Cambodge accueil -Phnom Penh Angkor Kampong Cham , Kratie Mondolkiri Kampot

 

 

 

 

 

 

 

 



J'arrive au bout de mon temps imparti en pays khmer. Mon visa expire dans quelques jours. Allons faire un tour à l'Ouest, sur l'unique côte que ce pays possède; moins de 500 km seulement entre la Thaïlande et le Vietnam. La nationale 3 mène à Kampot ville calme, aérée, avec de nombreux vestiges de l'époque française. Anciennes maisons coloniales délabrées. Elles l'étaient déjà jadis, peu de temps après leur construction car comme dit Pierre loti, en 1901, dans "Un pèlerin d'Angkor" "Voici relativement peu d'années que le roi Norodom a confié son pays à la France, et déjà tout ce que nous avons bâti à Phnom Penh a pris un air de vieillesse, sous la brûlure du soleil" Voilà qui me plaît de lire ça au lieu d'entendre de la bouche de certaines personnes "Regardez ce qu'ils ont fait de tout ce que nous avons laissé". Tout se délabre très vite sous ces climats. Soleil et humidité se liguent contre les matériaux et contre les hommes aussi. Mais il arrive au détour d'une rue de dénicher un petit coin qui rappelle la Provence.
Kampot est la capitale du durian. Le durian est un fruit. Son enveloppe est hérissée d'épines, son odeur très forte est peu engageante. La pulpe est douceâtre, crémeuse, sucrée et contient des graines ovoïdes, assez grosses. Des images à cette page : http://mireille.free.fr/brindilles-monde/flore-indo/fruits-indo/pages/durian.htm

 

Une journée dans le parc national de Bokor.

A cause de la pluie le minibus est remplacé par un camion. C'est dans la benne que nous gravissons la côte sur une route en construction, boueuse et quasi impraticable par endroit. A mi-chemin tout le monde descend. Le ciel semble plus clément nous pouvons comme il était prévu effectuer le parcours à pied à travers la jungle. Le sentier est glissant encombré de branches tombées. On enjambe, on grimpe, on tourne et à chaque tournant on espère croiser un de ces animaux rares, hélas ni vu ni entendu la moindre bête. Une heure plus tard, nous sortons de la forêt au moment où le soleil sort de derrière les nuages.
Le camion est là pour finir l'ascension jusqu'à la station climatique. Depuis 1925, le Bokor Palace trône au sommet de la montagne. Depuis longtemps plus personne ne vient ici, si ce n'est les touristes. Guerre et guérilla ont eu raison du lieu.
Entrons dans cette bâtisse noircie par les ans dont certains pans de murs sont recouverts de lichens d'un orange très vif qui se mêle à la blancheur du salpêtre et à la mousse verdâtre.
De grandes pièces, des colonnes, de larges baies donnant sur d'immenses terrasses avec vue sur mer. Des escaliers, des couloirs à n'en plus finir. On s'y perd.
Par cette fenêtre j'aperçois une église au loin, par celle-ci le château d'eau et là on dirait le chapeau d'un champignon, un champignon métallique... arme de guerre ?

Le château n'a plus d'eau, l'église plus d'autel et on évite de s'aventurer hors des sentiers de cet ancien terrain miné. Pour s'approcher de ces touffes fleuries, pour s'isoler derrière un tas de pierres pour une urgence qui ne saurait attendre le retour en ville, on suit le chemin tracé.

 


Flâner au bord du fleuve ou sur l'eau.

De retour de Bokor, une barque nous attendait. Une longue promenade vers l'amont, entre les rives bordées d'une grande variété d'arbres, des palétuviers pour la plupart, et parmi eux les superbes palmiers rouges (Cyrtostachys Renda). Les villages de pêcheurs se cachent dans la verdure, seules les barques bien alignées attendent l'heure pour lever l'ancre. Chaque soir vers 5 heures, elles descendent la rivière vers la mer toute proche. Le coucher de soleil y est superbe.
Ce soir la lune est presque pleine. Elle apparaît au-dessus des toits juste au moment où passe un chat. Il aurait pu être noir. Il est roux. La lune, elle, brille d'un blanc éclatant. Elle continue sa course sur les fils de téléphone. Anya qui partage quelques jours avec moi la saisit délicatement dans le creux de sa main et la pose sur un épi de faîtage. On dirait un bilboquet.

Anya, je l'ai rencontrée dans le bus. Nous avons partagé une chambre pendant quelques jours. Le luxe dans un jardin d'orchidées. J'avais oublié que l'eau chaude pouvait couler de la pomme de douche. Mais il fait si chaud que la douche froide est bien meilleure.

Le soir je vais flâner au bord du fleuve. Je regarde les gens faire leurs exercices (marche, course), les pêcheurs à la ligne, les marchands ambulants qui installent leurs marmites et leur barbecue. Un peu avant la nuit, c'est l'armada des bateaux de pêche. Ils arrivent des deux côtés à la fois par paquets de cinq ou dix et s'engouffrent dans le même bras d'eau, direction l'océan. C'est un ballet coloré que rythme le teuf-teuf-teuf des moteurs.

