Villa de Leyva , San Gil-Barichara-Guane , Medellin

 

 

Villa de Leyva, le joli village colonial. Voilà ce que j'attendais, le dépaysement total !
Les maisons basses et blanches avec balcons en bois. Les places et les rues pavées de grosses pierres. Hélas comme il pleut chaque après-midi, il y a des flaques entre les blocs glissants.
Sauf pour dormir, les chaussures de marche sont restées à nos pieds. Décembre est encore en saison des pluies dans ce coin de pays. Quelle calamité !

 


La nuit la ville est une cité dor !

Toutes les images de cette partie sont "clicables" pour voir plus grand

 

Que de trouvailles autour de Villa de Leyva ! Les fossiles se ramassent à la pelle. Le musée déploie tout un éventail d'animaux marins du jurassique : ammonites, vers et même des dinosaures comme ces vertèbres d'Ichthyosaure et le plus important le Kronosaurus, tout en morceaux, mais quel morceau !

 

 

Mais rien de bien effrayant. L'enfer c'est plus loin, à 2 km environ. Profitons du temps clément pour marcher tranquillement. Après nous verrons.
Cet espace sacré est un champ semé des formes phalliques, pierres dressées. Certaines semblent vouloir pénétrer le ciel. Derrière le dolmen ce lieu ceint de petits monolithes dressés est un ancien sanstuaire des Muisca et un observatoire astronomique.

 

 

 

Après cette première rencontre avec les Muiscas, allons leur rendre visite à la lagune d'Iguaque. C'est là que, selon la légende, la civilisation Muisca est née. De ce lac que serait sortie la déesse Bachué (la Terre mère, la mère de l'humanité) avec un enfant dans les bras. La voici dans une fontaine de Medellin.

Pour en savoir plus sur la légende muisca :
- un article du Monde
- un article sur les civilisations disparues parle des Muiscas

 

 

 

Le sentier qui grimpe dans la montagne à travers le sanctuaire de la faune et de la flore est long, malaisé. Il ressemble plus à un lit étroit de torrent à sec avec des pierres qui roulent. Le départ trop tardif, la fatigue, la pluie qui menace, je ne parviendrai pas au sommet. A 3500 m d'altitude je fais demi-tour. Je laisse les 300 mètres restants au brouillard qui encombre déjà les vallons. Je descends, sans perdre de temps, les 1000 m de dénivelé. La pluie me rattrape bien vite, Florence aussi. Le chemin se transforme rapidement en bourbier glissant, puis en ruisseau. Deux heures de marche sous la flotte, une heure et demi de plus pour parcourir les 8 km jusqu'à la route, et encore un temps fou pour attendre un éventuel bus, puis le trajet... Trempées ! Et bien pas un éternuement, pas de nez qui coule, juste des courbatures dans les jambes, pour moi surtout.

Demain sera une journée de repos sur la route de San Gill.

 

 

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Toujours plus au nord, après un long trajet sur des routes tortueuses dans un décor splendide, voilà San Gil. La chaleur et la sécheresse de l'air nous surprennent dès la gare routière. Quel bonheur !

 

Nous ne sommes pas ici pour le sport aventure mais pour poursuivre nos incursions historiques et culturelles. Barichara, la ville coloniale perdue dans la montagne. On y va en minu bus et de là après avoir rôdé dans chaque rue, ruelle, venelle, place, mirador, église, chapelle, jusqu'à ce cimetière aux croix de fer forgé qui se détachent noires sur le blanc du mur d'enceinte...

 

...nous poursuivons vers Guane, à pied sur le chemin pavé de l'époque pré-colombienne, sous le soleil accablant. Parfois un grand arbre dégoulinant de lichen chevelu nous offre de son ombre. Nous y avons rencontré un petit oiseau bleu à longue queue terminée par une touffe de plumes. Pas farouche.

 

 

Guane est un hameau au fond de la vallée. Petites maisons basses chaulées, les cours intérieures sont un havre de fraîcheur. Un bar dans l'une d'elles. Les jus de fruits sont délicieux et le perroquet vient regarder ces étonnantes personnes. Il y a peu de touristes ici. Ceux qui y viennent arrivent par leurs propres moyens.

Ce soir-là en attendant le bus qui nous ramènera à San Gil, nous nous amusons à lire les publicités locales alors que dans le ciel, un fin croissant de lune joue avec les lignes droites des antennes de télévision.


 

 

Comme partout les gens s'activent à l'approche de Noël. Nettoyage des rues, coup de peinture blanche sur les façades, couleur sur les volets, installation de guirlandes lumineuses. Par les portes grandes ouvertes des églises, s'échappent les voix des choristes qui répètent les chants de circonstance. Des crèches s'édifient, parfois à l'extérieur, comme celle de San Gil construite par la police avec de simples matériaux recyclés. Peut-être des déchets récoltés dans le jardin botanique tout proche.

 

 

Quel magnifique jardin ! Un espace quasi naturel. Des ruisseaux courent un peu partout. L'un d'eux est canalisé et tombe en cascade dans un petit lac artificiel.
Des arbres immenses, énormes, des plantes flamboyantes de fleurs, tropicales bien sûr, un écureuil, des aras, des pintades, un cacatoès et d'autres petits oiseaux en toute liberté.

 



Mais où donc sont les fameuses Hormigas culonas, spécialité de San Gil ?
En voilà à la sortie du parc. J'en achète un sachet et sans attendre... oui je goûte.
Ca croustille, c'est salé avec un arrière goût sucré après avoir avalé.
Je ne dirai pas que ça émoustille l'appétit comme dans une certaine pub des années... du siècle dernier pour les chips Flodor !

