Ahmedabad

 

Le 25 mars 2016, je quitte Jaisalmer pour le Sud de l'Inde. Je suis sur la route depuis plus de deux mois, il fait de plus en plus chaud. Très chaud. L'île de Diu me tente, c'est un endroit peu fréquenté par le tourisme. Quelques jours de repos au bord de la mer d'Oman me semble tout indiqué. Avant d'arriver je dois passer par Ahmedabad.

 



Ahmedabad

A la descente du bus, peu avant 6h du matin, les trottoirs de la ville sont un immense dortoir. Dans la pénombre, des formes sans couleur ou plutôt uniformément marron-noir, peau et vêtements, sont allongées à même le sol, au milieu des déchets de la veille, des odeurs d'urine, de bouses de vache, au milieu des restes de leur repas trouvés dans les poubelles ou dénigrés par les chiens et les singes. Glauque vous dites ? Ça craint ? Vous me demandez si j'ai peur ? Je n'ai pas peur de ces femmes, enfants, hommes, infirmes, vieillards. Je n'ai pas peur de ces individus qui dorment dans la rue. J'ai pitié. Je trouve cela injuste, révoltant à en pleurer ! Qui dit qu'ils n'ont qu'à travailler ?! Mais ils travaillent à longueur de journée. Ils travaillent à en crever !

Ce matin-là, les tuk-tuks n'arrêtent pas de me tourner autour. D'inquiétude pour certains. D'autres dans l'espoir de me fourguer une chambre à bas prix qu'ils disent (because commission). Combien de fois dois-je répéter que j'attends mon ami(e) (sans distinction de genre) et qu'il/elle a un hôtel. Ils ne me croient pas et ils ont raison.
Une heure plus tard, je suis installée dans une petite chambre de l'hôtel que j'avais repéré la veille sur Internet. Douchée, changée, ma lessive sur des cintres, je suis prête à affronter la ville.

 

 

Contrairement à Allahabad, la vieille ville est attrayante, les gens souriants et accueillants. Des anciens murs d'enceinte, il ne reste que quelques portes. La ville classée au Patrimoine Mondial de l'Humanité recèle de petites merveilles architecturales du XVème siècle. Jama Masjid - la mosquée du vendredi - avec son grand bassin aux ablutions qui trône au milieu de la vaste cour et tous les pigeons qui viennent s'y rafraîchir. Au beau milieu d'un immense carrefour, la minuscule Sidi Saeed avec de splendides fenêtres ouvragées d'arbres de vie et de dessins géométriques. Des mosquées, des temples hindous, jaïns, bouddhistes, des églises de l'époque coloniale anglaise. Toutes les religions semblent cohabiter en bonne intelligence.

Assez loin du centre, j'ai visité un baori, un vav comme ce genre de puits-citerne est nommé dans le Gujarat. J'en avais vu un près de Jaipur avec de multiples escaliers collés sur les parois. Ici, on y descend par une série d'escaliers et de galeries magnifiquement ouvragées et éclairées par des puits de lumière.


Tout près du puits, le mausolée du sultan Dada Hari et une adorable petite mosquée. Un vieil homme, gardien des lieux me fait visiter intérieur et extérieur jusque sur les toits entre les coupoles par un très étroit escalier à vis.

 

 

 

 

Hier soir et ce matin j'ai passé le pont vers la rive droite du Sabarmati, fleuve qui partage la ville en deux. Me voilà dans la partie moderne d'Ahmadabad. J'y trouve des bâtiments construits par Le Corbusier, le Tagore Hall un auditorium en hommage au grand artiste compositeur, écrivain, dramaturge, peintre et philosophe indien .

 

Galerie photos d'Ahmedabad


Arrivée hier matin par un sleeping-bus, je repars ce soir par un autre bus de nuit qui m'emmènera sur l'île de Diu. J'espère y trouver le calme avant d'affronter Mumbai (Bombay).


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Diu

 


Après une nuit de bus je crois me réveiller au petit matin en Europe. A Diu des clochers d'église pointent vers le ciel, le cloître est en réfection, les maisons aux solides balcons à la mode ibérique déploient leurs façades tarabiscotées, le fort avec ses remparts qui courent sur la falaise et tout autour de la ville pour parer les assauts des ennemis toujours prêts à chasser ces européens. Autant d'empreintes laissées à l'Inde quand en 1961 la colonisation portugaise a pris fin après plus de 400 ans d'occupation.

 

Ici l'alcool n'est pas interdit ni taxé. Les petits établissements ne désemplissent pas. La bière s'y vend comme des petits pains à Nagoa beach. C'est à l'écart de la station que j'ai trouvé un hébergement avec un bon restaurant. Le soir un sentier rocailleux me permet d'atteindre la côte ouest où je peux jouir de splendides couchers de soleil au milieu de nulle part dans un silence presque total. A mes pieds de petites constructions s'étirent sur un replat du sol. Dans la pénombre j'imagine un village. Je découvre le lendemain que les petites maisons pressées les unes contre les autres, ouvertures vers l'Est, sont les tombeaux d'un cimetière marin.

