Ce n'est pas fini, à la fin du
19è siècle :
invasion des
Russes
Au 20ème siècle, après
la chute du tsarisme
en Russie, c'est l'époque
soviétique. L'Ouzbékistan devient une république
d'URSS
Depuis le 31 Août 1991
le pays est indépendant
C'est une République
laïque
Tachkent est la
capitale
On y parle Ouzbek
et Russe, rarement l'anglais hélas pour nous pauvres voyageurs. Heureusement
le
numérique
pallie
la difficulté grâce à de petits logiciels de traduction.
Les religions du début de notre ère ont disparu sauf un petit groupe
de zoroastriens.
De
l'époque
russe
il
reste quelques chrétiens orthodoxes. Le catholicisme et le judaïsme
sont peu
représentés.
La
religion
musulmane
est
majoritaire
à 94%
N'oublions pas l'aventure commerciale
de la route de
la soie. Elle commence au 2ème siècle avant
JC et poursuit
son essor jusqu'au
XVème siècle quand
les Européens ont ouvert des routes maritimes vers l'Asie
du sud et ses épices.

Cliquez, élargissez cette
photo prise sur un mur de Khiva
De (et vers) la Perse, de la Chine, de l'Inde et même
de la lointaine
Europe, les diverses
routes de la
soie sillonnent
l'Asie centrale
et convergent
dans l'actuel
Ouzbékistan.
Boukhara et Samarcande
en sont le carrefour.
La soie et bien
d'autres marchandises
et techniques
et religions
transitent par
ces voies. Tissus
précieux
et tissu de coton,
pierres précieuses,
ambre, ivoire,
encens, épices, fer, cuivre, argent arrivent en Europe.
Les Européens vont aussi découvrir la boussole,
la poudre à canon, le papier-monnaie, l'imprimerie...
Ils apprendront
le travail des
métaux, la culture,
l'élevage et notamment l'élevage
du ver à soie.
En sens inverse, la Chine reçoit de nouvelles religions (citées
précédemment) et les chevaux très résistants d'Asie
centrale.
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de page
Tachkent 
23
avril 2019, j'arrive du sud de l'Inde où je
croulais sous la chaleur
depuis plusieurs semaines.
A Tachkent 20°C
de moins, rien que
ça ! Quelques gouttes
de pluie rafraîchissent
un peu plus l'atmosphère.
Heureusement à l'auberge
de jeunesse, l'ambiance
est douce.
Ici, les distributeurs
ne délivrent
que des Dollars transformables
ensuite en Sums, la
monnaie locale. Seule
la carte visa est acceptée pour retirer des billets verts.
La
pluie ne va pas m'empêcher de faire
un petit tour en ville.
A pied, en métro, en bus. Une cité très
aérée
aux larges avenues
bordées d'immeubles
sévères. Tout
cela reste froid à l'image de l'URSS et de la
Russie. Les nombreuses
places, les fontaines,
les parcs agrémentent
le paysage.
Les gens
sont très accueillants, souriants,
prêts à vous aider absolument. Le must c'est dans
les transports : la
gent masculine, les
enfants, les jeunes
(filles ou garçons) cèdent
leur place aux dames
et aux personnes âgées ! Ça change de l'Inde
et il faut bien le
dire de chez nous
aussi.
Il a plu, il pleut,
pleuvra-t-il encore
demain ? Demain je quitte
la capitale pour Samarcande.
2h seulement dans le
TGV ouzbek.
De
retour de Khiva après toute une nuit dans le
train voilà Tachkent
sous le soleil !
Une journée pour terminer ma
visite. Ce sera le vaste bazar
de Tchorsou. Sous l'immense
dôme bleu et tout autour dans des
annexes, on trouve de tout.
Chaque zone est spécialisée
: ici la boulangerie-pâtisserie, tiens du sucre candi, j'ai
cru de la résine ! Là la
viande, ailleurs fruits et
légumes, une variété innombrable
de fromages, crème..., des pyramides d'épices, des
plats préparés
surtout des salades colorées
et parfumées, sur les trottoirs alentours, des outils, des
bijoux et encore et encore...des
tissus, des chaussettes...
il y en aurait pour des jours.
Mais demain matin le train
pour la vallée de Ferghana. Andijan
exactement à la
frontière
du Kirghizistan.
 
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Comme Ella Maillart, "Je vais visiter une ville dont je
ne sais rien que la magie de son
nom".
Magie
que j'ai découverte en lisant Amin
Maalouf, "Samarcande, la plus belle face que la Terre ait
jamais tournée
vers le soleil "
Bien avant eux, Edgar Allan Poe s'extasiait
: "Et maintenant,
promène ton regard sur
Samarcande !
N'est-elle pas
reine de la Terre ?"

