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Diaporama de la vallée du rift
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Divers Sud (El Soda, Yirgalem...)
Oiseaux terres du Sud (Yirgalem, Yabelo...)
Oiseaux d'Awasa
Oiseaux de Ziway
Oiseaux de Debre Zeit
Les singes
  Pour les visiteurs pressés, pour ceux qui ne sont intéressés que par les images, voici la liste des diaporama relatifs à cette partie

 

La route du sud est incontournable pour accéder à la basse vallée de l'Omo. C'est également l'itinéraire préconisé pour atteindre le massif du Balé et la route principale qui mène au Kenya. Dans tous ces cas, on fait vite, on ne prend pas le temps de visiter les lacs qui s'échelonnent le long du grand rift, cette faille qui court à l'Est du continent africain en s'élargissant chaque année un peu plus.

Cette année, après notre trek dans le Balé, nous avons décidé de rentrer sur Addis par étapes lacustres. Nous quittons Shashemene en minibus direction Ziway. Mais avant de partir, on attend. On attend quoi ? L'heure tourne, les minutes s'accumulent, un garçon crie "gzwè, gzwè, gzwè !" C'est un rabatteur, il appelle le client, l'invite à monter direction Ziway. Enfin toutes les places sont occupées, la travée aussi. Le garçon reçoit un billet. On peut démarrer. A la sortie de la ville, contrôle du bus. Le compte est bon, enfin... bon pour la police... Tout au long du trajet, on devra se tasser pour recevoir d'autres voyageurs jusqu'à l'approche du prochain "check point". Ce n'est pas tout, il y a la musique à tue-tête et la chaleur toutes vitres fermées. Les voyages en transports en commun sont folkloriques, il faut connaître ça au moins une fois.
Les pannes ou crevaisons obligent tout le monde à descendre. Ici, pas de triangles. De grosses pierres posées sur la route font l'affaire. Quand le bus repartira, les pierres resteront.


  Langano, on passe. L'année dernière nous avons fait une petite halte au bord de ce lac aux eaux cuivrées. Couleur peu engageante pour la baignade et pourtant, c'est le seul lac exempt de schistosome. Est-ce les particules minérales flottant dans l'eau du lac qui détruisent ce parasite responsable de cette terrible maladie qu'est la bilharziose ?

 

 

Ziway est une ville très animée, une halte pour se restaurer, une gare routière importante. Restaurants, bars, pâtisseries sont alignés le long de la route principale. Entre 9 et 10 heures, entre 12 et 14 heures, il y a foule. Le service y est ultra rapide. 15 à 30 min maxi pour manger. C'est le chauffeur qui l'a dit.

Nous sommes arrivées dans la matinée. Sans perdre de temps, nous recherchons un hôtel, posons nos sacs à dos puis filons vers le lac. A pied. Pas de voiture à cheval, non merci. Nous voulons profiter de chaque instant, de chaque découverte : plante ou oiseau. Faire un bout de chemin avec les enfants.

Bien beau ce lac. Rafraîchissant après le chemin poussiéreux et le soleil qui tape.
Nénuphars, roseaux et autres plantes aquatiques poussent sur les bords marécageux. Hérons, jacanas, vanneaux, échasses blanches partent en chasse sur le tapis d'herbes mouvantes. Les martins-pêcheurs préfèrent la surface libre de l'eau pour dénicher leur nourriture. Les guêpiers écarlates ne sont pas en reste. Mais que mange-t-il ce minuscule martin bleu ? Une barque de pêcheurs vient de rentrer et c'est l'affluence des oiseaux, l'heure de pointe où gros et petits se pressent. Ibis sacrés, marabouts, ombrettes, pélicans se précipitent pour tenter d'arracher leur pitance. Au ciel, les pygargues passent et repassent en vociférant. Deux jeunes enfants nettoient le poisson au bord de l'eau. Sur de frêles embarcations en branches, des pêcheurs, perche en main, glissent entre les hautes herbes.