 

Après ce petit en-cas assorti d'une "Club colombia", la cerveza (bière) locale, nous sautons dans un bus direction Santa Marta tout au Nord, au bord de la mer des caraïbes


Un long trajet qui laisse le temps de regarder

 

 

 

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Retourner vers Bogota, quitter la côte Caraïbe et le Nord du pays sans faire un détour par Medellin ? Impensable. Botero m'attend à chaque coin de rue. Une ville pas fréquentable s'affolent mes amis !

Quand j'ai découvert cette immense cité en revenant de l'aéroport, à la nuit tombée, c'était un festival de lumières à mes pieds, dans cette vallée encaissée cernée par les Cordillères. Medellin n'est-elle pas surnommée "Capitale de la montagne" ? On y arrive par une route en lacet qui n'en finit pas de descendre.
L'aéroport est loin, le taxi ne connaît pas l'adresse de l'auberge de jeunesse et s'acharne à tourner en rond dans le quartier pendant que le compteur tourne aussi en alignant une suite de plus en plus longue de chiffres.
Bref me voilà dans une auberge de luxe un 31 décembre. Feliz año nuevo !

 

CLIC sur l'image pour
voir les oeuvres de Botero et
visiter une partie de la ville

Le lendemain, je pars explorer le centre ville. Il est vide. Magasins fermés, lumières éteintes, je ne vois que misère. Des corps allongés au milieu des trottoirs ou sur les places. Il y a là des infirmes, des jeunes drogués, des plus âgés certains avinés, des gens qui fouillent les poubelles tellement sales que je n'ose les approcher pour y jeter un papier. Les berges du "rio-poubelle" sont également habitées par les plus démunis. Je n'ai pas souvenir avoir vu pire à Addis Abeba. Toute la misère semble s'être donnée rendez-vous ici. C'est le premier janvier, les vacances d'été ont emmené les citadins au bord de la mer, la ville est livrée aux pauvres. Difficile à supporter.

Medellin, entourée de sommets verdoyants, me rappelle La Paz. La brique rouge domine, les nouveaux quartiers grimpent toujours plus haut sur le flanc des côteaux. Il y a aussi le quartier ultra moderne. Les grands centres commerciaux aux marques internationales, les immeubles tout neufs qui montent jusqu'au ciel, les jardins suspendus, les trottoirs immaculés, les boulevards bien asphaltés sur lesquels roulent les voitures de luxe.

C'est en déambulant, que je rencontre Marina, une jeune Française (la deuxième en trois semaines) sur la route depuis plusieurs mois. A nous deux nous errons dans les rues, entrons dans les églises dont le plus grand sanctuaire d'Amérique latine jamais construit en briques : la Cathédrale Métropolitaine de l'Immaculée Conception.
Des statues religieuses nous passons aux sculptures qui trônent sur la place Botero. Eh oui l'artiste est né ici et ses oeuvres sont amplement exposées aux yeux de tous.

 

Quand la faim commence à taquiner notre estomac, rien à nous mettre sous la dent. Pourtant cette odeur qui chatouille nos narines... et cette fumée qui s'élève sur le trottoir d'en face ? Allons-y ! D'énormes marmites posées sur des foyers improvisés, un barbecue, des cuisinières qui s'activent. Non, ce n'est pas une gargote, c'est une fête de famille. Installez-vous ! Et nous voilà avec des assiettes remplies de spécialités. C'est ça aussi la Colombie.
Ce pays m'épate de jour en jour. Des gens sympathiques, accueillants, généreux, souriants, des enfants charmants, polis, pas de caprice, pas de pleurs, pas de cris. Je croise des policiers qui se mettent en quatre pour vous aider, qui vous tendent la main quand vous descendez du bus...

 

 

 

Pour tout voir à Medellin, il faudrait y passer beaucoup de temps. La ville n'est pas stressante, la circulation acceptable et le métro aérien tout neuf est une solution facile pour aller rapidement et à moindre prix d'un point à un autre.

 

 

Allez hop, au jardin botanique ! Une matinée à naviguer dans cette mer végétale peuplée de toutes sortes d'animaux. Parmi oiseaux, tortues, canards, écureuil, j'ai vu... j'ai vu… en train de descendre nonchalamment de son arbre ... mon premier iguane. Il y a aussi une impressionnante structure toute en éléments naturels, avec rideaux qui filtrent le soleil sans occulter le paysage. Là-dessous on peut admirer une belle collection d'orchidées et autres plantes qui demandent une certaine atmosphère.


Pour visiter le jardin CLIC sur l'image

 

Le repas d'un iguane sur la vidéo. Possible de visionner en HD ou en définition plus basse

 

 

 

 

Il suffit de traverser l'avenue, le parc Explora, une cité des sciences des plus variées, est là. Je tente quelques expériences scientifiques et découvre quelques espèces animales : l'interminable anaconda, si long qu'il n'entre pas dans ma boîte noire, un serpent vert joliment endormi, de minuscules grenouilles dont la Phyllobates terribilis la plus dangereuse de la planète, d'énormes tarentules, l'étonnante tortue matamata et... et... les cucarachas (énormes cafards). Némo était là aussi jouant avec ses amis parmi les coraux. Une exposition autour de Darwin et tant d'autres choses... Il faudrait une journée entière pour profiter de tout ce que propose ce centre. Hélas demain il est temps de partir retouver Florence à Bogota.


Pour un aperçu du parc explora
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Créé le 12 octobre, 2013
Modifié le 25 octobre, 2018

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