Blanc,
rouge, vert, trois couleurs pour la Grande Ile sur ce drapeau qui flotte
dans la brise d'Antsiranana (Diégo Suarez). Rouge comme la terre
de Madagascar, vert comme la végétation luxuriante qui
s'envole en fumée jour après jour, blanc comme
la
crête des vagues.
Sur cette palette, j'ajouterais bien une touche de bleu, mais lequel
choisir parmi ce camaïeu
qu'offrent l'Océan Indien et le Canal du Mozambique tous deux
parsemés de chapelets d'îles, d'atolls, bordés de
baies profondes ?
Quand l'avion entame sa descente sur l'aéroport
de Diégo,
on est ébloui par la beauté qui s'étale au-dessous
de nous. Le soleil, l'eau, la terre jouent au jeu des couleurs.
En ce 1er mai 2009, c'est la chaleur qui m'accueille
sur le tarmac et le vent violent qui soulève des nuages de poussière.
Finies la pluie et l'humidité,
ici on est entré dans l'hiver austral. Quel
paradoxe !
Un hiver austral bien chaud car l'île s'étire
du 12ème au 25ème parallèle sud. Elle est traversée,
près de Tuléar, par le tropique du Capricorne. Plus de
1500 km de climat tropical, avec une saison des pluies (été austral)
et une saison sèche (hiver austral). Heureusement il y a les Hautes
Terres qui bénéficient de températures plus fraîches.
Antananarivo, la capitale, avec ses 1500 m d'altitude en est un bel exemple.
Pour plus
d'informations, pour accéder à une carte plus large montrant
les différents
parcours, cliquez sur l'image satellite de l'Île malgache.
Mada,
le paradis des 4L. Quasiment disparues en France, elles passent
ici une deuxième vie au service de tout
un chacun. De jaune vêtues, elles courent
les rues. Alertes ou bringuebalantes. Un regard suffit, elles s'arrêtent
et vous invitent à monter. Ne cherchez pas le
confort. La ceinture n'est pas de sécurité. Ne cherchez
pas le compteur. Le prix est fixe en agglomération,
sourire compris.
Pour
les déplacements en proche banlieue, il y a les taxis
collectifs. Minibus rouges dans lesquels on s'entasse.
Et pour voyager loin, le taxi-brousse fera l'affaire. Ils sont de toutes
sortes
et vous en feront voir de toutes les couleurs ! 
THB,
c'est la bière locale : (three horses beer).
Pourquoi 3 chevaux
?
Pourquoi ces trois mots anglais, langue si peu usitée dans
le pays ?
Lettres rouges sur fond blanc...
Tout près de là, des
mots blancs sur fond rouge flattent une autre boisson...
Comme la Dodo à la Réunion,
la Phoenix à Maurice, la Bintang à Bali
ou l'Ethiopienne St-George, la bière malgache est blonde,
dorée à souhait.
S'il est vrai qu'on parle si peu anglais à Mada, quelle langue
parle-t-on ? Le malgache bien sûr. Et combien de dialectes différents
qui font qu'on ne dit pas bonjour de la même façon d'un
coin à un autre
du pays. Mais si vous êtes francophone, vous pourrez toujours
converser en Français.
Revenons à nos couleurs.
Vert et rouge, c'est aussi un lézard, le Phelsuma madagascariesis.
L'un d'eux a élu
domicile dans ma chambre. Je le regarde à travers le tulle
de la moustiquaire. Il est très beau et pas sauvage du tout.
15 à 20 cm, un corps vert tacheté de rouge. L'œil
vif et brillant. Les doigts de ses pattes terminés par des
ventouses. Il est de la famille des geckos. Ils ne sont pas tous dans la maison,
j'en ai rencontrés dans la nature, ils affectionnent les troncs
d'arbre.
 
Cliquez sur la vignette pour agrandir
l'image
Enfin il y a les multicolores :
les
tissus chatoyants dans lesquels se drapent les femmes,

les peaux claires, sombres
ou noires sur lesquelles elles passent une mixture protectrice,
jaunâtre,
les maisons bariolées, les
placards publicitaires,


les couchers de soleil qui embrasent les nuages,
ses levers en teintes douces |
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et encore : les caméléons,
les poissons et les coraux, les fleurs, les étals de légumes
et de fruits mûrs qui exhalent par-dessus le marché des
senteurs engageantes.
Dans ce monde haut en couleur, j'ai croisé peu d'oiseaux
aux couleurs éclatantes,
même le perroquet était sombre mais bruyant.
Noir et blanc, le long serpent de l'Ankarana.
Placer un point final sans parler des lémuriens serait
impardonnable.
Pas très colorés
ces charmants mammifères. Gris, marron, beige, brun
rouge, couleur de branchages, couleur de feuilles mortes. Faut
bien
se fondre dans le paysage, passer inaperçu aux yeux
des prédateurs. L'Eulemur
macaco macaco se
démarque par sa "barbe" blanche
et le lémurien couronné par sa "coiffe" rousse
et noire.
 
Je n'ai vu qu'une infime partie de ce grand territoire
(580 000 km2) un peu plus grand que la France (550 000
km2). Autant dire que je ne connais rien. Mais je compte bien
revenir dans la Grande Ile en 2010.
Veloma "vélum" Mada ! Au revoir Mada !
Ne partez pas
sans jeter un coup d'oeil sur la richesse de la flore malgache.

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