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Quand j'ai quitté San Cristobal de las Casas, ce 23 janvier
2015, pour passer la frontière vers le Guatemala, je ne savais
pas ce qui m'attendait.
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Petit pays le Guatemala : 108 890 km2, le cinquième de la France métropolitaine. Situé en Amérique centrale, coincé entre le Mexique, le Belize, le Honduras, le Salvador, il dispose cependant de deux frontières maritimes : la mer des caraïbes (océan Atlantique) et l'océan Pacifique. Si vous allez au Guatemala,
votre porte-monnaie contiendra des quetzales. Ils ne risqueront pas
de s'envoler ; ceux-là sont d'une espèce
sonnante et trébuchante ! Le pays s'est métissé au fil des temps, avec l'arrivée des colonisateurs espagnols (1511), par l'immigration européenne (XIXème siècle) et par une petite proportion de noirs descendants des esclaves africains "importés" vers les îles caraïbes. Si la langue maya est encore parlée, ainsi que d'autres dialectes indigènes, c'est l'espagnol qui prime en tant que langue officielle. A voir le nombre d'églises sur l'ensemble du territoire, on devine que le pays a adopté majoritairement le christianisme, religion des conquistadores. |
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Bleu, blanc, bleu
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Les emblèmes sur le
blason guatémaltèque
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Que dire de Guatemala-city, la plus grande
ville du Guatemala ? La Capitale du Guatemala est, comme toutes les capitales latines, une large zone urbanisée, brouillonne, agitée, grouillante de trafic en tout genre. Trafic routier naturalmente. Je ne parle que de ce que j'ai vu par la fenêtre du bus, je n'y ai pas séjourné, seulement porté quelques pas de la descente d'un bus à la montée dans un autre et encore dans un autre. Lourdement chargée et pressée par le temps afin d'attraper un autocar pour San Pedro la Laguna, je n'ai pas pris la peine de sortir mon appareil photo. |
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J'irai ainsi de la frontière mexicaine à celle du Guatemala en passant par Huehuetenango (uniquement une étape pour la nuit), Quetzaltenango, Le Lac Atitlán, Antigua, Semuc-Champey, Florès, Rio-Dulce, et Chiquimula pour un aller-retour aux ruines mayas de Copán (Honduras) avant le départ pour le Salvador.
Huehuetenango est une petite ville, la capitale du département du même nom. La mairie est située sur le Parque Central (place principale). C'est là que j'ai pu photographier le drapeau guatémaltèque qui flottait légèrement avec le drapeau du département.
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Quetzaltenango ou Xela (prononcer chila) La deuxième plus grande ville du pays, mais tellement plus calme. Le Parque Central est entouré de beaux bâtiments d'époque coloniale dont la cathédrale qui ce samedi 24 janvier accueillait un mariage. La plupart des femmes portait la tenue traditionnelle. J'ai trouvé une guesthouse chaleureuse. Nous partageons la cuisine avec la famille, nous mangeons autour de la table familiale, notre lessive sèche dans la cour... Le lendemain de mon arrivée, ma voisine de chambre me propose de l'accompagner dans un trek au volcan Santa Maria avec deux autres personnes amis.
Une longue marche, la pente est rude, les sentiers se mélangent et nous obligent à rebrousser chemin, le temps passe, la faim et la fatigue se manifestent et quand le sommet est là, la vue est masquée par le brouillard. Trop tard pour le panorama sur les autres sommets volcaniques et le cratère fumant (El Caliente) du Santiaguito au pied du Santa Maria.
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Le Guatemala est le pays des volcans, une trentaine. Le
lac Atitlán est
entouré de
plusieurs d'entre eux, ce qui donne de magnifiques paysages. J'ai séjourné plusieurs
jours loin de la pollution des villes. De petits villages haut en couleur
et empreints de culture Maya se tournent maintenant vers le tourisme. San Pedro de la Laguna a
ma préférence
pour la qualité de la vie, Panajachel trop
touristique mais quels points de vue ! Quant à Santiago
Atitlán, c'est un supermarché de
souvenirs qui se remplit le matin et se vide le soir. J'y étais
un dimanche. De bonne heure les épiceries, restaurants, tous
les commerces ferment et les églises de différentes orientations
chrétiennes se remplissent. Cela crée une belle harmonie
musicale, mais les choeurs et les morceaux de musique ne se mangent pas
! J'ai réussi à trouver
quelques baraques dans une rue, une sorte de marché de nuit peu
florissant. Tous ces villages sont reliés entre eux par des routes,
des sentiers mais c'est le bateau le plus pratique. D'autant que de l'eau
il n'en manque pas. Le lac le plus profond d'Amérique centrale
a vu son niveau d'eau descendre de plusieurs mètres à la
suite d'un séisme. Depuis le séisme de 2007
l'eau remonte inondant les berges et ruinant les maisons.
Les lavoirs sont dans l'eau et les femmes lavent avec l'eau jusqu'aux
genoux.
Et
cela
continue.
Doña
Chona Rax, la célèbre et estimée sage-femme était
une Tz'utujil, elle ne parlait pas l'Espagnol. Sa vie a été extraordinaire.
