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Une journée dans le parc national de Bokor. A cause
de la pluie le minibus est remplacé par un camion. C'est dans
la benne que nous gravissons la côte sur une route en construction,
boueuse et quasi impraticable par endroit. A mi-chemin tout le monde
descend.
Le ciel semble plus clément nous pouvons comme il était
prévu effectuer le parcours à pied à travers la
jungle. Le sentier est glissant
encombré
de branches
tombées. On enjambe, on grimpe, on tourne et à chaque
tournant on espère
croiser
un de ces animaux rares, hélas ni vu ni entendu la moindre bête.
Une heure plus tard, nous sortons de la forêt au moment où le
soleil sort de derrière les nuages. Le château n'a plus d'eau, l'église plus d'autel et on évite de s'aventurer hors des sentiers de cet ancien terrain miné. Pour s'approcher de ces touffes fleuries, pour s'isoler derrière un tas de pierres pour une urgence qui ne saurait attendre le retour en ville, on suit le chemin tracé.
De retour de Bokor, une barque nous attendait.
Une longue promenade vers l'amont, entre les rives bordées
d'une grande variété d'arbres, des palétuviers
pour la plupart, et parmi eux les superbes palmiers rouges (Cyrtostachys
Renda). Les villages de pêcheurs
se cachent dans la verdure, seules les barques bien alignées
attendent l'heure pour lever l'ancre. Chaque soir vers 5
heures, elles
descendent la rivière
vers la mer toute proche. Le coucher de soleil y est superbe. Anya, je l'ai rencontrée dans le bus. Nous avons partagé une chambre pendant quelques jours. Le luxe dans un jardin d'orchidées. J'avais oublié que l'eau chaude pouvait couler de la pomme de douche. Mais il fait si chaud que la douche froide est bien meilleure. Le soir je vais flâner au bord du fleuve. Je regarde les gens faire leurs exercices (marche, course), les pêcheurs à la ligne, les marchands ambulants qui installent leurs marmites et leur barbecue. Un peu avant la nuit, c'est l'armada des bateaux de pêche. Ils arrivent des deux côtés à la fois par paquets de cinq ou dix et s'engouffrent dans le même bras d'eau, direction l'océan. C'est un ballet coloré que rythme le teuf-teuf-teuf des moteurs.
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Vers Kep
Première étape : les salines. Le soleil n'est pas bien haut dans le ciel quand nous arrivons à la saline. Des bassins, de l'eau où cristallise le sel, du gros sel mis en tas par des femmes. Les tas coniques se reflètent dans l'eau calme en attendant que les hommes viennent l'emporter dans leurs paniers. Tout ce petit monde travaille pieds nus dans l'eau saumâtre. Le miroir de l'eau reproduit le moindre geste, le moindre objet.
Deuxième étape : la grotte. Le minibus s'éloigne de la route, emprunte une piste en direction des collines. La pierre blanchâtre, la sécheresse des champs laissent deviner un terrain calcaire criblé de grottes. C'est vers l'une d'elles que nous nous dirigeons, à pied sur un sentier facile qui grimpe sur le flanc de Phnom Chhnork. Avant de descendre dans le ventre de la terre, un coup d'oeil sur le paysage. Les rizières, en cette saison, sont asséchées, seuls quelques carrés de verdure ravivent ce paysage grisâtre. Dans la grotte, avec de la bonne volonté on devine des stalactites de formes diverses (éléphant par exemple) mais le plus surprenant est ce petit temple en brique rose.
Troisième étape : le village de pêcheurs Les barques attendent le soir, amarrées près des hangars sur pilotis. Les canards cherchent leur nourriture autour des coques et sur la berge les enfants attendent les bonbons. J'enrage quand je vois les touristes donner des bonbons aux enfants... Ils auraient besoin de tant d'autres choses.
Après un pique-nique sur une plage de Kep, nous embarquons pour l'île Tonsay. L'île lapin comme disent certains. Elle aurait la forme d'un lapin, mais faute d'appareil volant, faute d'ailes je ne peux vérifier. Nous embarquons sous un ciel bleu, une brise légère, un soleil puissant. L'île est très touristique : bar, restaurants, bungalow, arbres bien taillés, pelouse rase. L'eau turquoise et chaude engage à la baignade. Je m'engage sur un sentier. Très vite c'est la jungle. Des plages désertes, des cabanes de pêcheurs avec filets en train de sécher. Il n'est pas toujours possible de suivre la mer. Je traverse un petit village. Sur la plage une dame trie des algues, plus loin des algues sèchent sur des planches au-dessus du sable. Je voudrais bien poursuivre encore un peu l'exploration de l'île, hélas le sentier disparaît dans les buissons épineux, et des débris de toute sorte jonchent le sol. De retour à la plage, je ne résiste pas à l'attrait
de la mer. D'énormes étoiles de mer rouges dorment au fond
de l'eau. Il y a certainement de jolies choses à voir mais sans
masque mes yeux n'aiment pas regarder dans l'eau salée. Dans la ville ce sont des torrents de boue qui dévalent les rues. Le tonnerre gronde, les éclairs zèbrent le ciel, provoquent des coupures d'électricité. On croit que ce déluge ne finira jamais et puis le ciel se dégage. La piste à peu près praticable. Anya reste à l'hôtel, je descends avec un canadien déguster une des spécialités d'ici : calamars grillés, riz arrosés d'une Anchor beer faute d'Angkor. Demain à la première heure je retourne à Phnom
Penh.
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novembre, 2011 © Cambodge, 2011, Mireille
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