On resterait des heures à regarder. Mais déjà le soleil descend, les derniers rayons irisent le lac. Chevaux et zébus viennent boire. Nous regagnons le restaurant de notre hôtel où on nous enverra manger ailleurs parce que nous voulons manger une injera et pas les spaghettis qu'on tente de nous imposer! Mauvaise compréhension ? Non, nos voisins de table qui parlent anglais en dégustant le plat traditionnel désiré tentent d'intervenir en notre faveur. "Allez au Tourist Hôtel !" réplique le serveur.
Il nous accompagne dehors, pointe son doigt vers le bout de la nuit. "No far" dit-il. On aura tout vu !
C'est la première et dernière fois que nous connaîtrons un tel accueil en Ethiopie. Bye, bye Brothers !

Longtemps nous avons marché, tentant d'éviter les pièges du trottoir faiblement éclairé par une lueur jaunâtre. Le Bekele Mola s'est présenté en premier. Une chance, il restait encore, à cette heure tardive, de bons fish-cotlet (filets de poisson frits) et la St-George beer était bien fraîche.


lac bishoftu
Cliquez pour agrandir le lac Bishoftu

lac Hora
Floraison de jacaranda, pour cette 2ème visite au lac Hora.

lac Kuriftu
Couleur laiteuse pour le lac Kuriftu

 

Aujourd'hui départ pour Debre Zeit. C'est bien la peine de se lever aux aurores pour rester dans un bus à faire des tours de ville en attendant que les clients daignent combler les sièges vides. On a compris, ici, c'est ainsi.

Debre Zeit, un nom qui sonne comme zeitoun (olive en arabe). Et debre est un mont en amharique. Debre Zeit serait le mont des oliviers ? Autrefois la ville s'appelait Bishoftu. Le lac de cratère qui domine la ville a gardé ce nom. C'est un nom Oromo, normal puisqu'on est en région Oromia. La plus vaste des neuf régions d'Ethiopie.

Je suis déjà venue ici, en 2006. Courte pause de retour d'Harar. Un repas dans ce restaurant qui surplombe le lac aux eaux vertes. Nous resterons deux nuits à Debre Zeit. L'accueil à l'hôtel Bishoftu est sympathique et même si notre chambre a les pieds dans l'eau (pas l'eau du lac, mais celle qui s'échappe du cumulus hors service !), nous goûtons le calme des nuits et le matin nous écopons avant d'aller déguster de délicieux petits déjeuners sur la terrasse ensoleillée. Des histoires d'eau, il y en a tant et plus en Ethiopie. Des histoires d'électricité aussi, quand ce n'est pas les deux de concert. On se demande comment on échappe à de malencontreux accidents.
Nous sommes ici pour l'eau, pour voir ces lacs disséminés dans les environs. Des kilomètres à pied sous le soleil de plomb, pour voir.... de loin.... le lac Kuriftu et sa couleur laiteuse. Finalement c'est en gari (taxi-cheval) que nous irons sur les bords du lac Hora. Je n'ai pas retrouvé le bon souvenir qui me restait de cet endroit visité en 2006. Le tour du lac est déconseillé et les oiseaux, eux-mêmes, semblent l'avoir déserté.

Et si demain on rentrait sur Addis par le train ? Un arrêt à la gare nous apprend que le train ne passe plus. C'est en français que nous avons fait la causette avec un vieil homme qui a travaillé au chemin de fer, anciennement franco-éthiopien. La dernière étape sera donc routière, identique aux journées précédentes, sauf que cette fois, le chauffeur a fait un détour dans Addis pour nous rapprocher de notre point de chute. Merci !

 

 
     

Trois semaines plus tard je repars dans le Sud, toujours en transport en commun, en solitaire cette fois. La destination choisie (Awasa et son lac pour quelques jours de repos). Après deux jours, l'ennui s'immisce et l'envie d'aller voir ailleurs titille. Dilla, Yabelo et au-delà, un véritable périple. Souvenirs inoubliables.