 


Kampot c'est tout près de Kep, l'ancienne villégiature au temps du Protectorat. Comme nous avons épuisé les moindres recoins de la capitale du durian, demain nous partirons sur le bord de mer. Un trajet pointillé de visites. Mais avant regardons dans la galerie les 33 photos de Kampot dont voici un extrait.

 

 

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Vers Kep

 

Première étape : les salines.

Le soleil n'est pas bien haut dans le ciel quand nous arrivons à la saline. Des bassins, de l'eau où cristallise le sel, du gros sel mis en tas par des femmes. Les tas coniques se reflètent dans l'eau calme en attendant que les hommes viennent l'emporter dans leurs paniers. Tout ce petit monde travaille pieds nus dans l'eau saumâtre. Le miroir de l'eau reproduit le moindre geste, le moindre objet.

 

Deuxième étape : la grotte.

Le minibus s'éloigne de la route, emprunte une piste en direction des collines. La pierre blanchâtre, la sécheresse des champs laissent deviner un terrain calcaire criblé de grottes. C'est vers l'une d'elles que nous nous dirigeons, à pied sur un sentier facile qui grimpe sur le flanc de Phnom Chhnork. Avant de descendre dans le ventre de la terre, un coup d'oeil sur le paysage. Les rizières, en cette saison, sont asséchées, seuls quelques carrés de verdure ravivent ce paysage grisâtre. Dans la grotte, avec de la bonne volonté on devine des stalactites de formes diverses (éléphant par exemple) mais le plus surprenant est ce petit temple en brique rose.

 

Troisième étape : le village de pêcheurs

Les barques attendent le soir, amarrées près des hangars sur pilotis. Les canards cherchent leur nourriture autour des coques et sur la berge les enfants attendent les bonbons. J'enrage quand je vois les touristes donner des bonbons aux enfants... Ils auraient besoin de tant d'autres choses.

 

Après un pique-nique sur une plage de Kep, nous embarquons pour l'île Tonsay. L'île lapin comme disent certains. Elle aurait la forme d'un lapin, mais faute d'appareil volant, faute d'ailes je ne peux vérifier.

Nous embarquons sous un ciel bleu, une brise légère, un soleil puissant. L'île est très touristique : bar, restaurants, bungalow, arbres bien taillés, pelouse rase. L'eau turquoise et chaude engage à la baignade. Je m'engage sur un sentier. Très vite c'est la jungle. Des plages désertes, des cabanes de pêcheurs avec filets en train de sécher. Il n'est pas toujours possible de suivre la mer. Je traverse un petit village. Sur la plage une dame trie des algues, plus loin des algues sèchent sur des planches au-dessus du sable. Je voudrais bien poursuivre encore un peu l'exploration de l'île, hélas le sentier disparaît dans les buissons épineux, et des débris de toute sorte jonchent le sol.

De retour à la plage, je ne résiste pas à l'attrait de la mer. D'énormes étoiles de mer rouges dorment au fond de l'eau. Il y a certainement de jolies choses à voir mais sans masque mes yeux n'aiment pas regarder dans l'eau salée.
L'après-midi avance. Le ciel passe du bleu au gris puis se charge de gros nuages noirs des plus inquiétants. La traversée vers Kep n'est pas bien longue. Nous partons un peu trop tard. L'orage éclate, des trombes d'eau se déversent sur vos têtes, le vent se lève et nous grelottons. Temps de chien. Le temps de réaliser, nous sommes trempés. Ce n'est qu'une première fois que j'essuie la pluie en pleine mer. Il y aura une deuxième fois un mois plus tard à Mayotte. Mon passeport s'en souvient encore, en revanche les euros ont bien résisté à l'eau. Aucun dégât. L'euro est une monnaie forte !

Dans la ville ce sont des torrents de boue qui dévalent les rues. Le tonnerre gronde, les éclairs zèbrent le ciel, provoquent des coupures d'électricité. On croit que ce déluge ne finira jamais et puis le ciel se dégage. La piste à peu près praticable. Anya reste à l'hôtel, je descends avec un canadien déguster une des spécialités d'ici : calamars grillés, riz arrosés d'une Anchor beer faute d'Angkor.

Demain à la première heure je retourne à Phnom Penh.
De Kep je n'aurai rien vu sauf quelques maisons ruinées aperçues par la fenêtre de l'autocar.

 


Ce que j'ai vu est dans la galerie . 32 photos dont voici un extrait.

 

 

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Créé le 1 novembre, 2011
Modifié le 9 février, 2023

© Cambodge, 2011, Mireille Jeanjean Les textes et les photos édités sur ce site sont la propriété de l'auteur....
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