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L'Est de l'Ethiopie est bien vaste pour tout voir en un seul voyage. Alors on va au plus pressé : Harar, le souvenir de Rimbaud et d'Henry de Monfreid, Awash son parc naturel et son volcan Fontalé... à travers de merveilleux paysages, le long du grand rift, ses lacs et ses coulées de lave, croisant et suivant jusqu'à Diré Dawa cette ligne de chemin du fer djibouto-éthiopien (anciennement franco-éthiopien) qui relie Addis-Abeba à Djibouti depuis le début du XXe siècle.
 

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Quatre poteries noires (aflala) d'une maison harari

Mission catholique

Ancienne banque d'Egypte

 



Harar est un choc. Si je m'étais endormie durant le trajet, j'aurais pensé avoir été déplacée dans un autre coin de la planète. Harar, c'est l'Ethiopie aux airs mauresques. Ville majoritairement musulmane, on pense Maghreb en arpentant ses ruelles aux murs blancs et soubassements bleus, aux encadrements verts des portes. Ici et là pointe un minaret, se dissimule un tombeau de saint. Cependant, comme partout dans le pays, on ne devine pas les différences entre chrétiens orthodoxes et musulmans. "Nous sommes Ethiopiens avant tout" dit le chauffeur.

Outre les couleurs des murs, celles chatoyantes des robes et des foulards, Harar c'est aussi l'odeur du café, un délicieux café qui titille les narines aux abords de la mosquée Jami.

La chaleur, en cette mi-avril, est déjà élevée, Harar n'est qu'à 1800 m d'altitude et le cuisant soleil change en une journée la couleur de votre peau.

Harar c'est l'accueil des habitants mais aussi l'acharnement des gamins pour vous servir de guides. "Farendjo ! farendjo" ! crient-ils. Il y a tant de choses à voir : La vraie fausse maison d'Arthur Rimbaud. Grande demeure de bois aux fenêtres vitraux qui domine le vieux quartier de la ville, le Jugol comme on l'appelle ici et que l'UNESCO vient d'inscrire au patrimoine mondial (2006). Devenue centre culturel, elle aurait été construite après la mort du poète. Non loin de là, se dresse le palais de Ras Makonnen, père de Ras Tafari qui deviendra le négus Haïlé Sélassié. Cette maison abrite maintenant un guérisseur. Sur le place Feres, trône la statue de Ménélik II sur son cheval. L'église orthodoxe Medhane Alem qu'il a fait construire à l'emplacement d'une mosquée ouvre ses portes sur la place. L'ancien entrepôt Bardey où se rendait Rimbaud est devenu hôtel.

Flâner à travers la ville fut un plaisir que je ne pouvais me refuser, même si l'asphalte surchauffé tentait de retenir mes pieds ou de m'emporter dans une glissade où j'aurais pu laisser des plumes !

J'ai sillonné la ville en tout sens, d'une porte à l'autre :
- Jusqu'à la porte Falanna, au nord.

- Jusqu'aux voûtes de la porte de Buda au Sud, encore appelé porte des sorciers en raison des forgerons qui vivaient là.

- De la porte d'Harar à la porte Erer (fameuse porte par laquelle Sir Richard Burton, déguisé en marchand, pénétra autour de 1850, dans la cité interdite aux non musulmans). La rue principale relie ces deux portes d'Ouest en Est. Large, bordée de boutiques colorées dont les enseignes, composées de pictogrammes en place des mots, sont de véritables tableaux naïfs.

- Jusqu'à la porte de Sanga et la tombeau sycomore de Cheik Abadir le saint patron de la ville. Un simple monument au pied d'un arbre, un marabout surmonté d'une étoile et d'un croissant en ferraille. Depuis les racines de l'arbre ont grimpé sur la pierre. Minéral et végétal s'enchevêtrent, mélange de peintures, forme étonnante. C'est là, à deux pas du sanctuaire, qu'à la nuit tombée, je viendrai assister au traditionnel repas des hyènes.

- Des six portes que compte la ville, ma préférée est celle de Choa restée telle qu'elle était lors de la construction des remparts au XVIe siècle. Je ne saurais lire l'inscription qu'elle porte au fronton.
C'est là, hors des remparts, que se tient le marché chrétien. Assises par terre, à l'abri du soleil sous des parapluies multicolores, des femmes vendent. Oh, pas grand-chose : quelques bâtons de canne à sucre, un panier de fruits, un plateau de patates. C'est joli, c'est coloré, c'est animé, ce doit être parfumé, hélas une infâme puanteur recouvre le quartier.

