enfant de
4 ou 5 ans sagement installé sur la banquette
arrière qui, entre deux sommes, mange
une pomme, un bout de concombre
ou une boule de kurut, pas vraiment
du fromage mais du lait fermenté
séché et durci. Une spécialité
des nomades d'Asie centrale.

La route est magnifique, elle
grimpe en lacets jusqu'à 3615
m. Là-haut
le paysage est aride, rochers,
pierres, absence de végétation,
nu. Après
le col, le regard embrasse la
chaîne enneigée des monts
de l'Alaï ... Époustouflant
! A la fin le garçonnet pousse
comme moi des Summum, Ohhh, Waouh,
Beautiful ! Au retour nous repasserons
le col avec pas mal de neige.
Stressant quand on connaît la
configuration de la route. Mais
le chauffeur du bus est très prudent.
Le conducteur de la guimbarde me dépose dans une petite
guesthouse. Accueil agréable.
Un lit avec de bonnes couvertures,
épaisses et lourdes , le petit
déjeuner et le
repas du soir. Il y a déjà trois
Français dont Fanny avec qui je
partirai le lendemain au camp de
yourte du CBT à 25 km du village, au bord du lac Tulpar à 3500
m d'altitude, au pied du pic Lenine
(7134 m).

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L'aller en jeep jusqu'au kilomètre 20, la piste
n’étant pas praticable en cette saison. Nous
grimpons les derniers kilomètres à pied dans
un décor majestueux qui laisse entrevoir des lacs
encore gelés.
Les marmottes nous sifflent, les yacks dressent la tête au-dessus des crêtes
grassement fournies en herbe nouvelle. Le soir ils viennent dans l’enclos
manger autour du container qui nous sert de cuisine, salle à manger et
chambre car le temps n’a pas encore permis l’installation des yourtes.
De petits oiseaux courent d’un buisson à l’autre, déploient
leurs ailes pour de courtes envolées rapides qui nous détournent
de leurs nids à même le sol. Les petits déjà nés
ou à naître sont bien protégés. |
Le froid tombe plus vite que
la nuit. A peine le soleil
a fini de rosir les sommets
enneigés que nous nous
calfeutrons
autour
du poêle.
Pas
de
veille,
après
le
repas chacun s'emmitoufle dans son sac de couchage.
Longue nuit
frisquette. |
.
Au
réveil,
de fins flocons de neige tombent d'un ciel gris.
Pas le temps
de musarder,
de
longs kilomètres à pied nous
attendent pour rentrer au village.
Le
lendemain matin, 7h30,
retour à Osh, en bus sur une route enneigée
Pour
la galerie, choisissez les
bons guides
 
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Toktogul

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De Osh à Toktogul la route traverse
de nombreux cours d'eau que le ciel, la terre, le soleil
se plaisent à habiller de différentes couleurs.
Les hommes quant à eux les contraignent à stopper leur course, à leur
barrer le chemin et le garder un temps prisonnier derrière de hauts
murs de béton.
C'est ce qui est arrivé au Naryn, une des branches qui forment de Sry
Daria. On comprend pourquoi ce fleuve n'alimente guère la mer d'Aral.
Le plus grand barrage du Kirghizistan a donné naissance au grand et
beau lac de Toktogul.
Les sommets s'y reflètent, les oiseaux y piaillent,
l'herbe nouvelle couvre,
côté ville, les collines,
jusqu'au galet qui bordent
l'eau, le terrain est laissé à d'énormes
troupeaux de brebis. Quelques
pêcheurs taquinent les poissons. |

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Je rentre en traversant un hameau de cultivateurs.
Quelle surprise en approchant
de ma guesthouse de découvrir ce symbole
de la période soviétique !
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Lac
Lessik

Après une longue et belle route à travers
de hautes chaînes de montagnes, un col à
peine ouvert, quelques ruisseaux
qui caracolent vers la vallée,
voici le lac Lessik ou Issyk Koul,
le plus grand lac du pays entre
les monts Célestes et les sables
rouges (d'autres sables rouges
que ceux dont parle Ella Maillart
*). Issik signifie chaud en kirghiz.
Malgré
ses 1600 m d'altitude, il ne gèle pas en hiver. De nombreux
cours d'eau l'alimentent, mais
aucun de s'échappe de cette cuvette
entourée de hautes montagnes avec des sommets dépassant
les 7000 m.