La ville m'a charmée avant même d'y arriver. Le
train file
à travers les champs de coquelicots
du printemps naissant. Le choc se
produira plus tard. Oui un choc,
une émotion forte à vous remplir
les yeux de larmes prêtent à déborder
à la moindre parole, à la moindre
pensée. Juste se laisser porter d'une médersa à une
mosquée,
d'une cour à une ancienne cellule
devenue échoppe, d'une statue à un
mausolée, cénotaphe ou tombeau et partout les
dômes
bleus, verts, lisses ou cannelés et partout des calligraphies,
céramique, bannai, mosaïque, étoiles, .
..

Cliquez,
agrandissez CLIC
   
Mieux voir la finesse du travail
, CLIC
J'ai arpenté à pied pendant plusieurs jours les
nombreux quartiers de la cité ancienne, outre
le reghistan (place publique autrefois
sableuse), j'ai admiré Gour Emir, le mausolée
de Tamerlan), Cha-i-Zinda, la grande
nécropole, La mosquée
et le tombeau de Bibi Khanoum l'épouse
favorite de Tamerlan, la mosquée
Khazert Khyzr que l'on découvre depuis
le bazar. Khyzr est le patron des
voyageurs, je me devais d'aller le
visiter. J'ai pris ensuite un sentier
au milieu des coquelicots. Si nombreux,
si touffus qu'il m'a fallu
un peu de temps pour remarquer
les petites tombes blanches sous
la masse rouge des pétales. J'étais
dans un cimetière.
Vous voulez voir tout cela ? Il
suffit de cliquer sur les images
Demain
28 avril, je quitte Samarcande pour Navoï, une étape intermédiaire
avant Boukhara dans l'espoir d'aller vers
le Nord à travers le désert
de Kyzyl Kum et ses merveilles.
Pétroglyphes
entre autres. Hélàs... Mais rien n'a été perdu.
A l'hôtel
de Navoï je rencontre un groupe de nageurs de
Tachkent. Je partage de bons
moments avec eux et une amitié
nouvelle avec leur entraîneuse.
Le 29 avril après de longues discussions à la
gare des taxis, une longue attente
pour avoir trois autres passagers
avec moi, le chauffeur prend enfin
le volant pour franchir les 120 km
qui nous séparent de Boukhara.
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La foule des touristes, dont beaucoup de Français et
d'Italiens, m'attend à Boukhara. Il m'en a fallu du temps
pour trouver un hébergement dans le musée
à ciel ouvert qu'est le Chakhristan
(la vieille ville).
Ma
logeuse est une adorable
dame. Le thé offert s'est terminé
par un repas familial sur
le tapchan où j'ai mangé
le meilleur plov (plat national)
de tout le pays. La guesthouse était complète, on m'a installée
dans le salon, sur un bon
matelas posé au sol.
Le petit déjeuner se tient
dans la vaste cour intérieure où trône un
gros mûrier
blanc. Si les vers à soie
se nourrissent des feuilles,
nous, nous avons récolté
et savouré les délicieuses
mûres sucrées. Mieux vaut les déguster que les laisser
coller ou glisser sous les
chaussures.
 
Cliquez,
agrandissez
Si Boukhara est moins spectaculaire que Samarcande, sur
le plan des décorations, il est agréable
de sillonner à pied la ville
à la recherche des anciens caravansérails
transformés en ateliers et échoppes d'artisans
en céramique, tissus et autres objets.
Outre la forteresse de l'Arc
qui domine la place du reghistan
et la jolie mosquée du vendredi
qui se reflète dans l'eau
du bassin, outre l'ensemble
du Kalon avec son minaret
qui domine la ville de ses
48 mètres, et les bazars, les marchés sous leurs
bulles
et encore le complexe
de Liab-I-Haouz (haouz signifie
bassin) un bien agréable bassin où il fait bon
flâner,
le soir quand la ville retrouve
son calme, quand les touristes
dînent dans les tchaïkhana.
Tout près de là,
la statue de Khodja Nasreddin
sur son âne goûte aussi
la paix retrouvé. Loin, très loin parfois, d'étonnants
mausolées, une curieuse
petite mosquée [Tchor minor
(quatre minarets)], ce qui
reste des antiques remparts...

J'ai assisté par hasard à une
petite fête dans une ancienne
medersa devenue le siège
d'une association française.
J'y ai vu des enfants, parfois
très jeunes chanter et déclamer
des poèmes dans un français
impeccable.