Tout au long de la journée, je me suis laissé guider par le hasard. D'une maison harari, richement décorée, à l'atelier d'un bijoutier. J'ai rencontré des gens qui simplement sont venus me parler. Je suis descendue jusqu'au Magala Guddo. Le marché musulman avait plié boutique, sous les arcades, mais les échoppes autour restaient ouvertes. De simples réduits qui débordent d'ustensiles en fer, de chaussures en plastique bleues ou vertes made in China, des bidons jaunes en plastique aussi. Le plastique est roi en Afrique et inonde la campagne de ses couleurs vives. Quelques marchandes de khat étaient encore là, assises par terre devant leur ballot de feuilles à l'abri sous des linges.

Quelques marches d'escalier et me voilà en pleine animation. Des théories d'ânes guidés par des fillettes passent et repassent. Tantôt chargés de bois, tantôt légers, les bâts vides. Des femmes aussi passent avec d'énormes fagots de branchages sur la tête.

Je n'ai pas vu les 99 mosquées de la ville, mais ici et là mon regard a accroché quelques minarets, petits, blancs ou peints en vert, en pierre ou en fil de fer. La mosquée Jami, malgré ses 900 ans, dresse fièrement ses deux minarets blancs au-dessus de la rue principale.

Tout près de là, des murs crénelés annoncent l'ancien palais de Ménélik.

Encore un tour, un dernier dans ce lacis de ruelles. On ne s'en lasse pas et heureusement car j'étais passée sans voir la forge où le feu brûlait encore, attisé par le soufflet et où les marteaux résonnaient sur les pièces métalliques. Trois hommes martelaient depuis le matin le fer rouge.
Je n'avais pas vu la banque égyptienne (première banque d'Harar), la mission catholique, qui, depuis plus de cent ans accueille des enfants déshérités, le tombeau de l'Emir Nur qui a restauré la ville et fait bâtir les remparts. Un vieux monsieur muet, qui se dit descendant de l'Emir, s'est arrêté d'ingurgiter son khat haché pour ouvrir le dôme vert. A gauche, le cercueil sous des épaisseurs de tissu décoloré, à droite des calebasses et autres récipients remplis régulièrement pour les besoins du mort.

Enfin, la rue de la Paix et de la Querelle, si étroite qu'une seule personne passe à peine. Surpoids et large d'épaules s'abstenir.

A quelques pas de là je ne résiste pas à l'envie de repasser par la rue Makina gigir (rue des tailleurs) pour voir ses jolies maisons à étage et balcons en bois, pour écouter le cliquetis des antiques machines à pédales, actionnés par ces hommes qui cousent installés devant leur échoppe, indifférents aux passants qui passent.

Le soir approche, un dernier tour de remparts, hors les murs cette fois. La lumière rasante de cette fin d'après-midi habille les pierres en ocre et rose, dévoile des trous. C'est par là que les hyènes entraient autrefois dans la ville et la débarrassaient de ses détritus. Maintenant les carnassiers n'errent plus la nuit venue à l'intérieur des murs, ils sont si bien nourris par quelques hommes, souvent des forgerons. Une tradition séculaire, un spectacle étonnant. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas une exhibition pour touristes (il y a si peu de touristes dans cette zone sensible à quelques encablures de la Somalie).

Mais chut, Yussuf Mumé Salih se met en condition : il khate à demi allongé sur une banquette de la gidir gar (pièce très décorée d'une maison harari). Il mâche les feuilles vertes euphorisantes, avale une gorgée d'eau.... Dans quelques minutes, il ira nourrir ses bêtes. Un seau dans une main, un bidon dans l'autre, il va s'installer sur une pierre à l'écart de la maison, au milieu d'un espace vide, faiblement éclairé. Yusuf appelle... attend... appelle. Au bout de quelques minutes, des yeux brillent dans la nuit, comme de minuscules lumignons. Deux par deux la clarté approche, on devine les animaux, leur robe tachetée. Il en vient trois, quatre... Yusuf crie leur nom. Il tient au bout d'un bâton, un gros morceau de viande. C'est la plus grosse des hyènes qui commence. Prudemment puis prestement, elle vient gober le morceau et se retire aussitôt dans la nuit. On ne voit que ses yeux. Déjà Yusuf a pris un autre morceau dans le seau. Cette fois, le bâton est entre ses dents. Un animal se précipite et arrache le bout de viande. Le flash de l'appareil photo impressionne les bêtes mais la faim est plus forte.

Combien de temps va durer ce festin ?
Je m'éclipse dans la nuit.
Demain un autre chemin.

