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Je pensais avoir trois jours pour visiter la capitale, c'était sans compter sur un avion malade. Crise aiguë d'énurésie. L'oiseau de fer perdait son kérosène à plein saut. C'est comme je vous le dis. Un autre avion est arrivé en fin d'après-midi. Avec la nuit venue, la terre, vue du ciel, a gardé tous ses secrets. A la place, vous aurez Tana en long-en large-en rond-de bas en haut-de haut en bas.
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Le
lendemain matin, il a suffi que je pose le pied sur le trottoir pour être
frappée de plein fouet par la misère.
Le nombre des sans logis augmente, le dénuement est grand et le tourisme réduit à presque néant. Pourtant, après un mois passé à Mada, je n'ai pas remarqué d'agitation. J'en ai même oublié la situation politique instable. Le calme règne partout. Les Malgaches sont des non-violents. Ils subissent les caprices des dirigeants. A plusieurs reprises on m'a suppliée de dire aux Français qu'ils peuvent venir, qu'il n'y a rien à craindre. JE VOUS LE DIS MÊME S'IL EST DÉJÀ TROP TARD.
Malgré cela l'homme de la rue reste aimable, gracieux, souriant,
vous dit "bonjour madame", vous renseigne, vous accompagne,
vous mets en garde, tout cela sans se départir de son sens de l'humour.
Pas une fois je n'ai été inquiétée.
J'ai pourtant traversé le marché "Petite Vitesse" par
hasard et d'autres "non-recommandables". Les marchés,
ce n'est pas ce qui manque à Tana. On passe de l'un à l'autre
sans trop se rendre compte.
Ce serait malvenu de faire étalage de richesses dans ces endroits où la misère est reine. Alors on y va avec un minimum d'argent, sans appareil photo, les mains dans les poches. Le long de la voie ferrée, en laissant la gare ferroviaire à droite, tout est gris anthracite, du sol au sommet des maisons, jusqu'aux hommes qui transportent des sacs de charbon de bois, des planches, toutes sortes de matériaux. Chaussures de "marques", vêtements, sous-vêtements… neufs ou d'occasion s'étalent sur les trottoirs. Un bric-à-brac d'objets. Idem à l'autre bout de l'avenue de l'Indépendance, le long des escaliers qui montent vers la place de l'Indépendance ou ceux en face qui mènent vers les quartiers des collines.
Si on "efface" la misère, Tana est une jolie ville.
Il y a la Ville Haute qui s'étage sur les flancs de plusieurs
collines et la Ville Basse. L'architecture est très variée.
Maisons en pierre, en briques rouges, arcades, colonnes, balcon en bois
sculpté. En dehors des rues principales envahies de véhicules
pollueurs, c'est un lacis de ruelles pentues et d'escaliers. Les maisons
semblent entassées, enchevêtrées les unes aux autres.
J'aime bien me promener dans ces rues montantes, loin
de la foule, des magasins, des voitures. Grimper jusqu'à la
cité royale, le plus vieux quartier de Tana, le plus haut également.
Il domine toute la ville. Quelle vue
! En bas, le lac Anosy, promenade de la reine Ranavalona 1ère, sert de
miroir aux nouveaux bâtiments et à cette colonne érigée
en mémoire
des Français et Malgaches disparus au Chemin des Dames durant
la première guerre mondiale. Le stade Mahamasina
n'est pas très loin. Des
joueurs s'entraînent au foot sur une pelouse à peine plus
verte que l'eau du lac.
Et
voilà Anatirova, le palais de
la reine, enserré dans des échafaudages. Depuis le grand
incendie de 1995, il attendait sa restauration.
Non loin de là c'est Avaradrova, le Palais de Justice d'Ambatondrafandrana. Autrefois, les rois rendaient la justice ici même, mais à la place de ce bâtiment construit à l'image des temples grecs, soutenu par des colonnes ioniques, il y avait une pierre : la "pierre des Rafandrana"
Quelques mètres plus bas, se dresse Andafiavaratra, le Palais du Premier Ministre, devenu musée.
En poursuivant ma descente, je me suis attardée
sur la place d'Andohalo. La plus ancienne place publique de la ville
a été réaménagée.
On peut s'y reposer à l'ombre des grands arbres et même
prendre son casse-croûte
comme le font des étudiants du lycée tout proche.
La cathédrale d'Andohalo est à deux pas. Lors de mon deuxième passage, elle était ouverte et j'ai pu admirer ses voûtes de style gothique ainsi que les orgues.
Encore plus bas, le Temple d'Ambatonakanga, bâti en 1867. ce premier bâtiment en pierre de la Capitale relève de l'Eglise du Christ et de la communauté fondée en ce lieu par la mission de Londres en 1831. ( Renseignements copiés sur la plaque apposée contre la façade de l'édifice)
Nombre de ces constructions, palais ou églises ont été bâtis en bois, puis reconstruits à la suite d'incendies et encore reconstruits toujours à cause d'incendies comme dernièrement en 1995, le palais de la reine.
Me revoilà sur la place de l'Indépendance où se
dresse la stèle commémorative de la restauration de la souveraineté du
pays en
1960 et où se presse une foule de marchands et de mendiants.
En face de l'entrée principale trône une stèle commémorant les tristes évènements du 7 février 2009.
Quant à moi je reviendrai. Veloma "vélum", au revoir Mada ! |
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