 


Lac Awasa


Touchez, mais ATTENTION, ça mord !


Jacana


Jabiru

 

La veille je repère le chemin de la station de bus. A perpette, du côté du mercato. Un quartier où il ne faut pas s'aventurer... On dit tant de choses.
J'avance dans la direction supposée bonne quand soudain la rue se divise en deux. Droite ou gauche ? J'hésite, avise un policier.
Que croyez-vous qu'il fit ? Il plonge une main dans sa poche.
Pensée réflexe d'occidentale : "Il sort un plan de la ville"
Foutaise ! Ce bon policier extrait une boussole.
La boule tourne et s'arrête S-W. C'est par là.
Je n'en suis toujours pas revenue. Les deux rues formaient un angle de 30° à peine.

J'ai eu de la chance car un autre jour où je tournais désespérément du côté de Mexico square, les policiers ne disposaient pas de boussole et ignoraient le nom des rues et le lieu que je cherchais.

Bref, trajet repéré, temps imparti calculé, mini-taxis repérés pour aller plus vite demain matin à l'aube. Le bus est là, énorme, avec une montagne de colis sur le toit. Le billet, il s'achète dans le bus, mais attention jusqu'à Shashemene seulement, pour Awasa il faudra prendre un autre autocar.
Quand on connaît la longueur de l'attente...

 

Awasa est une ville calme, souriante. La plus importante du Sud, construite de toutes pièces à partir de 1959. On y rencontre de nombreux étudiants. Les gens ne vous assaillent pas comme c'est souvent le cas ailleurs. Les policiers vous serrent la main, presque ils vous embrasseraient.
Je ne cours pas après les policiers, mais ils sont une aide précieuse pour trouver son chemin. Et l'hôtel choisi, fallait bien le dénicher, d'autant qu'il avait changé de nom.
Un petit paradis, le Wabi Shebelle. Quelques bâtiments disséminés dans la forêt, tout près du lac. Les colobes batifolent dans les branches, les vervets caracolent sur l'herbe. Ma chambrette s'ouvre sur le jardin. Le soir tombe, il fait encore chaud et je vais chercher la fraîcheur au bord du lac. L'accès est ouvert aux gens du coin qui viennent prendre un verre en attendant la nuit. Bien agréable. Le personnel est accueillant, à l'image du patron qui ne perd aucune occasion pour pratiquer le français.

colobes
vervets

 

Le lendemain est dimanche. Tôt le matin, je suis partie sur le sentier qui borde le lac, à la rencontre des oiseaux. Ils pullulent et mon appareil photo n'a pas chômé. Bien sûr mon attitude étonnait les locaux. Eux, les zozios, ils ne les voient plus. Pour eux j'étais une extra-terrestre. Il y avait aussi les pêcheurs sur de légères embarcations faites de tiges de roseaux assemblées en de gros fagots, l'avant relevé à l'image des gondoles. Parfois la pudeur m'obligeait à cesser les prises de vues. Aujourd'hui c'était jour de lessive, de baignade, de nettoyage en tout genre. Les rares femmes sont vêtues, les hommes entièrement nus, se savonnent consciencieusement de la tête aux pieds, sans paraître gênés par ma présence. La nudité n'est pas tabou en Afrique. C'est moi qui détournais la tête et rangeais mon appareil. J'ai quand même réussi à immortaliser des martins-pêcheurs en vol sur place dont un tout petit, le Martin-pêcheur huppé, exemple de rapidité et de couleurs. J'ai admiré les jacanas et leurs pattes démesurées capables de marcher quasiment sur l'eau. Découvert une autre variété de héron : le Crabier chevelu.
Le clou de la journée ce fut à la pêcherie. Autour de midi, le lieu est déserté sauf par les oiseaux et là il y avait immobile sur une patte, un jabiru. Il semblait le maître, le prince des lieux avec à ses pieds, telle une cour, la volaille. Et comme un roi ne va pas sans son bouffon, une aigrette ardoisée jouait de ses ailes comme d'une ombrelle.


