Dharamsala

Je vous ai quitté.e.s à Rishikesh (Vallée du Gange) alors que je m'apprêtais à poursuivre vers le Nord.

Après une nuit en bus, me voilà au petit matin à Mc Leod Ganj tout près de Dharamsala. Quelques gouttes de pluie, un ciel barbouillé qui laisse entrevoir les sommets enneigés. Je tombe à pic car depuis hier et pour encore deux jours c'est Losar, la fête du nouvel an tibétain. Tenzin Gyatso, le Dalaï-Lama est là...

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Dans une ruelle du "Petit Lhassa", je trouve un hébergement, une guesthouse gérée par des moines.
Le "Dharamsala Tibétain" comme se nomme encore ce quartier a été une terre d'accueil pour le Dalaï-Lama et les nombreux Tibétains qui ont fui leur pays sous les persécutions chinoises.
J'espère croiser le Dalaï-Lama, Matthieu Ricard ou un des personnages du film Kalachakra. Je rencontre quelques touristes, un groupe d'artistes français qui collent leurs oeuvres sur les murs de la cité et je côtoie beaucoup de Tibétains, peuple très attachant.

Ce coin de l'Inde ne ressemble en rien au sous-continent indien. Il me rappelle davantage le Népal. La culture tibétaine est farouchement conservée. Le grand temple est décoré de divinités du bouddhisme tibétain, l'énorme moulin à prière trône dans son abri aux murs recouverts de magnifiques figures religieuses à l'image des thangkas.

Pas de grandes festivités lors de ce nouvel an. Le peuple réfugié est plus tourné vers le recueillement, les prières... Mais la joie est là, comme à la cascade ou encore ce soir dans les rues où les enfants jettent des pétards, certainement made in China, pays qui est à l'origine de bien de leurs tourments.

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Chaque jour, je marche sur ce chemin bordé de moulins à prières qui contourne la colline au pied du temple Namgyal et de la résidence du Dalaï-Lama. Ici et là des pierres peintes ou gravées. On y retrouve souvent le OM des tibétains.

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Entre deux cérémonies, je crapahute dans la montagne, vers ces sommets qui pointent ici et là. Hélas je ne parviens pas à voir les majestueux paysages himalayens. De nombreux oiseaux m'accompagnent : Perruches, Garrulaxe barré et l'étonnant Énicure nain qui adore l'eau. Je traverse des villages d'altitude que le printemps naissant pare de vert tendre, de fleurs et où la vie coule paisible. Dans la forêt qui les entoure, les rhododendrons sont en fleurs. De flamboyants rhododendrons géants qui se dressent entre les conifères qui couvrent le flanc des collines. Je m'aventure jusqu'à la rivière sacrée en contrebas de la crête de Bhagsu.

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Le grand jour arrive, dernière célébration de Losar au cours de laquelle le Dalaï-Lama doit s'adresser à la foule des Bouddhistes et touristes venus du monde entier. Les moines en tenue rouge et orange, les femmes tibétaines dans leur tenue traditionnelle : jupe longue sous le tablier à rayures multicolores. Le chemisier coloré est caché sous un blouson chaud. Il fait encore froid en ce 1er mars à 2 000 mètres d'altitude.

Chacun accroche ses drapeaux de prières, de jeunes dames offrent du riz, d'autres du thé au beurre salé tandis que peu à peu les fidèles scandent des mantras, des moines les accompagnent avec leurs instruments. Que d'énergie, que de recueillement, de sourires !
A la fin de la cérémonie, un dernier rite : le jet de poudre blanche que les personnes tiennent dans le creux de leur main, peut-être le sable d'un mandala après sa destruction ?

J'espérais... hélas le Dalaï-Lama, fatigué est resté dans ses appartements. Je repartirai cependant le coeur léger après ces quatre jours à Mc Leod Ganj.
Demain je reprendrai la route vers le centre spirituel et culturel de la communauté sikh cette fois. A Amritsar.

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