A une trentaine de kilomètres de Diégo, la baie du Courrier est un dépaysement complet, loin de tout confort. Le minimum nécessaire. Pas facile non plus d'y accéder. Il faut un bon 4X4, du temps, de la patience et une dextérité sans pareille au volant. Jojo a tout ça et au bout de 3 ou 4 heures de piste inconfortable on arrive au bord du canal du Mozambique au moment où les derniers rayons du soleil irisent les vagues qui viennent lécher les pieds du Windsor Castle.

Les chambres sont de rustiques bungalows (bois, branches et palmes) avec moustiquaire. Cette bulle de tulle, qui enveloppe nos nuits, décourage les insectes piqueurs qui retournent vivre leur vie dans les palétuviers tout proches. Les sanitaires sont à l'extérieur. Pour la douche, un grand bidon plein d'eau du puits et un pot. Ici pas d'eau courante, pas d'électricité.

Les palétuviers, à marée haute, à marée basse

Un appétissant fumet flotte dans l'air léger. C'est Etiennette, le cordon-bleu du lieu. Mieux vaut se mettre à la diète quelques jours avant de venir ici, sinon vos estomacs n'arriveront jamais à ingérer la quantité de nourriture proposée. Poissons, crabes, ananas, papayes, mini bananes, avocat, riz, petits légumes sont au menu, à toutes les sauces, délicieusement parfumées de coco, légèrement épicées. Que des produits pêchés ou cueillis sur place.

La nuit, on pourrait croire que le ciel concentre tous les astres de l'espace. Tellement serrés, que parfois l'un d'eux se détache et file à travers ciel pour aller se perdre on ne sait où. Et ce silence ! On entendrait presque scintiller les étoiles.

Parties de pêche

Le vent n'est pas l'ami des pêcheurs. De notre sortie à la nuit tombée, nous n'avons rien ramené, que quelques clichés du coucher de soleil.

Le lendemain matin, nouvelle tentative, autre lieu. Une place de choix, autour d'un adorable îlot, bordé de rochers. Un monticule, en son centre, s'incline doucement vers l'eau pour venir mourir sur une minuscule plage de sable doré. Une île pour lilliputiens. Quelques buissons, un peu d'herbe folle et un palmier qui se penche pour nous regarder. Tantôt à droite, tantôt à gauche. Non, il n'y a pas de magie, nous cherchons le poisson tout autour de l'îlot. Aucun ne viendra mordre à mon hameçon et ce bouchon flottera tranquillement. Quelques petites prises, dont j'ai oublié le nom, réjouissent les enfants mais ce qui les a le plus amusés c'est la dernière prise... A découvrir dans le diaporama ci-dessous.

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	Ilot
	Dernière prise ! Le pêcheur honteux et confus se cache sous la casquette.

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Windsor Castle

Windsor Castle, une tour de guet perchée au sommet d'un piton rocheux. Dressée par les Anglais en 1942 (c'est gravé dans la pierre), cette place stratégique permettait de contrôler une vaste étendue maritime. 400 mètres de dénivelée, une broutille ! C'était sans compter sur le vent qui s'est réveillé cette nuit. Des rafales à décorner les zébus. Il faut s'agripper aux touffes d'herbe et parfois s'accroupir pour tenir sur les flancs pentus et glissants de la montagne. Le sentier a disparu sous la végétation battue par le vent, on avance à l'aveuglette jusqu'au pied de la falaise. Enfin un escalier en pierre taillée, abrité sous d'immenses baobabs et autres lianes, conduit à la cime.

Le panorama, de là-haut, vaut tous les efforts : 360°. Canal du Mozambique, Baie de Diégo jusqu'à l'Océan Indien et le Cap d'Ambre - extrême pointe nord de la Grande Ile. Tout ça à portée d'yeux. Magnifique !

Mais prenez garde, le vent semble avoir redoublé de violence, il règne en maître. Ici rien ne l'arrête, même pas cette tour qui affiche ses blessures et se laisse grignoter par la résistance de ces plantes déterminées à tenir tête à Eole.

Aloe ...

Windsor Castle
Baobabs	Côté Mozambique
L'entre-deux-baies		Baie de Diégo

Pourquoi courir, au risque de se rompre le cou, alors qu'il y a tant de choses à découvrir. Regardez ces étonnantes formations géologiques : les tsingy. Ils sont rares et si petits ici. Mais pour un premier contact ... Aïe ! C'est tranchant.

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Les grands tsingy seront pour dans quelques jours... rendez-vous dans la réserve de l'Ankarana.

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