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Je pensais avoir trois jours pour visiter la capitale, c'était sans compter sur un avion malade. Crise aiguë d'énurésie. L'oiseau de fer perdait son kérosène à plein saut. C'est comme je vous le dis.

Un autre avion est arrivé en fin d'après-midi. Avec la nuit venue, la terre, vue du ciel, a gardé tous ses secrets. A la place, vous aurez Tana en long-en large-en rond-de bas en haut-de haut en bas.

 

lac Anosy

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rue de TanaTana, ça grimpe, ça descend, ça circule. Tintamarre de klaxon, de moteur, de sifflet strident d'agents. Il en faut plus que ça pour déranger le saka manga (le chat bleu), imperturbable sur sa façade ocre rouge tandis que le ciel se pare des nuances du couchant.
Le Sakamanga, c'est là que j'ai passé mes soirées et mes nuits et m'y suis perdue, normal vu mon sens aigu de l'orientation ! Normal aussi de perdre la tête dans ce labyrinthe : une succession de passages étroits, de cours, de couloirs, d'escaliers... Mais quel charme ! Pas un pan de mur vierge, partout sont exposés des objets et documents anciens. Même dans les chambres. Un véritable musée.

 

Tana, allée de palmiers

Le lendemain matin, il a suffi que je pose le pied sur le trottoir pour être frappée de plein fouet par la misère.
C'est dur de supporter la détresse. On ne compte plus les enfants qui mendient, poussés par leur mère, les infirmes, les hommes jeunes et vieux qui vous supplient de leur acheter quelque chose. Quand ils ne sont pas dans la rue, ils investissent les espaces "verts", les jardins "publics". C'est leur home, mais il n'a rien de doux. Ils préparent un maigre repas autour d'un feu de bois. Le linge sèche sur les parapets, les buissons ou les grilles qui entourent les monuments. Ce soir, dans un recoin de la rue, deux d'entre eux s'enroulaient dans une couverture élimée, sans couleur. Les nuits sont froides ici, à 1500 m d'altitude. Le soleil se couchait à peine, une lumière rosée teintait les nuages au-dessus de l'allée de palmiers.

 

 

Le nombre des sans logis augmente, le dénuement est grand et le tourisme réduit à presque néant. Pourtant, après un mois passé à Mada, je n'ai pas remarqué d'agitation. J'en ai même oublié la situation politique instable. Le calme règne partout. Les Malgaches sont des non-violents. Ils subissent les caprices des dirigeants. A plusieurs reprises on m'a suppliée de dire aux Français qu'ils peuvent venir, qu'il n'y a rien à craindre.

JE VOUS LE DIS MÊME S'IL EST DÉJÀ TROP TARD.

 

Malgré cela l'homme de la rue reste aimable, gracieux, souriant, vous dit "bonjour madame", vous renseigne, vous accompagne, vous mets en garde, tout cela sans se départir de son sens de l'humour. Pas une fois je n'ai été inquiétée. J'ai pourtant traversé le marché "Petite Vitesse" par hasard et d'autres "non-recommandables". Les marchés, ce n'est pas ce qui manque à Tana. On passe de l'un à l'autre sans trop se rendre compte.

gare de Tana
La gare

Ce serait malvenu de faire étalage de richesses dans ces endroits où la misère est reine. Alors on y va avec un minimum d'argent, sans appareil photo, les mains dans les poches. Le long de la voie ferrée, en laissant la gare ferroviaire à droite, tout est gris anthracite, du sol au sommet des maisons, jusqu'aux hommes qui transportent des sacs de charbon de bois, des planches, toutes sortes de matériaux. Chaussures de "marques", vêtements, sous-vêtements… neufs ou d'occasion s'étalent sur les trottoirs. Un bric-à-brac d'objets. Idem à l'autre bout de l'avenue de l'Indépendance, le long des escaliers qui montent vers la place de l'Indépendance ou ceux en face qui mènent vers les quartiers des collines.

