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En route pour l'Ankarana, à une centaine de km
au sud de Diégo, mais qu'importe
la distance, ici on compte en heure : 4 heures de route environ en taxi-brousse.
Comme en Afrique on s'arrête acheter des provisions le long de la route : noix de cajou, ananas, jambalaks, beignets… Personne ne descend, les billets passent de main en main, au retour la monnaie accompagne les victuailles. On dépose un colis ici, on en récupère un autre là. A midi on prend une collation dans une gargote en bord de route. Les mets variés attendent sur le feu dans de grandes marmites en alu. "C'est pas pour les vazaha (étrangers blancs) m'a dit ma voisine, tu vas être malade. Turista." Pensez-vous… Les crevettes coco étaient délicieuses, le riz cuit à point.
C'est là que m'attendaient les lémuriens, dont le plus petit du monde. De la taille d'une souris, il caracole à une vitesse folle de branche en branche, dès la nuit tombée, à la recherche d'insectes. Les autres plus gros sont facilement visibles de jour comme de nuit. Attachants, touchants, ils ouvrent tout grands leurs yeux ronds et se tournent vers vous surtout si vous arrivez à imiter leur bruit de gorge. De leur trou là-haut, ils sont aux premières loges pour assister au spectacle de ces drôles d'animaux à deux pattes qui les regardent à travers un énorme oeil.
Outre les lémuriens, une foule de bestioles vit dans cette forêt. Des caméléons multicolores qui dorment la nuit au bout des fines branches et qui chassent le jour. Formidable technique de chasse : parfaitement immobile sur fond neutre, la queue enroulée autour d'une branche, une patte levée tel un chien à l'affût, il déroule soudain une langue presque aussi longue que son corps. Quelle célérité ! Le temps de réaliser, l'insecte est bloqué entre ses mâchoires. Une grosse mante religieuse ne décourage pas un petit caméléon.
Les geckos et autres lézards ne sont pas en reste, l'un d'eux, l'uroplatus fimbriatus, à la queue plate se plaque contre les troncs. Sa couleur grise tachetée de blanc se confond avec l'écorce de l'arbre.
Les serpents sont là aussi. Ils traversent les sentiers, l'un d'eux traînant son mètre cinquante sous les brindilles n'a jamais pu entrer dans l'appareil photo, fort heureusement un autre a cessé ses reptations le temps d'un petit somme, tête posée sur une branche tombée. Ne tremblez pas ces bêtes sont inoffensives. Il n'y a aucun serpent venimeux à Madagascar.
Pour voir la tête et agrandir la vue, cliquez sur la première vignette.
J'allais oublier les mille-pattes qui, avec leurs innombrables pieds, parviennent à passer une faille 3 ou 4 fois plus large qu'eux.
Et encore les araignées ! Impressionnantes... brrrr
Si on se trouve dans les grottes à la tombée de la nuit on assiste au réveil des roussettes, grosses chauves-souris bruyantes qui passent outre les fady (interdits et tabous liés aux ancêtres).
Avant que les chauve-souris ne sortent, des créatures ailées s'ébattent dans les arbres et le sous-bois. Difficiles à repérer tant la forêt est touffue. J'ai réussi toutefois, grâce à l'oeil averti de mon guide, à voir quelques oiseaux dont certaines variétés sont endémiques de l'Ankarana.
Tout ce petit monde évolue sur fond de tsingy, ces formations géologiques dues à l'érosion du calcaire. Une forêt de flèches, des arêtes très aiguës et coupantes, des pointes acérées, des failles dans lesquelles la vie s'insinue sous la forme d'adénias, d'euphorbes, de baobabs, pachypodiums et autres plantes qui survivent grâce à l'eau qu'elles emmagasinent à la moindre pluie. Bonheur de se déplacer sur et dans ce labyrinthe, en prenant garde de ne pas s'appuyer contre la pierre, de ne pas faire de faux-pas. Au bout de 4 heures de marche, on touche au but : le lac vert est là, au fond de son écrin de tsingy tout gris.
Une autre curiosité dans ce parc national : la perte de la rivière. C'est un trou béant dans lequel viennent se perdre deux ou trois rivières. Une sorte de siphon qui aspire l'eau et la restitue, on suppose, dans le canal du Mozambique. En période de pluies, l'eau ne parvient pas à s'évacuer assez vite si bien que son niveau atteint le bord du trou et vient baigner les arbres alentour.
Quelques plantes spécifiques du massif de l'Ankarana, certaines endémiques. Ce sont surtout des feuillus : baobabs, pachypodiums, euphorbes, des arbres immenses, des bases de tronc comme les plis d'une jupe, des racines invraisemblables, indomptables, qui tombent ou qui serpentent à fleur de terre et cet adenia qui a plus l'air d'une outre ou d'une bonbonne que d'un arbuste.
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