Diaporama des oiseaux




Tutu Fela


Tututi


Tututi                      Tutu Fela

 

Partie pour rester la semaine ici, je me suis échappée le troisième jour. A l'aube et à jeun, comme toujours.
Prochaine étape Dilla et ses sites mégalithiques.
Le bus grimpe en altitude, le paysage change, il devient plus verdoyant. De jolies cases soignées au milieu d'une végétation de plus en plus luxuriante où prime la culture de l'ensete et principalement de caféiers. Un des meilleurs cafés d'Ethiopie est cultivé ici.
Un peu plus de 2 heures pour parcourir la centaine de kilomètres qui sépare Awasa de Dilla. J'arrive relativement tôt, mais je n'ai pas une minute à perdre. Je n'ai pas l'intention de rester plus d'une nuit dans la ville. Direction le bureau du tourisme, passage obligé pour entrer sur les sites archéologiques et obtenir un guide. Hélas pas de guide disponible aujourd'hui. Les sites sont perdus dans la cambrousse, sans signalisation et je sais parfaitement que la population ne peut m'être d'aucun secours. Finalement, c'est l'employé du bureau qui m'accompagnera. Mais avant, je dois trouver un hôtel, près de la gare routière et déposer mon sac. Une petite chambre, des sanitaires à l'extérieur, sans eau courante. Un seau d'eau froide suffira pour une simili-douche.
J'achète 4 bananes pour 4 birrs (moins de 0,30 euros). Un peu léger pour un repas, mais pour marcher faut être léger surtout quand ça grimpe sur un sentier caillouteux en plein soleil. Je ne suis pas sûre que mon accompagnateur était de mon avis.

Je l'ai suivi comme son ombre. Jamais je n'aurais pu m'orienter toute seule. J'ai pu voir les deux sites de stèles. Lieux différents, époques différentes, formes différentes.

- Tutu Fela : après 15 km de bus et 3 km à pied, on accède à un tumulus "planté" de stèles. Gravées ou sculptées, la plupart sont anthropomorphiques, quelques unes de forme phallique.

- Tututi : après quelques km en bus et 4 km à pied, on accède à un vaste champ de stèles. Lisses, arrondies, elles ressemblent à des troncs d'arbres pétrifiés. Plus hautes que les stèles de Tutu Fela. Cependant nombre d'entre elles sont couchées sur le sol, brisées, envahies de végétation, ou recouvertes de terre.

14 km à pied pour cette demi-journée et beaucoup de bavardages qui m'ont permis d'apprendre, entre autres, que dans cette région le protestantisme est majoritaire. Je n'ai pas pu en connaître la raison.

Dans une boutique où j'entrais pour acheter de l'eau, le patron a tout de suite reconnu la Française et se met à me parler de : Nicolas Sarkozy. C'est très rare qu'un Ethiopien ait une idée de la France. Ils s'étonnent même qu'on ne parle pas anglais. Mais vous parlez quelle langue ? Combien de fois ai-je entendu cette question.

 


   

Mon accompagnateur me l'a bien répété : pour aller à Yabelo, il faut être à la "bus-station" à 5H30. OK, j'ai mes provisions pour une matinée en autocar, de quoi lire et écrire. Il faut juste que je me réveille à temps. Comme je suis tout près de la gare, j'entendrai le rappel des troupes, le klaxon strident et insistant. C'était sans compter, les portes qui claquent, des voix qui s'interpellent et d'incessants passages devant ma chambre. Autant de bruits qui vous tiennent en éveil. Mais quand dorment-ils les Ethiopiens ? Et pourquoi faire autant de raffut la nuit ?

C'était nuit noire quand je me suis présentée au départ. On n'y voyait goutte, il faisait froid. Quelques voyageurs attendaient près du portail fermé, enveloppés dans des couvertures. Certains ont dû dormir là. Le bus est arrivé à 6h et le soleil était levé depuis un bout de temps quand il s'ébranla.