C'est un bus qui m'a conduite
au palais Sitoraï-Makhi-Khosa,
le palais du dernier émir,
Alim Khan. Les bâtiments
sont maintenant
des musées même l'ancien
harem qui se reflète dans
le grand bassin où les concubines
se baignaient. Dans les jardins
du palais, des
paons se pavanent au son
d'un violon
Deux
galeries
Photos
Quatre jours à Boukhara sont insuffisants
pour visiter la quantité de monuments en ville et dans
les environs.
Le 3 mai je reprends un taxi partagé pour Khiva, avec Ingrid, rencontrée à Boukhara.
Elle parle allemand, anglais et un peu français,
on arrive à bien communiquer.
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Rencontrés à Boukhara |

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Pie ? |
Perdrix rouge, Alectoris
Rufa |
Tourterelle maillée, Spilopelia
Senegalensis |
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Toujours plus à l'Est, entre les déserts
de Khizi Koum et de Kara
Koum, la route d'abord très
difficile au sortir de Boukhara
file tout droit à travers un paysage nu. Le
bout du Monde. Et soudain,
un ruban bleu ! L'Amou Darya
! Je l'attendais, je savais
qu'il était là le
long de la frontière avec
le Turkménistan. Hélas, comme son jumeau Syr
Darya, il ne parvient plus
depuis longtemps à alimenter
la mer d'Aral.
 
La température monte,
le chauffeur du taxi-partagé peine à conduire.
Après 5 h de route, Khiva
est là, Itchan Kala intacte à l'abri de ses
remparts. Une longue
histoire que je vais découvrir inscrite dans les
dédales
de cette vieille ville.
Dans un quartier calme du nord, face aux remparts,
une petite guesthouse à deux
pas de l’effervescence qui règne de 10h du matin
jusque vers 17 h. Beaucoup
de Français.
Tôt le matin, tard le soir je vais flâner
dans les endroits touristiques
vides. Aux heures d'affluence
j'erre dans les endroits
déserts, les ruelles, les
remparts dessus, dessous,
dehors, dedans. Ce vieux
village de Khiva m'a charmé.
J'ai aimé la pierre brute couleur du désert piquée
par-ci par-là de céramique turquoise, bleue, blanche.
Ici, oublié le
décorum
de Samarcande, à l'extérieur principalement
car l'intérieur
de certains lieux saints
comme le mausolée de Pakhlavan Mahmoud sous son dôme vert
est une profusion de faïence. Murs, plafonds,
sol
en sont recouverts. Il faut
bien ça pour le patron de
Khiva.

Devant le grand caravansérail Allakouli
Khan je me prends à rêver
de ces caravanes qui sillonnaient
la route de la soie et s'arrêtaient
ici dans la capitale du
Khorezm pour
s'approvisionner en eau douce.
J'imagine l'animation commerciale,
les marchands, les travailleurs,
les vieux, les démunis, les
esclaves aussi hélas. Tout
un peuple chahuté par les
luttes, les rivalités entre
clans ...
Les deux seuls chameaux que
j'ai vu sont au bout du rouleau.
Ils font couleur locale,
les visiteurs se prennent
en photo à côté ou sur ces
pauvres bêtes qui tiennent
à peine debout.
Je suis affolée par la hausse rapide
de la température à Khiva.
Hier 25, aujourd'hui 28,
demain 33, et ça continue...
Vendredi prochain 37 !
L'hiver est à peine fini que
déjà l'été commence.
L'ombre est rare, un seul banc libre dans la cour
ce la médersa convertie en
hôtel. Je m'installe pour
consulter rapidement mon
guide. Un monsieur est déjà là accablé par
la chaleur. La conversation
s'engage. Je reconnais l'accent
de chez moi. Pile, il est
originaire de mon village
et connaît certains de mes
amis. Le monde est si petit
!
Je ne me suis pas arrêtée là.
Avec un passe pour deux
jours j'ai pu approcher et/ou
entrer un peu partout, voir
ces monuments aperçus la première
nuit du haut des remparts,
puis le lendemain matin toujours
de là-haut.
La galerie photos, go !
Le soir du 6 mai, je prends le train de nuit
pour Tachkent où j'arrive le
lendemain matin sous un grand
ciel bleu. Une seule nuit
dans la même guesthouse qu'aux premiers
jours avant de reprendre
un train pour Andijan dans
la vallée de Ferghana.
Le jour est levé,
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Traversée par le Syr Darya qui descend tout
droit des montagnes du Pamir,
la Vallée de Ferghana est une
vaste plaine où la culture du coton est
florissante, trop importante
car il faut beaucoup
d'eau pour abreuver cette
terre menacée par le désert. Le Syr
Darya et ses affluents sont
là et s'épuisent
tant et si bien que le fleuve
ne parvient plus, comme son
jumeau Amou Darya, jusqu'à
la Mer d'Aral. On connaît l'histoire de ce grand lac d'eau
salée
que l'on appelle mer, qui
s'est réduit en abandonnant
ses bateaux, fantômes des
temps passés gisant à des kilomètres de
ce qui reste de cette peau
de chagrin. Mais l'espoir
renaît. Depuis une dizaine d'années
l'eau revient.
 