Le
village de Kaji Say sur la rive
sud du lac a été
florissant à l'époque soviétique,
aujourd'hui tout paraît abandonné.
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Nous sommes hors saison et trouvons
avec beaucoup de mal une guesthouse
fermée. En retrait de la plage,
parmi une végétation luxuriante où gambadent
des
écureuils, de nombreux bungalow. Certains
ressemblent
à de petits châteaux. Le propriétaire nous
montre deux chambres avec salle d'eau
dans un état pitoyable. Deux heures
plus tard on croit rêver. La fée
de Cendrillon n'aurait pas fait mieux.
Nos chambres semblent issues d'un
palace.
Pour manger, il y a une épicerie mal achalandée et des deux
restaurants l'un se déclare fermé,
quant à l'autre, la dame a pitié
de moi. Sa soupe est bonne et le
wifi fonctionne.
Le lendemain je visite ce grand centre touristique sans touriste.
Je retourne sur la plage. Les nuages
cachent les monts Célestes
(Tian Shan), je vais donc marcher
dans les sables rouges. Ces collines
rouges striées sont
une intéressante curiosité.
* Ella Maillart a aussi parcouru l'Ouzbékistan.
C'est là qu'elle a traversé le désert Kyzyl
Koum (le désert
de sables rouges) à l'Est de la mer
d'Aral

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Son
Koul 
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Deuxième expédition, vers le lac Son Koul cette
fois, toujours au Kirghizistan.
Quelle aventure!
Eh oui, trajet à cheval
pour la première
fois de ma vie ! Et qui plus est dans la montagne.
Deux demi-journées.
La première nous conduit, un Allemand, le jeune
guide de 17 ans à peine et moi dans un camp de nomades installés pour
l’été dans l’alpage avec veaux, vaches, moutons,
chevaux. Facile pour se mettre "en jambe", si l'on
peut dire cela.
Le lendemain l’itinéraire, un peu plus délicat, grimpe
dans les caillasses jusqu’à un col précédé
d'un important névé.
Les chevaux s’enfoncent jusqu’au ventre et nous les deux
voyageurs attendons à l’écart que le guide parvienne à faire
passer les chevaux récalcitrants.
Après le col, une jolie
vallée
herbeuse descend en pente douce jusque sur les rives du lac.
Un troupeau de moutons broute sur le flanc d'une colline.
Il nous aura fallu six heures de chevauchée pour atteindre le
nouveau camp de nomades.
Peu de yourtes encore au bord du lac, mais les deux jours qui suivent
vont voir l’élévation des tentes malgré les
chutes de neige.
Le lendemain de notre arrivée, au réveil, tout est
blanc, le surlendemain tout est blanc de neige gelée qui craque
sous les pieds.
Les matins me voient dès 6 heures, dehors appareil en main les yeux posés
sur les montagnes, le lac, le ciel qui ne sait s’il
doit s'embrumer ou se dégager.
Avec le jour les chevaux et les tout jeunes poulains sortent de leur abri.
Viendront ensuite les brebis et les agneaux.
Voilà le dernier jour, un taxi vient nous chercher. Sortir de la cuvette
du lac
avec toute la neige tombée relève d'une dextérité incroyable
du chauffeur. La
piste est boueuse, on sent bien que ça glisse ...

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Créé le
27 août,
2019
Modifié le
31 mai, 2022
© Asie
centrale
2019, Mireille
Jeanjean.
Les textes
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