Me voilà installée confortablement (façon de parler), derrière le chauffeur, mon gros sac à dos sur les pieds, l'autre, plus petit, sur les genoux. Mon voisin ne prend pas trop de place et me prend en charge, m'indiquant le prix à payer (prix dérisoire, moins de 3 euros pour 250/300km) et me signalant mon terminus. Lui, il va 3 heures plus loin, à Moyalé, la frontière kenyane. Il aura le temps de se chauffer les pieds, car le chauffage doit être bloqué et l'air chaud s'échappe de dessous le siège du conducteur !


Choucador, tisserin, spréo



Lac alcalin d'El Soda

 


Termitière


Solitude épineuse

 

Yabelo, une station-service et un motel au bord de la route, au milieu de nulle part. Une plaine desséchée conquise par les tourbillons de poussière, et ce soleil implacable à cette heure. Le village est à 5km, les taxis collectifs passent bondés, le motel complet. Je pourrais camper dans le jardin, à l'ombre des flamboyants. Il y a déjà quelques tentes dressées. Hélas, ma tente est restée à Addis. Par bonheur, l'employée de l'accueil a pitié de moi et me loue la sienne pour deux nuits.

Il est joli ce petit jardin. Les oiseaux s'y plaisent et viennent boire dans un minuscule bassin. Tiens, un oiseau du paradis, trop farouche, trop rapide, je l'abandonne à ses voltiges. Et celui-ci ! Du jamais vu, nouveau volatile à ma collection : un spréo à calotte blanche. Inquiet, sévère ou prudent, il partage avec les choucadors aux superbes couleurs quelques gouttes d'eau.
Pendant ce temps, je me rafraîchis et me sustente dans le coin ombragé de la terrasse. Il y a du monde. Des ONG mènent des actions dans les environs.

Moi, je suis ici pour voir le sanctuaire des animaux, les puits borana et le lac alcalin d'El Soda. Une galère. Côté transport, il n'y a pas grand-chose. Je fais une croix sur le sanctuaire et décide pour demain la descente vers Dubluk et El Soda. Petite parenthèse pour exprimer ma déception devant l'attitude d'un touriste allemand voyageant seul en 4X4. Un refus pur et simple de partager avec contre partie financière, le trajet vers ces sites quasi inaccessibles sans moyens de locomotion privés.

Qu'importe, à Dubluk j'achète deux petits pains ronds, je prends un guide (pas un vrai) et je vais, à pied, voir un puits. Hélas personne au fond du trou, personne au bord. Un silence total que le "guide" et un jeune garçon commencent à combler avec des simagrées pendant que les zébus approchent de l'abreuvoir à sec. J'explique que je ne suis pas venue là pour assister à une représentation. On reviendra plus tard. Maintenant direction El Soda.

Bus, longue attente, camion Isuzu, ceux-là même surnommés "Al qaïda". Je ne suis pas la seule dans la benne parmi les ballots de khat et le chauffeur n'a rien d'un kamikaze. Enfin le village, au bord du cratère. Au fond, le lac noir. Sur le sentier, des ânes remontent des sacs de sel. Contrairement au sel du lac Assalé, éblouissant de blanc, celui-ci, mêlé à la boue du fond du lac, est grisâtre. Il est donné tel quel aux animaux. Le sel destiné à la consommation humaine sera débarrassé de la boue.

Mais, que se passe-t-il aujourd'hui ? Aucune activité autour du lac, aucun récoltant. Inutile que j'entreprenne la descente au fond du cratère. Renseignement pris, c'est jour de fête. Le pays Borana, de religion musulmane, célèbre, ce 20 mars 2008, la naissance du Prophète.

Il ne reste plus qu'à attendre un éventuel passage de véhicule pour rejoindre la route principale et espérer un bus pour retourner à Yabelo.

