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Il devrait faire frais à l'intérieur
de ces cases, hélas aucun souffle d'air ne vient se glisser
au travers des bois. Si bien que certains, comme moi, avons dormi dehors
sur des nattes, comme les gens du pays. Et même là, la
chaleur perturbait le sommeil. Nous sommes à deux pas du Dallol,
la zone la plus chaude de la région et du monde probablement Dès le point du jour, debout. Déjà les caravanes passent en silence dans la pénombre. Les dromadaires légers, s'en vont pour un nouveau chargement, vers le lac Assalé tout proche, la mine de sel. A notre tour nous partons, en 4X4, à travers ce lac salé, avec un guide spécialisé pour la visite du Dallol. Le lac, immense étendue, sur laquelle dansent les mirages, passent des colonnes de dromadaires venus se charger de sel avant de repartir pour Mékélé, grand marché sur les hauts plateaux, à une semaine de marche d'ici.
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D'autres
jets, d'autres bouillonnements. |
Rose, blanche, lisse, craquelée, la surface
du lac change au fur et à mesure qu'on avance sur les traces à peine
perceptibles de précédents véhicules. Ici pas
la place à l'improvisation. Le guide veille. Bientôt on
aperçoit la rive. Un chaos de blocs de pierres ressemblant à une
ville ruinée. C'est le bord du Dallol, ce qui reste de ce volcan
après qu'il a explosé en 1926. Explosion phréatique.
Depuis l'énorme cratère est le siège de manifestations
hydrothermales où l'eau, le sel, le soufre, les oxydes de fer,
la potasse s'assemblent pour créer un immense tableau à ciel
ouvert, un champ de sculptures chromatiques.
Toutes ces photos et d'autres encore sont visibles en grand dans le diaporama
cristaux et autres pierres rencontrés aux abords du cratère. Cliquez sur le lien ou sur la photo
Le tour du lac regorge de vasques bouillonnantes, de cristaux de roche translucide. Parfois un dépot pyramidal émerge, comme si cette étendue d'eau allait, elle-aussi, donner naissance à d'autres formations comparables à celles vues précédemment. La mince épaisseur de l'écorce terrestre (5 km seulement), la multidude des failles, font que les manifestations géologiques sont fréquentes pour ne pas dire permanentes. On revient de là enchanté, avec la vague impression d'avoir assisté à une séquence de la création du Monde. Alors quand on me dit : "Cette région
est dangereuse !" "Tu es folle !" "Ça craint
!", je ne peux m'empêcher de penser qu'à l'âge
de 12 ans, des émanations d'oxyde de carbonne ont failli m'emporter
alors que je rêvais d'aventures, sagement installée devant
l'écran de télé, dans le cocon douillet qu'était
la maison familiale. "Le magazine des explorateurs", vous
vous souvenez ? |
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Modifié le 25/10/18 © Ethiopie 2006-2007-2008. Mireille
Jeanjean. |