Peu de transports collectifs, mes pieds n'ont pas chômé. Une bonne chose car j'ai pu pendant des kilomètres découvrir de nombreux oiseaux qui logent près des étangs et rivières. J'ai réussi, par la force des choses, à faire le tour de l'île en un jour. Les bus n'ont pas d'horaires fixes, ils doivent toujours arriver mais n'arrivent jamais. Les tuk-tuk collectifs refusent de vous prendre. Cerise sur le gâteau (mauvaise cerise) il faut parlementer durement afin de réserver un bus correct (qui ne le sera pas) pour le trajet de nuit vers Mumbai.

 


 

 

CLIC pour voir les oiseaux rencontrés au bord et dans les étangs autour de Diu

 


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Mumbai

1er avril Mumbai
Quand je pense qu'au Népal avec électricité limitée, les connexions Internet sont correctes, en Inde avec des lumières qui clignotent partout dès la tombée du jour, c'est merdique. En plus à Mumbai, la ville la plus peuplée du pays et la 9ème du monde, je n'ai pas trouvé de logement avec le wifi, je suis donc au Starbucks café du coin... Non mais ... Je n'ai pas tenté le Taj Mahal hôtel (cousin du Carlton et du Negresco), du coup j'ai choisi un lit dans un petit dortoir de filles à l'armée du salut pour 350 roupies petit dej' inclus !
J'ai fait un grand tour dans la ville, les contrastes sont saisissants à tous points de vue. C'est terrible en arrivant au petit matin de voir des trottoirs-dortoirs... Dans la journée aussi. Je ne m'attarderai pas dans cette métropole. Mais je reviendrai à la fin du mois avant le retour à la maison.

Deux points forts lors de ce deuxième séjour :
                      -Une longue marche en bord de mer jusqu'au luxueux quartier résidentiel  de Malabar Hill en profitant, le long de l'avenue, des cérémonies indiennes (mariages peut-être)
                      - Assiter aux dabbawallahs, un gigantesque service de livraisons de repas dans les bureaux et entreprises de la ville. Si vous avez vu "The lunchbox", le film de Ritesh Batra, vous reconnaîtrez...

Au fait en parlant de film, un réalisateur de Bollywood est venu dans la guesthouse chercher des figurants pour son nouveau film ! J'adore l'imprévu.

 

Galerie Mumbai

 

Après une journée passée sur le tournage de Banjo, il est temps de quitter cette ville folle.
Petite incursion à l'intérieur des terres, vers les sites archéologiques proches d'Aurangabad.

 

A voir sur la page Sites archéologiques du Karnataka et Maharashtra (CLIC)

 

 

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Intermède écologique !!
Depuis plusieurs semaines, je traînais dans mon sac 3 piles usagées, ne sachant où les déposer. Et voilà que je demande au propriétaire de l'hôtel de m'indiquer un endroit adequat. Il a pris mes piles et les a jetées dans sa poubelle. J'ai tenté de lui expliquer... au mot pollution, il est parti d'un grand éclat de rire...
Heureusement il y a des lieux moins... plus... Goa en fait partie.

 

   

Après quatre jours passés à Aurangabad et aux splendides grottes d'Ajanta et d'Ellora (à voir sur la page des sites archéologiques), j'emprunte train de nuit et bus pour arriver à Panaji, capitale de l'Etat de Goa.
Forte influence portugaise et chrétienne. Eglises, cathédrales, couvents s'éparpillent au coeur d'une végétation touffue. Les temples hindous et bouddhiques jouxtent les maisons colorées avec balcons de types ibériques.
Les touristes affluent sur les belles plages de sable fin. Les prix grimpent, mais en basse saison il est facile d'obtenir des tarifs négociés.


Dès le lendemain je pars à la découverte de Old Goa, l'ancienne capitale de l'Etat de Goa.
Les Portugais voulaient en faire une Nouvelle Lisbonne.

                    


Quelques vues de Panaji      Cliquez, élargissez

 

 

 

Je reviendrai à Panaji vers la fin du mois, pour l'instant, Hampi m'attend.

Un détour par Benaulim, un peu de répit sur une plage loin de tout. Du sable blond aussi fin que la farine. Une eau très chaude, trop chaude pour se rafraîchir. Une hutte entièrement végétale sous les cocotiers. Le calme parfait, juste le bruit des vagues pour bercer le sommeil.

Après Hampi, Badami, Aihole et Pattadakal je retourne sur la côte. De magnifiques plages presque désertes en cette période de l'année. La mer d'Oman est décidément trop chaude, mais le cadre est reposant. Les journées s'écoulent paisiblement à Gokarna. Grasse matinée, lecture, promenade de plage en plage, visite du village à une vingtaine de minutes à pied, sans se presser sous un soleil de plomb. Etonnant village que le R. ne donne pas envie de découvrir et pourtant....
Ici les arbres stridulent, l'air vibre, le sol chatoie, la mer murmure, le silence recouvre la nuit, la lune presque pleine se mire en eau. "OM" comme le nom de la plage voisine de celle où je ne vais pas tarder à m'endormir.

 


Le signe OM dans le bon sens

 

   Allons dans le village de Gokarna


 

A Gokarna, je rencontre Inka, jeune voyageuse tchèque, ensemble nous allons à Palolem, une autre plage plus touristique.
Nous partageons une hutte sur pilotis.
Après deux jours, je l'abandonne à son périple. Le mien est terminé.
Goa, Mumbai, la France

 

Galerie Benaulim, Palolem, Gokarna

 

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Créé le 27 décembre, 2016
Modifié le 20 mai, 2020

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