J'en ai lu des bribes sur Internet.
Suivez les Cakchiquels
(à gauche) ou les Tz'utujils (à droite), CLIC sur l'image
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Antigua 1524, Antigua s'appelait Santiago de Guatemala et était la capitale
du pays. Hélas les éruptions volcaniques, les coulées
de boue, les tremblements de terre et autres catastrophes naturelles
ont eu raison de la ville. Après le terrible séisme de
1773, le gouvernement s'installa à 30
km de là,
sur un sol plus stable. Guatemala-city était née. A une heure vingt de route environ de la ville se trouve le volcan
Pacaya.
Son activité s'est
ralentie depuis l'éruption de 2014. La lave ne coule
plus de la faille mais de la fumée
s'échappe encore ici et là, tourbillonne dans le vent puissant
et s'envole en nuage blanc. La chaleur du sol permet de griller et
déguster des chamallow
après
avoir « godillé » sans
ski ni bâton sur les pentes recouvertes de scories. A l'aller comme
au retour, le trajet offre de belles vues sur les volcans. Fuego, Acatenango,
Agua.
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Semuc-Champey L'autre soir j'attendais le coucher de soleil autour de l'antique lavoir d'Antigua. C'est de là en se hissant sur la pointe des pieds qu'il est possible de voir fumer le Fuego. Soudain j'entends mon nom. Voilà le photographe de San Pedro, un québécois installé au bord du lac Atitlán, en visite à Antigua. C'est lui qui m'a invité d'aller faire des photos dans les ruines de la cathédrale. Et maintenant il me conseille, sur la route de Florès, de m'arrêter à Semuc-Champey. Quelle bonne initiative !
Long, très long trajet vers Florès. Une heure de piste toujours
aussi difficile. Il faut bien s'agripper pour amortir les chaos. En plus à cette
heure matinale il fait froid. Il ne fallait pas rater, à Lanquin,
le mini bus pour Cobán. Le groupe se sépare. Les au revoir
sont touchants. A Cobán j'embarquerai dans un chiken bus. Cliquez sur l'image
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Florès, petite ville ou gros village sur le lac Petén. Une ville-île rattachée à la terre ferme par un pont.
Il faut se lever tôt pour arriver à Tikal, dès l'ouverture du site. Le mini bus fend la nuit noire. Les paupières s'alourdissent. Un petit somme n'est pas de trop. Dès mes premiers pas sur le sentier qui pénètre dans la jungle sombre à cette heure, les singes hurleurs m'accueillent avec force cris. Il n'est que six heures, j'aurai plus tard l'occasion de voir une famille de ces primates se régaler de petits fruits noirs comme leur pelage. L'immense site archéologique, inscrit au Patrimoine Mondial de l'Humanité, recèle beaucoup d'autres structures, temples, palais... pris encore dans la gangue et les racines d'arbres géants.
Entrez dans la jungle de Petén, allez à la rencontre des Mayas qui ont vécu ici du VIe siècle av. J.-C. au Xe siècle après.
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Rio Dulce J'avais décidé, après Tikal, de continuer
mon périple à travers
le Honduras. Plusieurs voyageurs que j'ai croisés m'en ont dissuadée.
Ils se sont sentis en insécurité dans ce
pays. Je ne vais quand même pas me priver de Copán, j'y suis si
près.
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Mes jours au Guatemala sont comptés.
Depuis Chiquimula, 2h30 de route me sépare de Copán, formalités de douane spéciales comprises. Autorisation particulière pour un aller-retour dans la journée afin de visiter les ruines mayas.
Le site inscrit au Patrimoine Mondial de l'Humanité est des plus intéressants. Un peu lassée des ruines mayas, j'ai hésité à faire ce détour. Cela aurait été une erreur, car ici contrairement aux précédents sites on trouve des stèles sculptées sur lesquelles reste un soupçon de peinture, des autels, un escalier hiéroglyphique ou pétroglyphique car les écritures sont gravées dans la pierre, des statues dont le mythique jaguar, des têtes monumentales, le jeu de pelote... L'ensemble est encore sous l'emprise de la jungle. Si à Tikal les singes hurleurs se manifestent dès le petit matin, à Copán ce sont les aras rouge-jaune-bleu qui fêtent l'arrivée des visiteurs. Les stèles et autres monuments ont été érigées
par les rois mayas successifs qui ont régné à
Copán. Ils ont été nombreux depuis K’inich
Yax K’uk’ Mo’ venu du Guatemala au 5ème siècle
de notre ère jusqu'à Ukit-Took' au 9ème siècle.
Ce dernier n'appartient pas à la dynastie originelle. 17 rois dont le
plus important à mes
yeux semble avoir été Waxaklajuun
Ub'aah K'awiil connu sous le pseudonyme de "18-Lapin". Il est
représenté sur sept stèles. ( C, F, 4, H, A, B,
D )
Entrez dans la galerie, CLIC sur le tampon
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Créé le
6 novembre, 2015 © Méso-Amérique
-2014/15, Mireille Jeanjean. Les textes et les photos édités
sur ce site sont la propriété de
l'auteur... |
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