Faim, soif, fatigue, chaleur,
patience puis impatience.
Marre de répondre aux mêmes questions,
envie de rentrer, fuir les sollicitations.
Quelques pas sur la piste, espoir d'une auto.
Rêve de voiture.
N'est-ce pas un bruit de moteur ?
Le village, loin derrière, s'est fondu dans la brume de chaleur,
devant il n'y a rien, que mirages et bush à l'infini
Nous abandonnons la piste roulable pour une autre incertaine.
Petits buissons, grosses épines,
termitières géantes, terre rouge
cailloux, poussière archi sèche.
Des lézards bleus détalent devant nos pieds.
Quelques antilopes s'effarent.
Je m'inquiète du lion.
Pas de réponse.
Superstition ?
Brûlure du soleil,
l'eau chaude s'épuise,
bouteille vide, ventre vide.
Quelques chèvres, une bergère, un village nomade.
Le chef autorise le passage, son doigt pointe au loin la direction à prendre
Par-delà la colline.
Parfois on voudrait devenir un oiseau.

Le raccourci n'était qu'une rallonge.
14 km à pied, sans l'ombre d'une ombre,
démunis de tout,
une folie.


   

Cette nuit comme la précédente, des éclairs zèbrent le ciel, le tonnerre gronde, mais pas de vraie pluie, pas la pluie tant attendue, quelques gouttes seulement. Certaines ont traversé la toile de tente usagée. Fraîcheur agréable à l'abri sous ma couverture. De toutes les façons c'est trop tard, la récolte cette année est anéantie. Conséquence de l'extrême sécheresse, j'ai vu des vaches mortes, le ventre gonflé, croûte noirâtre entamée par les vautours et les chacals. Les bêtes qui tiennent encore debout n'ont que la peau sur les os. Que vont devenir les populations ?



Toukoul à Yirgalem

 


Hyène

 

J'arrête là ma descente vers le Sud. Moyalé, aucun intérêt. Il est temps de remonter et de me remonter, d'apaiser la fatigue accumulée, de retrouver de vrais repas. Je choisis pour cela une halte dans le petit paradis de Yirgalem. L'Aregash Lodge, c'est tellement beau, calme, accueillant, que j'y resterai deux nuits.Une folie. Sans regret.

Le calme, c'est vite dit car les nuits sont entrecoupées par le rire des hyènes, le grognement des colobes, le croassement de ces énormes corbeaux à toque blanche et le bruit des calaos qui affûtent ou nettoient leur bec contre les branches des arbres.

Le luxe c'est bien, mais ça coûte et j'ai dû pour pouvoir rentrer sur Addis, emprunter quelques birr à des Français de passage à l'hôtel. Une peccadille, mais comme dit le dicton "Qui paie ses dettes s'enrichit". Sans vouloir m'enrichir, j'aimerais bien que ces braves gens se manifestent. Alors si vous lisez ceci, faites-moi signe, nous sommes voisins, vous savez bien. Ce serait sympa de se voir, ici, au bord de la Méditerranée...


Calao à joues argent



Corbeau corbivau

 


23 mars 2008 :

5th edition of the
WOMEN FIRST

une course de 5 km sur les boulevards d'Addis.

  Arrivée samedi soir à Addis, je suis dès le dimanche matin sur la ligne du départ de la "5th edition of the WOMEN FIRST". Je n'aurais manqué ça pour rien au monde. Pour en savoir plus cliquez sur l'image.

C'était mon troisième et dernier séjour en Ethiopie. Sept mois en trois ans, on s'attache. Et si l'envie devient trop forte d'y revenir, qui sait si je ne retournerai pas ... gravir les pentes du Siemen, revoir les églises rupestres du Tigray, déguster l'injera, un bon buna, des tebs, des jus de fruits "à étages", les bonnes bières... et encore, et encore .... tant de choses, tant de personnes. En attendant, je peux d'ici écouter la musique, la traditionnelle asmari mais aussi plus près de nous le jazz éthiopien.

Au revoir Ethiopia "déna hougni" ! Merci "amase genalo" !


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Modifié le 25-Oct-2018

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