Cambodge accueil -Phnom Penh Angkor Kampong Cham , Kratie Mondolkiri Kampot

 

 


Je suis montée tout en haut du phare des Français pour avoir une large vue de Kampong Cham, sur la rive droite du Mékong.
L'escalier vertigineux vibre à chaque échelon. Ce phare a un petit air mauresque.

Pour entrer dans le phare cliquez sur l'image.

 

 

 

J'ai passé trois jours à Kampong Cham. Jolie petite ville calme, au bord du Mékong. La vie s'écoule douce comme le fleuve qui en saison sèche se fait une taille de guêpe. De bourdon serait plus judicieux.

J'ai visité ici et là avec un vélo loué pour 4000 riels (1$) la journée.

Je suis allée chez le coiffeur. Quand j'ai fait un signe très compréhensible à ma logeuse qui ne parle que le khmer, elle m'a prise par la main et m'a fait traverser la rue et m'a présentée à la coiffeuse, dans son épicerie-coiffure ! Elle a attendu la fin des opérations et m'a ramenée chez elle. Quant à la coiffeuse, elle m'a embrassée. Pour 2$ j'ai eu le lavage (très long et très puissant), le massage du crâne, des cervicales, des épaules, la coupe et la bise. C'est seulement plus tard que j'ai commencé à perdre mes cheveux. :-)) Tout va bien maintenant.

Marché de nuit


Il fait très chaud et très sec dans cette région. Les forêts, les herbes folles, les rizières et autres cultures attendent la pluie qui ne viendra qu'en juin.

Le tabac est coupé. Au frais entre les pilotis de la maison, toute une famille enfile les feuilles sur des baguettes. Après ce sera le séchage dans des séchoirs-tours en briques où pour accélérer le processus de séchage un feu brûle alimenté en troncs d'arbres par l'extérieur. J'ai mis la main à la pâte ce qui a bien fait rire toute la famille et surtout les enfants car ici, du plus jeune au plus vieux, tout le monde travaille. Une fillette a timidement accepté de prendre une photo avec mon appareil.

Ailleurs, les arachides sont arrachées, des femmes trient les cacahuètes. Un travail délicat car il faut détecter les trous des insectes gourmands qui se glissent dans la coque. Là aussi j'ai sali mes mains, quelques minutes seulement car je n'avais pas bon oeil. C'était sur Koh Paen, une île du Mékong. Un pont y conduit et quel pont ! Une construction de bambous, éphémère puisqu'elle ne dure que l'espace d'une saison sèche après quoi elle est emportée par le flot puissant du fleuve aux premières pluies. Ça tangue, ça tremble ou bien c'est mon appréhension qui fait bouger le guidon du vélo ?

 



Se salir dans ce coin du Cambodge est une réalité de chaque jour. Le vent n'est pas nécessaire pour soulever la fine terre rouge. Le passage d'un chien, une aile de papillon et hop ! Poussière et transpiration, vous pouvez imaginer le résultat. De nombreuses personnes portent un masque en permanence. Poussière, pollution, peur des épidémies... Le marché doit être florissant et les oreilles seront bientôt en feuille de chou.

 

Enfourchons le vélo et allons à Vat Nokor, c'est pas loin.
Nous savons peu de choses sur ce temple Khmer dont la construction aurait commencé au IXe siècle pour le culte bouddhique, pour le culte Brahmanique et se terminer pour le culte bouddhique au XVIe siècle.
Comme ailleurs on y voit des frontons, des dévatas, de jolies frises, des balustres tournées, des Bouddhas dans leur niche.... Deux étonnantes statues rappellent les dvarapalas, ces redoutables gardiens des temples armés d'une massue. Ici, en plus l'une d'elles avec son troisième oeil pourrait être Shiva, l'autre possède tous les attributs de Vishnu ( le disque, la conque...)

Ce lien est une longue et intéressante étude sur Vat Nokor CLIC



De cour en sanctuaire mon oeil est attiré par un bambou fiché entre deux pierres. Qu'est-ce ?
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Sur l'île Koh Paen
Sur l'île Koh Paen
Kampong Cham
Vat Nokor
Vat Nokor




Fuir la chaleur, partir dans les montagnes, aller dans le Mondolkiri, une des régions les plus reculées du pays. Deux habitants au km2 ! Le vent y soulève la poussière, apporte un peu de fraîcheur. Je vous y emmènerai plus tard, restons au bord du Mékong.


 

 

 

J'ai quitté avec regret Sen Monorom, capitale provinciale du Mondolkiri, petite ville calme et fraîche à 800 mètres d'altitude
J'ai retrouvé le Mékong et la grande plaine dans une autre ville sympathique: Kratie.

 

Quelle aventure pour arriver à Kratie. A un carrefour, l'autobus stoppe : transbordement! Je croyais que cette pratique était une spécialité de Madagascar.
Tout le monde s'engouffre dans des camionnettes bâchées. Et c'est serrés comme des sardines que nous continuons la route. Je suis avec deux autres Français, évidemment nous sommes l'attraction des petits et des grands. Et c'est bien agréable.