 

 

tana av. de l'indépendancetana av. de l'indépendance
Avenue de l'Indépendance

rue de Tana


Si on "efface" la misère, Tana est une jolie ville. Il y a la Ville Haute qui s'étage sur les flancs de plusieurs collines et la Ville Basse. L'architecture est très variée. Maisons en pierre, en briques rouges, arcades, colonnes, balcon en bois sculpté. En dehors des rues principales envahies de véhicules pollueurs, c'est un lacis de ruelles pentues et d'escaliers. Les maisons semblent entassées, enchevêtrées les unes aux autres.
Un peu partout pointent les clochers des églises, catholiques ou anglicanes. Les écoles, privées ou publiques, sont aussi très nombreuses. Enfants et étudiants en uniforme occupent bien les trottoirs défoncés de la ville. A part quelques grands hôtels, les seuls bâtiments modernes, béton-verre-acier, sont les banques. Les bâtiments administratifs font pitié, de même les ministères.

maisons de Tana maisons de Tana
maisons de Tana maisons de Tana



J'aime bien me promener dans ces rues montantes, loin de la foule, des magasins, des voitures. Grimper jusqu'à la cité royale, le plus vieux quartier de Tana, le plus haut également. Il domine toute la ville. Quelle vue ! En bas, le lac Anosy, promenade de la reine Ranavalona 1ère, sert de miroir aux nouveaux bâtiments et à cette colonne érigée en mémoire des Français et Malgaches disparus au Chemin des Dames durant la première guerre mondiale. Le stade Mahamasina n'est pas très loin. Des joueurs s'entraînent au foot sur une pelouse à peine plus verte que l'eau du lac.

lac Anosy
mémorial lac Anosy
lac Anosy-stade lac Anosy-stade


Anatirova

 

Et voilà Anatirova, le palais de la reine, enserré dans des échafaudages. Depuis le grand incendie de 1995, il attendait sa restauration.

 

 

 

Avaradrova

Non loin de là c'est Avaradrova, le Palais de Justice d'Ambatondrafandrana. Autrefois, les rois rendaient la justice ici même, mais à la place de ce bâtiment construit à l'image des temples grecs, soutenu par des colonnes ioniques, il y avait une pierre : la "pierre des Rafandrana"

 

 

 

Andafiavaratra

Quelques mètres plus bas, se dresse Andafiavaratra, le Palais du Premier Ministre, devenu musée.

 

En poursuivant ma descente, je me suis attardée sur la place d'Andohalo. La plus ancienne place publique de la ville a été réaménagée. On peut s'y reposer à l'ombre des grands arbres et même prendre son casse-croûte comme le font des étudiants du lycée tout proche.
Cette place a vu autrefois des cérémonies d'investitures royales ainsi que le couronnement de plusieurs reines.
Elle sert maintenant de terrain de sport pour les lycéens.

 

La cathédrale d'Andohalo est à deux pas. Lors de mon deuxième passage, elle était ouverte et j'ai pu admirer ses voûtes de style gothique ainsi que les orgues.

AndohaloAndohalo

 

Encore plus bas, le Temple d'Ambatonakanga, bâti en 1867. ce premier bâtiment en pierre de la Capitale relève de l'Eglise du Christ et de la communauté fondée en ce lieu par la mission de Londres en 1831. ( Renseignements copiés sur la plaque apposée contre la façade de l'édifice)

 

Nombre de ces constructions, palais ou églises ont été bâtis en bois, puis reconstruits à la suite d'incendies et encore reconstruits toujours à cause d'incendies comme dernièrement en 1995, le palais de la reine.

 

Me revoilà sur la place de l'Indépendance où se dresse la stèle commémorative de la restauration de la souveraineté du pays en 1960 et où se presse une foule de marchands et de mendiants.


Ambohitsorohitra
Je poursuis mon chemin de retour. Je ne me suis pas encore perdue. Mon futur point de repère : le Palais d'Ambohitsorohitra (le palais présidentiel). C'est un beau bâtiment en briques rouges de l'époque coloniale. Il a été résidence du gouverneur, ambassade de France, résidence de la république malgache jusqu’à son déménagement au palais d’Etat d’Iavoloha. Il abrite actuellement les bureaux de la Présidence.


 

 

En face de l'entrée principale trône une stèle commémorant les tristes évènements du 7 février 2009.

 

7 février 2009

 

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Le 31 mai, j'ai quitté Madagascar avec le souhait de voir ce pays sortir du marasme et en espérant que son peuple conserve toujours la douceur, l'amabilité, la confiance, le sourire...

Quant à moi je reviendrai. Veloma "vélum", au revoir Mada !

       

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Créé le 1 août, 2009
Modifié le 1 juin, 2022


© Madagascar 2009, Mireille Jeanjean.
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