     

Cliquez sur la photo. Ces animaux couchés sur les blocs de pierre sont des Damans des rochers
 

Cet autre chemin mène dans le Dakhata (vallée des merveilles), une gorge qui présente de part et d'autre de la piste des entassements intéressants de roches. Equilibres aléatoires, constructions de titans.
Arbustes, figuiers de barbarie poussent entre les blocs de rochers. Les pentes abruptes de la gorge abritent quelques animaux : tortues, oiseaux, et toujours des colonies de singes. Ici ce sont les babouins hamadryas avec leur cape de longs poils qui descend jusqu'à mi-buste. Plus haut, tapis sur les rochers, des animaux bizarres qui semblent courts sur pattes et ont tout l'air de mammifères bien gras. A force de recherches, j'ai enfin trouvé. Il s'agit de damans des rochers ((Procavia capensis, famille Procaviidae) (Rock Hyrax en anglais). Des mammifères pas plus gros qu'un gros lièvre. Vers le bout de la gorge, sur la route qui mène en Somalie, via Jijila, surprise! des dromadaires. Interdiction formelle de les photographier. Les chameliers veillent.

Tout irait pour le mieux si des camions fous ne venaient perturber le lieu. Ils surgissent à tombeau ouvert sur la piste. Klaxon enfoncé, rien ne les arrête, ni les piétons, ni les dromadaires et c'est dans un nuage de poussière qu'ils disparaissent avec leur cargaison de khat à livrer de toute urgence avant qu'il ne sèche ou avant l'arrivée d'autres vendeurs sur le marché. Le khat, calamité ? folie ? Tout le monde khate ici (prononcez tchate). Les yeux se troublent, regards absents des fins de journée. Les pentes des montagnes, même les plus raides, se couvrent de plantation de ces arbustes aux dépens de la culture du café.

         

 

Taxi

 


Diré Dawa ne serait sans doute pas la deuxième ville d'Ethiopie sans le chemin de fer. La gare a un petit air bien français comme la première locomotive remisée sur le rond-point de la place.
De part et d'autre du fleuve Dachatu (tristement célèbre par les inondations catastrophiques d'août 2006) se développent deux quartiers. Le Kezira et le Megala. Ce dernier n'est pas sans rappeler les médinas des pays arabes. Maisons colorées, mosquées, rues animées et bruyantes. Et partout dans la ville des taxis bleu et blanc, mi-auto, mi-cyclo, tricycle ou triporteur, façon fort sympathique d'aller d'un bout à l'autre de la ville.


L'alliance française, qui formait les futurs ingénieurs du chemin de fer, n'est plus qu'un jardin d'enfants. Regrets pour le directeur éthiopien qui voit décliner faute de moyens cette belle institution. Dans la cour, des sculptures confectionnées avec des matériaux du chemin de fer. Bouts de rails, de lanternes, de ferraille…. pour un chef de gare d'enfer et un flamant rouillé.

 

 

 

 

       

Quisqualis indica, Combretaceae
 


Le parc national d'Awash

De Diré Dawa à Awash, il n'y a qu'un changement de gare. Et c'est l'ancien buffet de la "gare d'Aouache" transformé en hôtel qui servira de gîte étape. Ce bâtiment de 1908 offre de vastes chambres. Hauts plafonds, grande salle de bain avec baignoire monumentale sur pattes de lion pour cette chambre qui donne sur le jardin où s'épanouissent jasmins rouges, hibiscus et autres plantes exotiques. Awash n'est qu'à 900 m d'altitude, il fait chaud, les moustiques rôdent, le paludisme avec. Moustiquaire et ventilateur ne sont pas du luxe.

       

Pour voir les oiseaux et les singes
cliquez sur les mots


Filoha


Source chaude

 

"Le parc d'Awash n'est pas réputé, on voit peu d'animaux" ont dit de précédents visiteurs.
Par chance, de nombreuses espèces étaient au rendez-vous: gazelle de Soemmering, dik-dik (petite Antilope), koudou, lapin, renard, phacochère, singe, oryx dont un, à moitié déchiqueté, a fait le festin d'un lion. Le garde montre les traces du fauve près des fourrés. Déjà un scarabée roule sa boule confectionnée dans les entrailles du mort. Les oiseaux aussi sont très nombreux. Des gros, des petits, rivalisant de couleurs. Outarde, pintade, ibis, francolin...

Aux abords des chutes de la rivière Awash, des colonies de singes, dont le babouin doguera (papio-anubis), s'ébattent au milieu des déchets abandonnés par les visiteurs. Plastiques, boîtes de conserves et autres détritus sont-ils meilleurs ou plus faciles à dénicher que les rares fruits disséminés dans les énormes arbres qui entourent le lieu ? On s'étonnera après de la disparition des espèces de babouins, grivets, colobes et des vervets au ventre blanc et parties génitales bleues !