 

 

 

 

 

 

 


Un des passagers porte le krama, ce foulard à carreaux souvent rouges est traditionnellement porté par les Khmers. Les femmes l'enroulent sur leur tête. Bien pratique pour se protéger du soleil, de la poussière, pour s'essuyer les mains...

 

 

A Kratie, je loge en face du marché. Le matin je me glisse sur la terrasse qui sert à étendre le linge, endroit idéal pour prendre des photos dès le lever du soleil.
Ici, j'ai pu échanger mes livres. Pas facile de trouver de la lecture en Français alors que les bourses d'échange regorgent de livres en d'autres langues. Les voyageurs français ne lisent donc pas ?

 

Deux jours en vélo pour m'aventurer au plus près des villages flottants, pour approcher les rapides et visiter une île. Pas de ponts ici, on embarque sa moto ou son vélo sur la pirogue à moteur.

La vie tourne autour du Mékong. Beaucoup de pêcheurs. Ils vivent sur des villages flottants, ou dans des villages sur pilotis, le long du fleuve. En plus de la pêche ils cultivent et élèvent quelques animaux. C'est là qu'une fillette m'a appris à dépouiller le maïs (débarrasser les épis de leur épaisse enveloppe). Et elle est épaisse cette enveloppe, il faut un bon coup de poignet pour planter le clou fixé à une planchette et commencer à déchirer pour avoir ensuite une prise et finir de sortir l'épi doré. Ma maladresse fait rire et je ris avec.

 

Dans un de ces villages tout en longueur, un mariage est donné. Quel faste ! Quel monde ! Un immense chapiteau est dressé pour accueillir un grand nombre d'invités. Les cuisiniers préparent le repas sur le bord du chemin. Les marmites dégagent d'appétissantes senteurs, les plats exposent des mets colorés. Quand les mariés arrivent à la fin de la cérémonie au temple, les musiciens entonnent des musiques assourdissantes.

Je reprends le vélo et poursuis ma route jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'un affluent m'empêche d'aller plus loin. Les carrés de pêche sont levés, l'eau n'est pas assez profonde en cette saison. Assez profonde cependant pour permettre aux femmes de ramasser ces petits escargots de vase que l'on retrouve sur tous les marchés. Combien d'heures restent-elles ainsi immergées jusqu'au cou ?

 

Des rapides et des dauphins ! Allons-y ! 15 km de plat, c'est rien, en plein soleil et beaucoup d'eau c'est faisable. Hélas je ne verrai pas les dauphins. Devant le prix exorbitant, je poursuivi mon chemin vers les rapides.


En chemin je fais un détour dans la campagne, direction Phnom Sombok, la colline de Sombok. Il y a une communauté bouddhique là-haut des moines et des nonnes. Alors que les hommes sont vêtus de tissu orange, les femmes portent des robes blanches. Comme les hommes, elles ont le crâne rasé.

Un escalier grimpe sur la colline. Là-haut des sanctuaires de styles divers, un stupa. Des peintures retracent la vie de Bouddha. Sur le chemin qui contourne la colline, les maisons des moines. Petites en bois avec vue imprenable sur le fleuve.

 

A mesure qu'on approche des rapides, des îlots verts émergent de la surface de l'eau. Une ribambelle de petits bancs de sable couverts de buissons. Les pêcheurs y calent leurs nasses, amarrent leurs barques et les enfants choisissent un endroit calme pour se baigner.
Un banc de sable plus gros et plus près du rivage, une eau canalisée qui court plus vite, un endroit rêvé pour installer de longues paillotes au dessus du courant. Les Cambodgiens y viennent en famille, s'installent sur des nattes ou se laissent bercer dans les hamacs. Les plus téméraires plongent dans l'eau claire.
Sur la passerelle qui mène aux paillotes des enfants jettent un filet, mais toute l'énergie qu'ils mettent en oeuvre n'attire guère le poisson.

Ce jour-là je rentre assez tôt pour prendre le bateau vers Koh Trong, le gros banc de sable qui trône au milieu du Mékong juste en face de Kratie. L'île est trop vaste pour en faire le tour en une heure. Je m'attarde longuement devant le plus pittoresque des villages flottants. La tôle bleutée des toits se reflète dans l'eau, les rayons du couchant teintent les planches des murs de douces couleurs chaudes. Les enfants disputent une partie de ballon sur la berge et les barques semblent endormies. Tout ici respire la paix du soir.

Toutes les photos sont visibles en grand dans la galerie. Clic sur la première vignette

 

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Créé le 1 novembre, 2011
Modifié le 14 février, 2019

© Cambodge, 2011, Mireille Jeanjean Les textes et les photos édités sur ce site sont la propriété de l'auteur....
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