Cliquez, agrandissez CLIC !
Après une nuit à Tachkent, je prends
le train pour Andijan. Quel
beau trajet avec les montagnes
du Pamir à droite, les sommets
du Tchatkal à gauche, les Monts Ferghana exposent leurs
sommets enneigés tout droit
devant. Le fleuve caracole
le long de la voie ferrée tantôt d'un côté tantôt
de l'autre. Il
court, il court parfois stoppé par un barrage...
Sans lui et ses affluents, la région serait désertique.
Au milieu de ce monde
minéral, des oasis où se cachent villages et petite ville.
Andijan, Ferghana-Marguilan et
Kokand sont d'importantes villes.
J'étais encore sur le quai de la gare quand
une personne m'accoste vivement
en criant mon nom ! C'était
l'entraîneuse de natation
rencontrée à Navoï quelques jours plus tôt.
Bien sûr je suis allée applaudir
les espoirs Ouzbeks.
Nous avons partagée une chambre,
la plus confortable de tout
mon voyage !
Le lendemain c'était la fête
de la Victoire, plus précisément
la commémoration en l'honneur
des vétérans et des martyrs
de la seconde guerre mondiale.
Nous avons posé devant la
flamme
et au pied du monument couvert de fleurs. Le défilé militaire est
passé
devant nous au son de l'hymne
national et aussi de "Kalinka
malinka"
C'est à Andijan qu'est né Babour,
descendant de Tamerlan. Le
dernier Timouride et le premier
Moghol. C'est lui qui est
parti en Inde fonder l'empire
Moghol.
Une jolie ville Andijan,
aérée
avec des jardins où se pavanent les paons
en liberté, des
sortes de colombes (si vous
en savez plus, ne m'oubliez
pas), des fontaines, des
fleurs à profusion......
Je repasserai à Andijan dans quelques jours pour
entrer au Kirghizistan tout
proche.
 
Cliquez, agrandissez
CLIC !
C'est
en taxi collectif que j'arrive
à Ferghana. La guesthouse
où j'ai prévu de m'installer
est complète, le responsable
m'accompagne avec sa voiture
chez une de ses amis. Une
maison récemment restaurée
dans un quartier calme,
ouvert et fleuri. Accueil
simple et chaleureux. Nous
sommes peu nombreux autour
de la table pour le petit
déjeuner qui s'éternise
agréablement dans la cour
intérieure. Je dirais BRAVO,
comme le nom de l'hôtel.
Une jeune française partage
le dortoir avec moi. Nous
partirons ensemble pour
Kokand. Mais pour l'heure,
je pars visiter Ferghana.
Le bazar (grand marché) avec toujours ses larges pains
plats décorés de tampons métalliques.
 
Cliquez, élargissez
CLIC

Dos au bazar, j'emprunte
la rue piétonne, je traverse
des canaux barrés de curieuses
machines sortes de moulins,
j'arrive au parc Al-Ferghani,
nom du célèbre astronome qui trône tout
près
de là. La fête foraine bat son
plein. La grande roue,
le bateau pirate et tous
les manèges mondialement
connus sont là et surprise,
un manège d'antan que nous appelions "casseroles".
CLIC
Une vingtaine de kms sépare Marguilan de
Ferghana. Un mini bus, la
gare routière,
le bazar et tombe sur une
fabrique de soie : Yodgorlik.
Il est presque midi, j'entre.
Un groupe termine la visite,
je reste seule.
Un peu rapidement avant la
fermeture je parviens à faire
le tour : l'élevage des vers,
le dévidage des cocons, le
filage, la mise en bobines,
en écheveaux... jusqu'au
tissage de longues bandes
de tissus traditionnels et
de tapis mais pas volant
!    
 
Ce
n'était pas un bon jour pour
visiter Kokand. Dimanche
tout fermé, personne dans
les rues. Pas possible de
voir l'intérieur du palais
de Khoudayar Khan. Nous nous
contentons d'admirer les
façades et tours recouvertes
de mosaïques vernissées bleues,
jaunes, vertes.
Le lendemain matin chacune part de son côté. Je
décide de retourner à Andijan
et de là, passer au Kirghizistan.
A Osh.

Pour
le travail de la soie à la fabrique
de Yodgorlik c'est sur la vidéo
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Créé le
27 août,
2019
Modifié le
28 février, 2020
© Asie
centrale
2019, Mireille
Jeanjean.
Les textes
et les
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