Au fond des gorges profondes de la rivière, de gros mammifères avancent lentement dans le pré qui borde les eaux tumultueuses. Est-ce des hippopotames ?

Le clou de la journée c'est Filoha. Au pied du cratère Fontalé est une oasis, un lac ou plutôt un marécage, appréciés de nombreux oiseaux et quelques crocodiles qu'on devine glissant à fleur d'eau.
Il faut s'éloigner du marécage, traverser une zone humide pour trouver la source d'eau chaude. Un petit bassin, aux eaux transparentes, aux reflets vert et bleu. Une eau dans laquelle on voudrait bien se baigner si seulement on pouvait y tremper un orteil. Non, vraiment c'est trop chaud. Nous resterons à méditer à l'ombre des palmiers doum. Les tribus Afar et Kereyou qui vivent dans le parc viennent y cueillir les fruits. J'ai goûté ce drupe, sec sous son écorce dure. Il laisse un goût indéfinissable de réglisse, caramel, café… c'est délicieux et il faut savoir que lors des calamités climatiques c'est la nourriture de survie.

Les Afars et les Kereyous sillonnent le parc, à la recherche de pâturages, en compagnie de leurs troupeaux et sans lâcher le fusil qui a remplacé le bâton de berger, Ils sont beaux, ils gardent quelque chose d'ancestral dans leur silhouette, leur démarche. Mais ne tentez pas de les "capturer" dans votre boîte noire. Ils sont libres et revendiquent ce statut.

On dit qu'ils peuvent être agressifs. Voilà la raison qui oblige tout visiteur à prendre un guide armé. Dommage.

     
 


Les paysages entre Addis et Harar sont riches et variés, même sous la pluie, je dirais même grâce à la pluie qui révèle les couleurs lorsque la brume se dissipe et que les nuages menaçants jouent avec le soleil dans un coin de ciel bleu. Etrange atmosphère.

Le mauvais temps ne décourage pas les gens, ne les distrait pas de leurs occupations. Ils vont.

Le long des routes on peut acheter du charbon de bois enveloppé dans des écorces d'eucalyptus tressées, des pastèques, de la ficelle artisanale... et toujours du khat.

Avec un peu de chance on peut se mêler à la foule du marché à bestiaux. Des zébus bien encornés à la bosse charnue, des moutons râblés, des coqs, des chèvres. Les Afars et les Kereyous sont là aussi. Grandes silhouettes en pagnes et étoles beige. Un marché animé où on tâte la bête, on marchande, on achète, on vend. Dans quelques jours c'est la fête, la pâque orthodoxe, la fin d'un long carême.

Parfois on assiste à des scènes spectaculaires. Ainsi les vautours en train de dépecer un dromadaire ou de finir de nettoyer la chaussée où un imprudent animal avait laissé sa vie.

   

 


Lac Beseka (cliquez)

 


Lac Bishoftu (cliquez)

 

Pour les oiseaux du lac Hora, c'est ici

 

Après Awash, il y a ce joli lac, le Beseka, au pied du volcan Fontalé. Ce lac de plaine cerné par les coulées de lave héberge de nombreux oiseaux, dont d'énormes pélicans qui semblent attendre le train en provenance d'Addis ou de Djibouti. Les rails sont là, à fleur d'eau, sur une toute petite levée de terre qui traverse le lac. A chaque heure du jour, on lessive, on joue, on pêche, on se lave. Les enfants se baignent dans les eaux calmes et peu profondes du lac.

De petites huttes rondes, campements temporaires des tribus nomades, se dissimulent derrière les buissons.

A mesure qu'on s'avance vers Addis-Abeba, la route traverse des zones noirâtres, un chaos de blocs de lave, de vagues cônes volcaniques. Par-ci, par-là, des arbustes reprennent vie. On est tout près du rift, la grande fracture qui court du sud au nord dans la partie Est de l'Afrique entraînant à sa suite un chapelet de lacs.

A Debre Zeit, le lac Bishoftu, étale ses eaux vertes dans un cratère, quasiment au centre ville. Un restaurant panoramique permet de déjeuner face à ce tableau.

Quelques kilomètres plus loin, c'est le lac Hora et ses myriades d'oiseaux. Nichés dans les roseaux, perchés sur les arbres ou sur des troncs au milieu de l'eau, nageant, marchant sur le rivage : des oies, des ibis, des poules d'eau, des cormorans, tant et tant …

 

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Modifié le 25-Oct-2018

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